Stephen JAY GOULD, petit-fils d'immigrants juifs de l'Europe de l'Est né en 1941 à New York, est un célèbre paléontologue. Spécialiste des crustacés autant que des dinosaures, il est un grand vulgarisateur des sciences de la vie enseignant à l'université de Harvard depuis 1967. Fan inconditionnel de Charles DARWIN, il a lui même développé au début des années 70, un modèle original de l'évolution : Le modèle des "équilibres ponctués". - Avec La mal-mesure de l'homme, GOULD donne un coup de pied dans la fourmilière scientifique en s'attaquant aux théories sur l'intelligence qui sont à l'origine (ou en conséquence ?) d'un grand nombre de préjugés raciaux.
Le second chapitre de La mal-mesure de l'homme, la mesure des têtes, commence par cette citation de T.H.HUXLEY : "Aucun homme doué de raison, instruit des faits, ne croit que le noir moyen est l'égal de l'homme blanc moyen, encore moins son supérieur". Le décor est posé. A cette époque, on ne doutait en rien de l'infériorité biologique des noirs. Rappelons que c'était la pleine époque de l'esclavage et de la colonisation, par conséquent croire en la supériorité de l'homme blanc permettait de sauvegarder la morale de l'homme bon et très pieu qu'était le blanc. De toute façon, cette infériorité biologique était flagrante, il n'y avait qu'à regarder le physique de ces races pour s'apercevoir qu'elles présentaient de nombreux signes simiesques. Un singe n'était pas intelligent, or la forme du crâne des noirs avoisinée celle des singes, les noirs ne pouvaient donc être guère plus intelligents que ces animaux.