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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Participation et expression des usagers accueillis en CHRS

Participation et expression des usagers accueillis en CHRS

Le CHRS où j’ai établi cette note souhaite encourager, dans le cadre de l’insertion socioprofessionnelle, différentes mesures dont l’expression de l’usager, ceci afin de favoriser l’apprentissage de la citoyenneté des personnes qui y sont accueillies. Cela en accord avec les principes énoncés par la Fédération Nationale des Associations de Réinsertion Sociale (FNARS), pour qui une des priorités est de leur permettre d’exercer leurs droits et leurs devoirs dès le début de leur hébergement, en vue d’un retour aussi rapide que possible au droit commun, en matière de logement, d’emploi, de santé, de vie familiale... Que “le droit à l’insertion passe en priorité par le respect ou la restauration de la citoyenneté des personnes en difficulté... Les populations accueillies ont droit au droit commun ; celui-ci est la règle de base, les aménagements apportés à cette règle devant être les plus limités possibles, transitoires, et susceptibles de recours ”. Également que les équipes éducatives s’engagent à travailler pour “inventer des formes adaptées d’expression et de participation dans l’établissement ”.

Les modalités en sont diverses, autant que sont diverses les personnes en détresse : certaines ne sont plus socialisées de façon “normale” depuis des mois, d’autres depuis des semaines. Imposer une forme unique de participation des usagers à la vie de ces établissements serait manquer de réalisme, et se fixer des règles inapplicables. Mais toutes les associations recherchent des formes d’expression et de participation adaptées à leur réalité. La diversité des formes de participation financière des hébergés en CHRS peut servir de comparaison dans cette démarche : dans les deux cas, les modalités retenues doivent respecter la dignité et le libre arbitre de l’usager et faciliter sa progression vers la citoyenneté. Je suis en accord avec ces principes, je pense également que l’éducateur ne saurait pas faire son travail sans un conseil d’établissement ou des lieux multiples de concertation avec les hébergés, et bien d’autres travailleurs sociaux ont vécu cette expérience. L’expression, la prise d’initiatives, la participation des usagers des établissements et structures sont des moyens irremplaçables dans une démarche d’insertion, vers l’autonomie. En même temps, il peut arriver que des résidants qui revendiquent haut et fort qu’on leur donne des responsabilités, peuvent se trouver accablés devant des difficultés qui les dépassent. En tant que salarié, on peut hésiter parfois à s’exprimer devant son employeur ou s’exprimer de façon inutilement agressive ; on imagine les hésitations et les violences intérieures d’un hébergé qui peut se retrouver sans ressources et sans abri si un conflit mène à son expulsion. Le respect des droits des résidants ne s’accommode pas de simplismes, et remet en cause bien des fausses évidences. Droit d’avoir leur clé et de rentrer tard s’ils le souhaitent, oui mais pas si cela aboutit à du tapage nocturne et des bagarres... Droit de conserver ses objets personnels, oui mais pas s’il s’agit d’armes... Droit de gérer son argent et ses médicaments, oui mais pas si cela mène à un suicide involontaire... Alors, peut-on négocier le règlement intérieur, élire librement des délégués ? Le problème de la durée est aussi un handicap évident : certains des usagers des CHRS ne font que passer. Mais se posent aussi des problèmes plus fondamentaux, car la prise de parole et d’initiative des usagers modifie nécessairement la conception des rôles de chacun et la répartition du pouvoir. Dans la structure où j’ai effectué cette note, les usagers vivent une tension permanente entre le besoin d’aide sociale et la volonté de bénéficier du droit commun. Parce qu’ils sont divers, que leurs problèmes, leurs envies, leurs possibilités ne se ressemblent pas d’une personne à l’autre, cette tension se concrétise sous d’innombrables formes... Le respect des droits des résidants interroge aussi les devoirs des intervenants, qu’ils soient bénévoles ou salariés. Devoir d’aider les personnes en détresse, oui mais pas de leur fabriquer une solution à tout pris. Devoir d’insérer les exclus, oui mais pas de leur imposer un projet non partagé. Devoir de protéger les plus démunis, oui mais pas de les enfermer dans un cocon qu’ils ne parviendront plus à briser. Alors, peut-on éduquer sans infantiliser des adultes ? La relation professionnelle qui s’instaure, à caractère pédagogique, n’efface pas le devoir civique de reconnaissance d’une personne dans sa dignité. Réfléchir à l’expression, la prise d’initiatives, la participation des usagers des établissements et structures, c’est toucher au plus profond de nos pratiques quotidiennes, au coeur même du travail social, la relation entre l’intervenant et la personne accueillie. Mais c’est aussi renouveler le sens de ce travail, en acceptant de ne pas avoir la certitude et de chercher à faire mieux, en retrouvant dans les populations accueillies des personnes riches de leur individualité. Vouloir l’expression, la prise d’initiative et la participation des usagers va, il est vrai, à contre-courant d’une société où la tendance est au repli individualiste plus qu’à l’expression collective. Mais la tendance est aussi à l’exclusion. Le passage en CHRS favorise-t-il l’insertion, en incitant à l’expression, à la prise d’initiative et à la participation de l’usager à la vie de l’établissement ? Et en quoi, au juste, constituent l’expression, la prise d’initiative et la participation ? Et quels sont les dysfonctionnements rencontrés ? Cette réflexion sur ce thème présentera dans un premier temps les bases fondatrices de la démarche participative des usagers, pour ensuite s’appuyer sur une enquête de la F.N.A.R.S. de 1996, qui me permettra d’aborder les difficultés et obstacles liés à cette démarche, et je terminerai cet écrit par la proposition d’un projet d’élaboration et de conduite d’un échange institutionnel participatif issu de mon expérience professionnelle. 1. PRÉSENTATION DE L’ÉTABLISSEMENT Cette note a été rédigée dans un CHRS. L’établissement est situé à P, il accueille un public de jeunes garçons et filles (18 résidants) de 18 à 28 ans, en difficulté mais désireux de trouver une formation, un travail, un logement, une vie sociale, une occasion de reprendre souffle dans un parcours difficile. Créée par l’association D J, l’association L F R gère le CHRS du même nom. Le CHRS L F R a ouvert ses portes le 5 avril 1993. Il accueille 18 jeunes (12 garçons, 6 filles) en difficultés sociales (rupture familiale, SDF, sortie de prison...). Par ailleurs, l’Association loue ces quatre studios où sont hébergés actuellement deux jeunes femmes et deux jeunes hommes. L’accompagnement social est réalisé par l’équipe.

Catégorie: Rapport de stage Educateur spécialisé
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stage à responsabilité dans une Maison d enfants à Caractère Social

J'effectue mon stage à responsabilité dans une Maison d'Enfants à Caractère Social. Il s'agit de la MpV située en A dans la ville de T. L'établissement est habilité par le ministère de la justice et par le ministère des affaires sociales. Les placements bénéficient tous d'une prise en charge Aide Sociale à l'Enfance, avec ou sans ordonnance de placement du juge pour enfants. Cet établissement est un internat accueillant des filles et des garçons âgés de 5 à 21 ans. Il reçoit des enfants provenant généralement de familles en difficulté, de l'Ardèche et de la Drôme (troubles du caractère, retards scolaires importants, troubles de l'évolution affective). Sa capacité d'accueil est de quarante-cinq places. Les quarante-cinq usagers sont répartis sur quatre groupes de tranches d'âges différentes : · Les juniors : quinze enfants âgés de trois à onze ans · Les pré-adolescents : douze enfants âgés de onze à quinze ans · Les adolescents : quatorze adolescents âgés de quinze à dix-huit ans Les lieux de vie sont également séparés. Chaque groupe dispose d'un bâtiment qui lui est propre, ainsi que d'un espace délimité lui appartenant. L'habitat est de type "familial", avec des chambres de 1 à 2 lits. La cuisine et la lingerie sont effectuées sur chaque groupe. A l'occasion de mon stage à responsabilité, j'intervenais sur le groupe des adolescents. L'équipe éducative est constituée de six éducateurs spécialisés. Une psychologue reçoit aussi les jeunes de manière hebdomadaire.

Comment trouver la bonne distance dans la relation éducative auprès d’adultes handicapés mentaux.
J’ai travaillé en tant qu’éducatrice au foyer de D., un établissement accueillant des personnes adultes handicapées mentales. Certains résidants ont des modes de relation aux autres très particuliers. Ils sont probablement liés à leurs pathologies, à leurs difficultés d’être. Ainsi, David se parle à lui-même, il me parait intouchable. Il m’ignore comme si il n’avait pas conscience de mon existence. Jean lui, me fait peur et refuse tout contact avec moi. Si je l’approche, il s’éloigne en disant : « Ah ces femmes, ces femmes, cette Sandra. » Quant à Marie, elle me « colle » en permanence et me suit partout, me regardant avec béatitude. J’ai parfois la sensation d’être confrontée à un vide, de ne plus pouvoir penser face aux résidants. Je me sens alors impuissante, mal à l’aise. Il m’arrive également d’avoir de la difficulté à me sentir différenciée d’eux. Je suis alors envahie par la confusion. Dans ma pratique au foyer, je dois me positionner face aux résidants. Je me suis donc interrogée sur notre relation, qui est souvent sous le signe du trop ou du trop peu de contact, de lien.
L’Itep et l’ouverture sur le milieu scolaire ordinaire
Tout d’abord, on peut noter que le travail entre l’ITEP et cette école de secteur tient d’un travail de coopération de longue date. En effet leur proximité sur le territoire permet à l’école et à l’ITEP de s’organiser facilement pour des rencontres entre professionnels pour faire des bilans de leur coopération de manière générale, mais aussi de mettre en place facilement les réunions d’Equipe de Suivi de Formation. Cela a permis de rendre compte de la réactivité des acteurs de secteurs par rapport à Raphaël. Cette relation régulière permet des avantages par rapport à la souplesse et à l’organisation de temps scolaires adaptés aux besoins de Raphaël. On peut aussi mettre en avant que l’ITEP a répondu positivement aux demandes des parents et de l’enfant, ce qui respecte le cadre légal apporté par la loi de 2002-2, respecte le droit des usagers et favorise l’enfant à se tourner vers l’extérieur.

Les limites observées : Cependant les circonstances de cette inclusion immédiate ont eu des conséquences sur le fonctionnement de l’ITEP. Tout d’abord, par manque de moyens de transport un éducateur doit aller chercher Raphael dans son école, il manque donc un éducateur durant une courte période sur l’ITEP. Cependant les matinées sont les moments où les enseignants procurent leur cours aux enfants de l’institution et ces moments sont toujours source d’angoisse pour certains enfants qui peuvent être accueillis par des éducateurs pour être apaisé. Les horaires de présence de Raphael à l’école de secteur se trouvent être les mêmes horaires qu’ont les professionnels thérapeutiques présents sur l’ITEP. Raphael ne pourra donc pas suivre une thérapie interne malgré la nécessité pour son suivi de rencontrer le pôle thérapeutique. De plus les parents de Raphael souhaitaient que celui-ci profite des temps de groupe (temps de repas, récréations,..) de l’école de secteur. Ce souhait parental se confronte à une réalité financière institutionnelle. Les ITEP sont financés par l’Agence Régionale de Santé par des prix de journée. C’est-à-dire qu’un ITEP est financé par des prix de journée. En effet, le budget annuel d’un ITEP est calculé aux prix de journée, pour calculer le prix de journée on définit les coûts des charges d’un enfant sur une journée ainsi que le nombre de journées prévisionnelles. Cela dit chaque absence d’un enfant doit être justifiée à la fin de l’année à l’ARS sinon cette journée sera déduite du budget de l’année suivante. L’ITEP ne peut donc pas se permettre de ne pas faire participer Raphael au moment fort de la journée, comme le repas, sous peine de voir son budget réduit l’année suivante.
Les risques et les atouts des médias dans la relation éducative
Durant mes deux années de formation, j’ai effectué deux stages dans des champs d’intervention bien différents. En effet, lors de mon premier stage, j’ai intégré une MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) qui accueille des adultes en situation de handicap. Et pour ma dernière année de formation, j’ai souhaité, avec quelques appréhensions, travailler dans une MECS (Maison d’Enfant à caractère sociale), auprès de préadolescents de 11 à 15 ans. Ces adolescents ont tous une situation familiale particulière qui a nécessité l’intervention du juge des enfants. Dès mon arrivée, les éducateurs m’ont fait faire le tour du service. Dans le hall d’entrée, trois jeunes, un ordinateur et un jeu vidéo. Je m’arrête, me présente, mais en vain, les yeux des jeunes restent rivés sur l’écran. Je continue et m’avance dans une pièce. Là, j’aperçois trois autres adolescents devant la télévision qui ne tournent même pas la tête pour me dire bonjour. Un accueil que je n’oublierai pas ! Une question me traverse alors : comment vais-je entrer en communication et en relation avec ces adolescents ? Ces quatorze semaines de stage risquent d’être très longues si les jeunes restent constamment devant tous ses écrans.

« Où sont les éducateurs ? » sont les principaux mots que m’adresse Laurène, une jeune fille de 14 ans. Cette adolescente sort peu et est très autonome au niveau scolaire. Elle n’a pas d’activité de loisirs le mercredi. Elle aime aller au cinéma mais surtout regarder la télévision. Une seule question : comment faire avec tous ces écrans qui la captent si facilement ? Comment vais-je pouvoir créer une relation avec elle ? Durant plusieurs jours, j’ai tenté d’entamer des discussions avec elle autour de nombreux sujets comme le collège par exemple. Mais aucun sujet ne suscite un dialogue. Une après midi, je me retrouve seule avec Laurène. Les éducateurs étaient partis en accompagnement avec d’autres jeunes. Le temps s’arrête. Pas un mot. Elle va dans le salon et s’installe devant la télévision. Je décide de la rejoindre et lui demande ce qu’elle regarde. Sa réponse fut simple et brève « Un téléfilm, chut. Je regarde. ». Dans le silence le plus complet, je m’assoie sur le canapé, à ses cotés. Seuls des éclats de rire viennent rompre le silence. Une fois le film terminé, je lui demande quel a été son moment préféré. Elle me répond et me renvoie la question. Le silence fut ainsi rompu. C’est à partir de cet instant que la relation a commencé à s’établir. Dans ce cas, la télévision m’a mise, au premier abord, en grande difficulté face à cette jeune fille. Mais j’ai su m’en saisir comme support à la relation. Auparavant, je n’aurais pas imaginé que la télévision, un média, puisse être un outil éducatif.

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