LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Assistant de service social

L'assistante de service social, qui est parfois spécialisé (drogue, alcoolisme, santé scolaire, enfance en danger…), apporte aide et soutien à des personnes, familles ou groupes en difficulté, en les aidant à s'insérer socialement ou professionnellement.

L'Entretien en Service Social : une Conciliation ?

L'Entretien en Service Social : une Conciliation ?

J’ai commencé mes études d’assistant de service social il y a trois ans après une rencontre. Une jeune femme un jour, une projection positive quant à ma capacité à écouter autrui. J’avais d’abord une représentation du travail social fondée sur le travail qui s’effectue en polyvalence de secteur, ayant par ailleurs de la famille dans ce milieu. Il me semble pouvoir dire que l’institution n’était alors faite que de pierre, et je n’imaginais pas combien elle est avant tout faite d’hommes. Dans une vision simpliste, j’imaginais toutes choses établies, percevant la vie comme un long rituel aux règles immuables, et ma capacité à agir là, exclue. C’est ainsi que j’ai orienté cette femme il y a quatre ans, sollicitant pour elle ce qui forcément était la réponse adaptée à sa souffrance. Ne doit-il pas y avoir « des gens pour cela » ? Mais, et c’est le mais par lequel tout commence, il n’y avait pas de structure adaptée à sa souffrance, personne de qui j’ai pu écouter un conseil. Il n’y avait qu’elle et moi, soudain, convoqués là, par l’idée qu’elle a eue de venir s’asseoir un jour auprès de l’étudiant que j’étais. Cette histoire s’impose encore à moi aujourd’hui, se répète. Et je peux mesurer le chemin parcouru. Que s’est-il passé pour moi, pour elle, ce jour là ?

Il y avait ceci : nous avons parlé, de ce qu’elle a voulu, elle a composé l’entretien. Elle pouvait aller chercher ce dont elle avait besoin, elle savait les réponses qu’elle pouvait apporter. Je n’étais que l’outil, mais un outil qui nous engageait tous les deux, nous étions désormais coresponsables l’un de l’autre. Si cette situation n’a pas eu lieu dans un service social, ni d’ailleurs été accueilli par un assistant de service social, ne constitue-t-elle pas pourtant les prémices de l’entretien social ? De nombreuses situations amenées par la vie m’ont rendu témoin de besoins et de difficultés. Non indifférent, j’ai pu avec le temps identifier mon désir d’agir, dans le sens de la valorisation de la personne humaine. Mais face à cette question, je crois le regard du professionnel être sinon nécessaire du moins unique. L’expérience a pu me renseigner sur les limites de toutes interventions, et notamment à partir du champ d’observation propre aux assistants sociaux. Les interrogations qui n’ont cessé de m’accompagner jusqu’alors tournent autour de la question de l’aide avec ceci : comment être aidant ? Car face à des publics aussi différents dans leurs besoins, cultures et représentations, ainsi que dans leur individualité, une aide personnelle est-elle possible ?

Et comment entendre les volontés propres d’une personne âgée face aux désirs de sa famille ? Comment inscrire un bénéficiaire du R.M.I. de façon à ce qu’il puisse s’approprier le dispositif ? Comment dans telles situations d’endettement si identiques le recours à la commission de surendettement du particulier sera là indispensable et là inapproprié ? Comment concilier la protection des majeurs à l’expression de leurs volontés ? Les questions seraient nombreuses. En somme, peut-on traiter avec les mêmes dispositifs tant de situations originales ou ne nécessitent-elles pas plutôt une approche spécifique ? Dans une société aussi complexe que la nôtre, l’assistant de service social n’est-il pas un intermédiaire de choix entre l’individu et l’institution ? D’autre part, l’aide est-elle le fruit d’une demande et comment s’exprime-t-elle ?

Ou bien n’est-ce pas souvent d’autres choses qui se demandent derrière l’expression du problème ? Une aide spontanée est-elle envisageable ? Y a-t-il des obstacles à l’aide et quels sont-ils ? Quels sont les meilleurs moyens pour permettre l’expression de cette demande ? Est-ce qu’on ne travaille qu’avec la demande ? Quelles sont les limites de l’engagement du travail social ? Faisons d’abord un passage par Alain Rey : « Aider », du latin ad-juvare, c’est « faire plaisir à », mais dont la réalisation du mot français signifie plutôt « apporter un soutien, un secours à quelqu’un » ; Aït Deus, «que Dieu nous aide », nous apporte ce qui nous manque. Pour ma part, aujourd’hui, je solliciterai bien mieux « l’aide-mémoire », composé dérivatif du verbe souvent très pratique.

CONCLUSION « Qu’est-ce qu’on fait quand on fait du social ? Quel est le bien du sujet ? S’agit-il de satisfaire à la demande des politiques comme des plaignants ? De reconditionner des conduites et les normes sociales ? Ou de permettre l’émergence d’une parole créatrice sur un désir en souffrance ? » En définitive, ce sont autant de questions qui parle de la complexité de la place de l’assistant de service social dans le relation d’aide que nous nous sommes posées. Initialement nous nous demandions comment être aidant et professionnel à l’intérieur de l’entretien social ? Pour se faire trois hypothèses ont été successivement abordées. La première, sur le souci d’être aidant, à mis en évidence la nécessité de se défier des représentations qui jalonnent l’expérience de la rencontre.

La nécessité pour l’assistant de service social de réaliser qu’il ne suffit pas d’être aidant mais que l’usage de techniques permet de produire une distanciation, une objectivation, a été le sujet de la seconde hypothèse. Au prétexte de quoi nous avons cherché à éclairer la pratique de théories, par l’analyse de situations, ainsi que la place du travailleur social face à l’institution. Place qui dans une troisième hypothèse révèle un nouvel acteur toujours absent de la relation et peut-être à rechercher chaque fois : un tiers. Avant de répondre à la problématique, ces hypothèses ont surtout fait surgir une constellation de notion qui nous permettent de cerner d’un peu plus près les buts et les enjeux de ce face-à-face. Et forcément aussi d’élaborer une éthique personnelle au plus près de l’Autre. En quoi à mon sens le respect de la liberté de l’usager trouve sa forme dans une distanciation et une prise de conscience de mes propres attentes que les rencontres actualisent forcément.

Enfin, il est bon de rappeler que la place de l’assistant de service social dans la société est en évolution constante, la société aussi, les personnes également. Notre nature, c’est le mouvement n’est ce pas ? Les politiques nouvelles réactualisent les questions de toujours de la profession. Elles demandent au travailleur social d’interroger les limites de son action, et d’alimenter constamment sa réflexion sur le sens de son travail : * Être assistant de service social pour gérer la misère ? * Être assistant de service social pour indiquer une certaine norme et faire en sorte que les usagers s’insèrent dans « le moule » et y restent ? * Être assistant de service social pour faire évoluer la norme, avec l’aide des usagers ? * En tant que salarié, n’a t-il pas vocation à intervenir sur les politiques sociales ? * Doit-il se contenter de mettre en œuvre un certain nombre de plans d’action sans faire le constat des limites de l’aide apportée et s’interroger sur les choix politiques de notre société ?

Catégorie: Mémoire Assistant de service social
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

La culture sourde un moyen de se faire entendre

Il y a six ans, lorsque j'étais animatrice en centre aéré sans hébergement j'ai rencontré Théo. Il avait dix ans et était sourd profond. Au bout de deux jours, il était totalement intégré parmi les autres enfants et communiquait parfaitement avec nous mais nous non. Je m'explique, il se mettait à notre niveau, s'adaptait à notre ignorance de la langue des signes en trouvant mille moyens pour s'exprimer. Avec le recul, au bout d'une semaine, j'ai réalisé qu'aucun de nous ne communiquait réellement avec lui. En effet, la définition de la communication est "se mettre en relation".Dans le cas de Théo, il n'y avait aucune réciprocité, c'est lui qui s'adaptait à notre ignorance.

Cette rencontre m'a motivé pour apprendre la langue des signes, que j'apprends depuis un an maintenant. J'ai alors découvert un autre monde, une autre façon de voir les choses, de les appréhender au contact des membres de cette association et de mon professeur. Plus généralement je me suis dirigée vers la formation d'assistant de service social notamment parce que il est important pour moi de mettre du lien. Je ne le posais pas encore dans ces termes mais c'était respecter chacun dans ses différences. Etre face à quelqu'un de différent c'est toujours se remettre en question mais c'est aussi pour le travailleur social faire reconnaître ces différences à l'ensemble de la société.

Etre en contact avec les sourds pour un entendant c'est entré en communication avec quelqu'un dont en ne possède pas la langue. Notre profession repose sur la communication et savoir dépasser les obstacles que nous pouvons rencontrer dans ce cadre est une des questions qui m'interroge. Cette expérience et la relecture du "Cri de la mouette" d'Emmanuelle Laborit m'ont amené à m'interroger sur un terme qu'emploie souvent les sourds, "la culture sourde". Par culture, il est entendu depuis le XIX ème siècle, quelque chose qui s'enrichit et ne se rapporte plus seulement au développement intellectuel de l'individu . Au sens large, elle est l'ensemble des caractères propres à une communauté.

La situation des personnes sans abri: quand le social ne suffit plus.

Faire un mémoire de fin d’études d’assistant de service social sur la population sans abri, c’est étudier la figure emblématique de l’exclusion et interroger la capacité d’intégration d’une partie de la population par l’Etat dans notre société. Pour le travailleur social c’est aussi être témoin du décalage pouvant exister entre les lois et leur application effective sur le terrain. Ma question de départ pour cette recherche était : « quel travail social adopter face à la population sans abri ? ». En effet, malgré la loi du 1er décembre 1988 instaurant le Revenu Minimum d’Insertion, la loi dite Besson du 31 mai 1990 instaurant le droit au logement, et la loi de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998, on constate que des personnes passent « entre les mailles du filet » de la protection sociale et du droit. L’INSEE estimait en 2002 le nombre de personnes sans domicile à 63500 adultes et 16000 enfants (annexe1).

C’est majoritairement une population masculine plus jeune que la moyenne de la population et issue des classes populaires. Les personnes ont perdu leur logement à la suite d’une séparation du conjoint, d’un changement de ville, de région ou de pays (il y a 29% d’étrangers), de l’impossibilité de régler le loyer, et pour finir d’une expulsion du logement. De plus un quart des interviewés qui n’a jamais eu de logement (des jeunes de moins de 30 ans en majorité) a connu une enfance difficile : famille éclatée, placement en famille d’accueil ou en foyer. Si la majorité est au chômage (43%), 29% travaille et 28 % est inactive. Enfin, les contacts avec les organismes sociaux diminuent avec la précarité de l’hébergement. Bien que cette population soit hétérogène, il ressort plusieurs éléments de compréhension de la situation de ces personnes: une rupture conjugale, une rupture avec le travail et un éloignement des organismes sociaux.

 

 

Le Transsexualisme : de nouveaux enjeux pour le travail social ?

L'origine du sujet de mon mémoire est liée à mon stage de troisième année, effectué dans un centre médico-psychologique (C.M.P.) d'une importante agglomération. Les patients accueillis peuvent solliciter l'intervention de l'assistant social ou bien être orientés vers celui-ci par l'un des autres professionnels de la structure. Ce fut le cas pour Madame V. dont la psychologue nous donna, à l'assistant-social référent de mon stage et à moi-même, quelques éléments de la situation justifiant sa demande de prise en charge : perte d'emploi et séparation familiale entraînant la perte de logement. Je dis aujourd'hui Madame V. mais à ce moment-là il n'était ni question de « Madame » ni de « Monsieur », c'était « cette personne ».

Majeurs protégés : garantir leurs droits, permettre aux familles de faire face.

Dès mes études secondaires, j’ai marqué mon intérêt pour les personnes en situation de handicap. J’ai cependant terminé ce cycle d’études sans avoir jamais entendu parler de la notion de majeur protégé. Si, sans doute, je crois que j’avais déjà entendu à cette époque les termes de tutelle et curatelle, ils étaient vides de sens pour moi. Ces termes devaient prendre une certaine consistance pour moi à l’occasion d’une part d’un travail d’été et d’autre part dans le cadre de mes études supérieures. Je devais y découvrir que, si toutes les personnes en situation de handicap ne sont pas des majeurs protégés, de par la loi, certaines se voient accorder un statut protecteur.

En effet, depuis quatre ans à l’occasion de mes vacances d’été, j’ai eu la chance de travailler en maison d’accueil spécialisée, soit en tant qu’aide médico-psychologique non diplômé, soit pour la réalisation d’une étude de besoins dans le cadre d’un projet de création d’un SAMSAH . En tant qu’aide médico-psychologique et étudiant assistant de service social, le directeur de la maison d’accueil spécialisée m’a invité à prendre part aux réunions de service se déroulant une fois par semaine pour contribuer à ma formation. A l’occasion d’une de ces réunions auxquelles participait l’assistante sociale de l’association, compétente pour la maison d’accueil spécialisée mais aussi pour d’autres établissements relevant de la même association, celle-ci a évoqué le cas d’un résident dont le père venait de décéder. Elle a indiqué qu’elle était d’avis à inciter sa mère, elle-même très âgée, à faire les démarches pour « mettre son fils sous tutelle ».

Connexion

Assistant de service social

Abonnement

Recherche