LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

L'individu, du corps malade au corps social

L'individu, du corps malade au corps social

Monsieur Eric déambulait dans le couloir du Centre. Je ne le connaissais pas. Sa démarche était rapide, son regard absent, un lent monologue l’animait. Je m’approchais de lui et le saluais. Il ne me répondit pas, ne marqua pas de pose et se dirigea vers sa chambre. Je rencontrais l’étrangeté d’un individu qui me semblait être hors de la réalité immédiate, me retrouvais seul avec mon bonjour, comme si cette recherche de lien ne prenait pas sens pour l’usager. Au-delà de cette absence de communication, d’échange, c’est la présence, la visibilité du corps dans ce qu’il donnait à voir qui retint mon attention – « le corps (…) est la trace la plus tangible du sujet, dès lors que se distendent la trame symbolique et les liens qui le rattachait aux membres de sa communauté » - et me questionnait : n’avais-je pas été présent physiquement à ses yeux pour que la parole ne puisse émerger entre lui et moi ? Fallait-il peut-être ne pas chercher de suite à établir un contact mais laisser l’autre appréhender ma personne, le nouvel éducateur de l’équipe ? Comment faire en sorte que le résidant retrouve une adhésion à son environnement immédiat, à l’environnement social ?

L’accompagnement et la relation éducative auprès d’adultes ayant des troubles mentaux revêtent sans doute un caractère particulier dans son approche et sa dynamique. Comme je l’ai fait partager tout au long de ce mémoire, la prise en compte de l’individu, dans son entité, non pas limitée à un corps porteur d’une pathologie mentale, mais avant tout sujet à part entière, m’a permis de dégager des réflexions en regard de ma pratique, de développer et revenir avec des apports théoriques, notamment par le biais de la sociologie, sur l’axe central contenu dans la question posée en introduction : comment accompagner l’individu malade mental dans une démarche de réinsertion et de quelle façon ce corps malade, en souffrance, peut-il s’articuler au corps social ?

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

Elaboration d'un projet avec des enfants trisomiques 21

La différence est ce qui caractérise chaque personne. Il serait totalement inintéressant que tout le monde soit identique. Mais lorsque cette différence pose problème au niveau de l’intégration sociale, il est pour moi primordial de favoriser la différence et l’intégration. En effet, je pense que l’épanouissement d’une personne handicapée est basé sur l’acceptation de sa différence et donc de pouvoir vivre avec elle. En ce qui concerne l’intégration, il faut y penser très tôt ; c’est pourquoi je dirige mon travail de fin d’étude vers les enfants handicapés. Dans l’intégration c’est la famille qui jouera le premier rôle, ensuite ce sera l’école, avec les professeurs et les éducateurs et c’est à ce niveau que j’aimerais agir. Ce projet ne sera qu’une petite partie de tout le travail requis pour atteindre une bonne intégration sociale mais je le pense important. Je voudrais combattre l’idée toute faite que certaines personnes se font des enfants handicapés. « Ce ne sont pas des pauvres malheureux, incapables, qui auraient mieux fait de ne pas venir au monde ». Ce sont des personnes à part entière, des enfants qui ont besoin d’amour et de reconnaissance. Ils ont le droit de vivre et ils ont droit à une place dans notre société. Et quel meilleur moyen de les valoriser que de leur donner l’occasion de s’exprimer librement devant un public. Je vais tenter de vous prouver par le projet que j’ai développé avec eux qu’ils sont capables de réaliser des choses que vous n’auriez même pas imaginées.

L'intervention éducative en CER

La question de la prise en charge de la jeunesse délinquante en France a suscité depuis le début du 19 siècle jusqu'aujourd’hui beaucoup de débats. Sur le plan politique tout d’abord, puis sur un plan plus éthique par la suite avec le développement des sciences humaines et sociales. La fin de la seconde guerre mondiale a changé les pratiques professionnelles et la vision du jeune délinquants avec l’ordonnance de 1945 qui fut l’avènement de la prise en charge des mineurs délinquant que l’on connaît aujourd’hui. Elle proposait une approche plus humaine de la justice des mineurs, en donnant la priorité à l’acte éducatif sur celle du répressif. En 1999 furent créé des structures appelées Centre Éducatif Renforcé (CER), basées sur les principes fondateurs de l’ordonnance de 1945 et qui apportaient une nouvelle approche éducative de la prise en charge des mineurs délinquant. C’est dans une de ces structures que je travaille depuis 4 ans le CER l’Escale « le Cirque » et c’est sur cette expérience que j’ai basé mon travail de recherche pour élaborer ce mémoire.

Le CER l’Escale « le Cirque » est une association qui a choisi comme cadre d’intervention pour la prise en charge des mineurs des cirques familiaux répartis sur tout le territoire national. Ce cadre atypique et la spécificité d’une prise en charge éducative de mineur délinquant multirécidivistes m’ont permis d’acquérir un savoir faire et un savoir être professionnels basés sur les notions du « faire avec » et du « vivre avec ». L’éducateur est mis en immersion dans le monde du cirque et encadre deux jeunes mineurs. Cependant dans mon évolution professionnelle et à travers les apports de la formation j’ai pu constater que la prise en charge éducative en CER était limitée sur plusieurs plan. Limitée dans le temps, limité dans la professionnalisation de son personnel et surtout limitée sur certains points dans l’intervention éducative de l’éducateur et notamment dans la construction d’un projet individuel avec le jeune pris en charge.

L'éducateur auprès d'adolescents (protection de l'enfance)

J’ai effectué mon stage à responsabilité dans une Villa éducative accueillant des adolescents de quinze à dix-huit ans. Au cours de ce mémoire, pour me référer à mon lieu de stage, je dirai simplement « la Villa ». Les adolescents accueillis à la Villa sont placés dans le cadre de mesures de protection de l’enfance définies dans l’article 375 du code civil. Ils sont placés suite à une ordonnance du juge des enfants qui vient affirmer une défaillance parentale concernant l’éducation de l’ enfant. Cette défaillance peut prendre diverses formes, du défaut de surveillance à la maltraitance.

Le premier jour de mon stage, à la question « que fait un éducateur à la villa ? », il m’a été répondu ceci : « nous ne sommes pas les parents, mais nous devons faire tout ce qu’un parent fait ordinairement pour l’éducation de son enfant ». Cette affirmation m’a interrogée, d’une part sur le terme « ordinairement » et sur le parallèle effectué entre parents et éducateurs. Par la suite, j’ai compris que ce parallèle se situe dans la fonction et se joue donc au niveau symbolique. Or toute fonction, pour opérer, a besoin d’être incarnée. Aussi ai-je dégagé qu’un éducateur dont la pratique se situe dans des structures d’internat dans le cadre de la protection de l’enfance assume des fonctions parentales dans la mesure où il suplée les parents pour un temps. Il m’est alors paru nécessaire d’approfondir la notion de fonction parentale afin de mieux comprendre ce qui constitue la pratique éducative dans le cadre d’une suppléance parentale. Par ailleurs, mon expérience antérieure à la formation concernait essentiellement la petite enfance : les adolescents, public nouveau pour moi, ont amené de nouvelles questions. J’ai très vite perçu qu’on ne se situe pas auprès d’adolescents comme on se situe auprès de petits enfants.

Les comportements, les réactions des jeunes accueillis à la Villa m’ont ainsi souvent interpellée, voire un peu destabilisée durant les tout premiers temps de mon stage. La confrontation à ce public nouveau a donc été l’occasion de me pencher sur les phénomènes à l’œuvre durant l’adolescence. Par un travail de recherche, j’ai ainsi pu dégager que l’adolescence est un processus qui amène un sujet à s’individuer et à intégrer la société. Cette recherche m’a également permis d’éclairer certains comportements et affiner mon accompagnement auprès des adolescents. Au fur et à mesure de mon stage, j’ai aussi pu mesurer que les problématiques habituelles de l’adolescence se voyaient alourdies, chez les adolescents placés, par des problématiques plus complexes, qu’il m’a donc fallu clarifier. Je pouvais percevoir ces problématiques au travers des discours, des comportements et des actes posés par les jeunes. Par un travail d’écoute auprès d’eux d’une part, et par un travail de recherche théorique d’autre part, j’ai ainsi pu faire le lien entre l’histoire personnelle des jeunes et leur situation au présent. Ainsi, en prenant en compte tous ces éléments, à savoir : -la pratique d’un éducateur d’internat dans le cadre de la protection de l’enfance se situe dans la suppléance parentale et il en assume les fonctions -l’adolescence est un processus qui amène à devenir un individu autonome appartenant à la société -les adolescents placés en institution rencontrent des difficultés supplémentaires liées à leur petite enfance et l’histoire familiale, j’ai cherché à définir ce qui fait la spécificité de la pratique éducative auprès d’adolescents placés.

Par les discussions avec les éducateurs de la Villa et avec mes collègues éducateurs en formation de l’IRTS, par des rencontres avec des auteurs par l’intermédiaire d’ouvrages, et aussi grâce à mon expérience de terrain construite jour après jour, il m’a semblé que notre rôle était de soutenir le processus d’individuation et de construction de l’adolescent. Pour ce faire, je crois que l’accompagnement des adolescent ressort surtout de la fonction paternelle, ce que je me propose de développer dans cet écrit de fin de formation. Pour éclairer mon propos et mon cheminement, je souhaite délimiter tout d’abord ce que l’on entend par fonction parentale, notion s’articulant selon deux fonctions, la fonction maternelle et la fonction paternelle. Elles sont indissociables l’une de l’autre, car pour bien comprendre à quoi sert l’une il est nécessaire de comprendre à quoi sert l’autre. Ensuite, je voudrais rendre compte de mes recherches concernant l’adolescence, qui mettent en lumière combien ce passage de la vie de tout humain est une étape aussi capitale que difficile, et permettent par ailleurs de situer la place de l’adulte dans ce processus. Puis je me pencherai plus précisémment sur les problématiques que j’ai pu rencontrer chez les adolescents que j’ai accompagné une année durant, dans une tentative d’analyse et de mise en lien des éléments de leur histoire, ceci ouvrant la question de la place à tenir auprès d’eux. Enfin, j’essaierai de définir quelle est cette place à tenir sur la base qu’accompagner un jeune dans son adolescence, c’est le soutenir dans la construction de sa parole et de ses choix en tant que sujet responsable, en lui permettant de trouver des repères et des limites.

Relation et psychopatie: Un impossible travail

PREAMBULE. «Errer seul dans sa vie Errer à la recherche de soi même, Errer entre deux encrages, Errer entre illusion et désillusion. » Les “Chevaliers de Thanatos, Rendez-vous à la porte de corne !” Ce sous-titre mérite explication : C’est J.-P. Chartier qui, dans le cadre de son travail à la Sablière, a appelé les psychopathes qu’il rencontrait, les “Chevaliers de Thanatos”. Ces jeunes, sans cesse à la recherche de limites, déambulent dans la vie en quête de celui qui pourra les arrêter. Ils remettent sans cesse leur vie en jeu. Ils sont en proie à un cauchemar, «auraient-ils vécu quelque expérience infantile, évidemment postérieure à leur rencontre décevante avec l’Autre, qui leur aurait prouvé que le rêve pouvait devenir réalité ? » Thanatos leur aurait-il envoyé un rêve qui serait passé par la porte d’ivoire , donc mensonger, qui les aurait trompés, brouillant leurs repères, les égarant entre vrai et faux ? Notre travail ne serait-il pas alors de rétablir le vrai en leur donnant rendez-vous à la “porte de corne”, là où passent les rêves véridiques ? Ils sont de plus en plus nombreux, perdu dans une errance qui semble sans fin. Ils naviguent, portés par des courants multiples et contradictoires. Ils ne font que passer : famille d’accueil, urgence psychiatrique, institution, prison. A la recherche d’eux-mêmes ? A la recherche de L’Autre ? A la recherche, illusoire, de celui qui pourra leur dire qui ils sont ?

Connexion

Educateur spécialisé

Abonnement

Recherche