LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Le CHRS, une structure d'insertion

Le CHRS, une structure d'insertion

SOMMAIRE INTRODUCTION p.3 1. LE CHRS UN LIEU D’INSERTION p. 8 1.1. PRÉSENTATION DES CHRS p.8 1.2. HISTORIQUE DES CHRS p.8 1.3. SITUATION ACTUELLE DANS LES CHRS p.9 2. L’INSERTION p.13 2.1. L’INSERTION DES JEUNES ISSUS DE PARENTS IMMIGRES p.17 ÉTUDE CLINIQUE p.19 2.2. LES JEUNES FEMMES MAGHRÉBINES p.21 ÉTUDE CLINIQUE p.22 2.3. ACCUEIL DES ÉTRANGERS EN SITUATION IRRÉGULIÈRE p.26 2.3.1. DROIT D’ASILE ET PROCÉDURE p.28 2.3.2. HÉBERGEMENT ET INSERTION p.29 ÉTUDE CLINIQUE p.31 ÉTUDE CLINIQUE p.35 3. LE LOGEMENT COMME MOYEN D’INSERTION p.37 3.1. LE LOGEMENT ET LES JEUNES p.41 3.2. DES SOLUTIONS POUR LE LOGEMENT p.42 3.2.1. L’AIVS p.42 ÉTUDE CLINIQUE p.43 3.2.2. L’INTERMEDIATION p.45 ÉTUDE CLINIQUE p.46 4. L’INSERTION PAR L'ÉCONOMIE DANS L’AIDE A L’HEBERGEMENT p.48 4.1. LES JEUNES ET L’EMPLOI p.49 4.1.1. L’ASPECT VITAL DU TRAVAIL p.56 4.2. LE ROLE DES ENTREPRISES D’INSERTION p.59 4.2.1. TRAVAIL ET INSERTION PAR L'ÉCONOMIQUE p.59 4.2.2. L’ENTREPRISE D’INSERTION p.60 4.2.3. LES CHANTIERS-ECOLES p.62 ÉTUDE CLINIQUE p.62 5. CE QUE L’ON PEUT FAIRE POUR AIDER CES JEUNES p.65 5.1. UNE PÉDAGOGIE POUR LE PROJET p.65 5.2. LE PROJET ET LA PERSONNE p.65 5.3. LE JEUNE FACE AUX CHOIX PROFESSIONNELS p.68 5.4. LE ROLE DE L'ÉDUCATEUR p.69 CONCLUSION p.71 BIBLIOGRAPHIE p.78 ANNEXE p.80 INTRODUCTION Le chômage qui frappe les pays occidentaux n’est pas principalement le fait d’une mauvaise conjoncture économique mais avant tout la conséquence de modifications structurelles propres à nos sociétés développées. On compte ainsi un nombre croissant de jeunes chômeurs de longue durée, dont l’incorporation au marché du travail nécessitera du temps, des méthodes adaptées et donc une mobilisation importante de la part des différents intervenants. Toutefois, le chômage ne doit pas être considéré comme une fatalité. L’exclusion du marché du travail qui conduit le plus souvent à l’exclusion sociale ne peut être acceptée par la collectivité. Nul doute que, sous couvert de la “crise”, notre société soit confrontée à une “rupture-mutation” , qui s’inscrit sur une période de longue durée. Le mythe de la crise économique, et son corollaire, l’issue par la “reprise”, semble avoir vécu. Chacun commence à pressentir, plus ou moins confusément, qu’à partir de 1973 (date emblématique, associée au “premier choc pétrolier”) le monde occidental s’est trouvé progressivement confronté à une nouvelle période de son histoire, caractérisée par l’épuisement de la culture triomphante de la modernité : l’individualisme économique . L’un des symptômes les plus inquiétants de ce bouleversement est le chômage de longue durée, et particulièrement le chômage des jeunes. Nous sommes, semble-t-il, engagés dans une “société du travail sans travail”, selon les mots prémonitoires d’Hannah Arendt. Durant de nombreuses années, le discours dominant a consisté à en appeler à des solutions économiques (keynésienne, libérales). Dans les différents pays occidentaux, tout a été tenté. En vain, malgré les trompe-l’œil. Le non-emploi est perçu par une part croissante de la population comme une fatalité inéluctable, mais surtout un drame insupportable. Les jeunes sont en premier lieu touchés par ce problème qui constitue une véritable entrave à leur insertion dans le monde des adultes. Plus d’un jeune actif sur quatre, âgé de moins de 26 ans, est confronté au chômage ou bien à la grande précarité de l’emploi. de même, la part des jeunes parmi les chômeurs est environ d’un quart, alors que ceux-ci ne représentent que 12 % de la population active. Récemment encore, l’évolution apparemment positive des pays anglo-saxons était citée en exemple : il serait donc possible de vaincre le chômage, grâce à des facteurs économiques. Les Etats-Unis seraient ainsi parvenus; grâce à la vitalité retrouvée de leur économie, à diviser par deux le nombre des demandeurs d’emploi. Toutefois, le problème n’a été que déplacé, mais non résolu : l’intégration est toujours en panne dans ce pays, et la pauvreté se trouve désormais associée à des emplois au rabais qui n’évitent pas l’exclusion sociale de ceux qui les occupent. D’après le Département du commerce américain (1996), le taux de chômage est certes descendu à 6% de la population active. Seulement, 14 % de la population américaine vit en dessous du “S de pauvreté” qui équivaut à 3600 Frs par mois pour une personne seule, et le nombre des pauvres a doublé entre 1974 et 1995. De même, en Angleterre, des études récentes indiquent que, si l’on applique des critères constants, le taux de chômage réel n’a pas diminué au cours de la dernière décennie, il plafonne toujours autour de 13 % et non pas de 6 %, en 1996. Des villes industrielles connaissent un taux de chômage record : par exemple, Sunderland (40 %), Liverpool où, dans certains quartiers, 40 à 60 % de la population active est sans emploi. Même si les différents gouvernants s’attache toujours à imaginer des solutions économiques à ce problème crucial, il apparaît clairement que l’issue durable au chômage ne pourra passer que par une refonte en profondeur des structures socio-économiques et socioculturelles de notre société. Des économistes et des sociologues affirment l’inéluctable nécessité de redéfinir entièrement les notions d’emploi, d’activité et de travail. En ce sens, la question du chômage ne ressort pas du domaine strict de l’économie, mais implique toute l’organisation de notre société. Elle appelle l’avènement d’un nouveau modèle de société où, notamment, la place du travail se trouvera modifiée et où les revenus résulteront sans doute d’une autre clef de répartition des richesses. Cela exige une refonte des mentalité et des rapports sociaux. Par ailleurs, de multiples symptômes sociaux témoignent du caractère global, multidimensionnel de ce qu’on appelle communément la “crise”. Celle-ci se traduit par un sentiment de mal-être généralisé qui affecte nombre de catégorie sociales et des classes d’âge. Là encore, les jeunes sont frappés en première ligne. Les travailleurs sociaux, les enseignants formulent tous le même constat lancinant, selon lequel de plus en plus de jeunes apparaissent “déstructurés”, c’est-à-dire atteints dans leur individualité par tout un ensemble de facteurs touchant à leur contexte de vie. Face aux multiples difficultés rencontrées pour accéder à l’âge adulte, ces jeunes éprouvent une souffrance sociale, souvent tue, et qui ne se manifeste pas seulement dans la mise en scène médiatique des “banlieues”. Ou plutôt, le problème des “jeunes de banlieues” n’est que le miroir grossissant d’une société en mutation qui, dans le vide social laissé dans l’entre-deux, ne permet pas à toute une génération de se construire un identité sociale, de trouver une place reconnue dans des cadres de moins en moins efficients. Le CHRS, où j’ai effectué mon stage long, a mis en place un dispositif qui témoigne de sa volonté d’action et d’opposition à ce qui constitue une inégalité profonde au regard du travail. Ainsi, dans ce contexte, ce centre offre aux jeunes vivant une marginalisation parfois extrême, une nouvelle possibilité de récréer des liens sociaux et recouvrer une autonomie suffisante pour revendiquer leurs droits, comme tout citoyen. Il constitue un ultime rempart contre l’exclusion et la non participation à la vie sociale. Toutefois, les jeunes qui sont accueillis ne sont pas uniquement et simplement victimes de la crise économique. Ils sont en rupture familiale, parfois dès l’enfance, en échec scolaire pour l’essentiel, d’autres sont issus de l’immigration. Ils présentent aussi des troubles du comportement liés à divers types de pathologies. Certains ont connu l’hôpital psychiatrique, d’autres la prison... Ainsi, ces jeunes, déjà fragilisés, sont les premiers touchées par la crise économique. L’action d’accompagnement et de soutien doit tenir compte de cette structure psychosociologique propre à la majorité des jeunes accueillis. Dans un premier temps, je présenterai le dispositif de prise en charge et d’accompagnement éducatif globale que sont les CHRS. Ensuite, j’aborderai différentes problématiques issues de parcours d’insertion de jeunes, qui sont accueillis dans le CHRS où j’ai effectué mon stage de responsabilité éducative. Ces problématiques illustrent bien les difficultés d’insertion que rencontre cette population à l’heure actuelle, difficultés à la fois de qualification pour le travail, de solvabilité pour le logement, psychologique pour le comportement, et de culture pour l’intégration. Un volet également sera développé, en ce qui concerne l’immigration, toujours présente et recherchée par des jeunes vivants des conditions parfois dramatiques dans leur pays d’origine, et en conclusion de ce travail, j’aborderai un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les jeunes, à savoir l’accueil que leur fait les entreprises, et leur adéquation avec le monde de travail.

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

Adulte, adulte handicapé, un paradoxe ?

« Il me faudrait un congélateur » me dit Thierry. C’est ainsi qu’à mon arrivée dans ce foyer d’hébergement pour personnes adultes handicapées à Guebwiller, en Alsace, j’ai pu observer une situation qui m’a interrogé : une demande de la part de Thierry à son curateur, qui lui semble, me semble, nous semble (équipe éducative, pluridisciplinaire) simple, intéressante, appropriée et réalisable, et qui ne l’est pas forcément pour son curateur ; parce que chacun la vit justement, à son niveau, avec son histoire, ses références et sa propre représentation des choses. Et là, je me questionne sur cette notion d’adulte, en l’occurrence handicapé, un paradoxe ? Comment pour la personne adulte handicapée, ce statut d’adulte est-il pris en compte, comment dans mon quotidien je la perçois parce que je voudrais qu’elle puisse être, devenir « celle qui parle », celle qu’on entend et non « celle dont on parle ». Qu’elle puisse accéder à sa façon et à son rythme à ce qu’elle est, en tant que sujet humain, à la fois séparé de l’autre, parent/référent et donc unique et insérée dans des circuits d’échanges sociaux et affectifs. C’est une démarche éthique que je souhaite questionner.

Vulnérabilité et représentations. Quelle articulation dans les pratiques éducatives?

Durant ces trois années de formation j’aurai eu l’occasion de voir les familles des deux côtés du miroir. En effet, mes deux premiers stages se sont effectués l’un en Institut de Rééducation et l’autre en Centre de Rééducation Fonctionnelle. Les deux populations accueillies dans ces établissements, très différentes et touchées par des problématiques très opposées, m’ont permis de travailler en priorité avec les enfants. Je me suis forgée des représentations concernant les parents de ces enfants. Ces représentations n’étaient nullement fondées sur la réalité, il s’agissait de ce que je pouvais imaginer de ces parents en fonction des enfants que j’avais en face de moi quotidiennement. Durant ces deux fois trois mois de stage, je n’ai eu que très rarement affaire aux parents, si ce n’est les vendredis et les dimanches soirs pour le départ et le retour des enfants. C’est dire si mes représentations étaient uniquement fondées sur mes propres fantasmes. Ces parents ne pouvaient être que de « mauvais » parents pour infliger « tant de choses » à leurs enfants. Lors de mon troisième stage, stage de neuf mois, j’ai eu l’occasion de travailler au plus près des parents. J’ai en effet, effectué ce stage dans un service d’Action Educative en Milieu Ouvert. C’est là que j’ai pu voir les parents, les familles de l’autre côté du miroir. J’ai débuté ce stage avec les représentations que je m’étais faites durant les deux premiers stages.

De ce fait, je suis restée en retrait pendant un certain temps, ne me laissant pas aller à écouter les sentiments que je pouvais ressentir face à ces parents qui étaient « forcément mauvais ». Puis, petit à petit j’ai dû me rendre à l’évidence, ces parents ne sont pas « seulement mauvais », ils ne commettent pas d’actes forcément gratuits envers leurs enfants, simplement, ils sont au moins autant que leurs enfants en souffrance. J’ai, de ce fait, sensiblement, au fil du temps, nuancé ma façon de voir les familles, et je me suis laissée aller à écouter ce que je ressentais face à des personnes souvent en grande difficulté mais pourtant terriblement humaines. Après quelques mois de stage je me suis interrogée sur le fait que j’ai découvert ces familles sous un autre jour car j’ai eu l’occasion de travailler auprès d’elles. Mais qu’en aurait-il été si je n’avais pas eu cette opportunité ? C’est pour cette raison que j’ai commencé à m’intéresser aux différentes représentations que peuvent avoir les personnes qui interviennent auprès de ces familles que l’on dit « vulnérables » du simple fait de l’intervention du social auprès d’elles. J’ai en effet constaté que travailler en partenariat avec les différents acteurs sociaux qui peuvent être amenés à intervenir dans les familles (et ils peuvent parfois être nombreux) n’est pas toujours facile, car nous intervenons tous avec nos propres représentations de la famille idéale. Viennent s’ajouter à ces représentations les normes sociales qui elles aussi imprègnent les acteurs sociaux et interviennent dans leur pratique.

 

La maîtrise du pronom d'adresse, un outil au service de l'éducateur.

Pourquoi écrire tout un mémoire d’éducateur spécialisé sur une si petite question ? Vous l’êtes-vous déjà posée cette petite question ? Personnellement, je me la suis posée à chaque nouveau stage, et je me la pose encore chaque fois que je rencontre un nouvel interlocuteur, tout particulièrement dans un cadre professionnel. Cela m’a amené à réfléchir sur le sens de ces deux pronoms d’adresse dont je traite et que sont le tu et le vous. Les premières recherches faites sur le sujet m’ont convaincues que le choix du tutoiement ou du vouvoiement n’était pas aussi simple que la question, en elle-même, était petite.

J’ai alors mieux compris pourquoi je me retrouvais si souvent dans des situations où je ne savais pas comment m’adresser à l’autre, l’usager, le jeune, « l’ado », l’adulte. Difficile, en effet, de faire un choix entre deux pronoms d’adresse si polysémiques !

Accompagnement scolaire

L'accompagnement mise sur les capacités des personnes à développe leur autonomie : capacités d'initiative, de choix, de construction, de projet. Il est une démarche entreprise conjointement par une personne en difficulté et un ensemble de professionnels coordonnés.... Ce qui domine dans l'accompagnement, ce ne sont plus les caractéristiques intra-individuelles des publics ciblés, mais les interactions sociales dans lesquelles on les invite à s'inscrire tout en les aidant à les maîtriser à leur avantage. On peut, à juste titre, parler de médiation sociale. [...] Nous sommes dans une action de transformation sociale qui suscite du lien. Autrement dit, l'accompagnement existe dès lors que l'on entend intégrer les citoyens en difficulté et endiguer les phénomènes d'exclusion en mettant en place une logique solidaire fondée sur l'intersubjectivité des personnes.

Connexion

Educateur spécialisé

Abonnement

Recherche