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Le judo un moyen pour canaliser la violence

Le judo un moyen pour canaliser la violence

Il est important de distinguer la violence fondamentale de l’agressivité et de proposer des activités susceptibles de canaliser des « pulsions violentes » . Cette énergie débordante que j’ai rencontré chez ces enfants lors de mon stage ne demandait qu’à s’exprimer. La fonction- cadre de l’unité 1 ne remplissait pas son rôle de soutien. En outre, l’activité judo offrait cette possibilité de contenir, d’exprimer et par conséquent d’intégrer une violence au sein d’un cadre défini , le dojo . La réflexion qui fait suite à cette activité est relative à l’importance de l’aspect contenant d’un tel lieu. Cette expérience et le retour que j’en fis à l’équipe éducative permirent de mettre en place un projet de réaménagement de l’atelier. Il consiste en la délimitation de l’espace des enfants par de simples barrières, marquant une frontière entre le dedans et le dehors, les autres groupes et le notre.

INTRODUCTION Selon une idée largement répandue les arts martiaux ou sports de combat contribueraient à l’effort de canaliser la violence . Pratiquant ces disciplines depuis un certain nombre d’ années c’est avec grand intérêt que j’écoutais la présentation du projet « judo » de la part du chef de service de l’institut de rééducation psychothérapeutique. Selon lui, les comportements des jeunes durant cette activité diffèrent des autres moments de la vie institutionnelle . Je décidais par conséquent de participer pendant ce stage de découverte à cet atelier Judo mis en place par le Moniteur de sport, professeur de judo par ailleurs. Les enfants qui y sont reçus ont entre neuf et quatorze ans et présentent des difficultés diverses telles que troubles de la parole et du langage , incontinence sphinctérienne instabilité, agressivité, violence . Placés pour des raisons scolaires et /ou familiales leurs troubles du comportement les rendent « insupportables » pour les autres enfants leurs parents, les enseignants et il n’est pas rare qu’ils soient exclus du système scolaire . Bien qu’ayant une faible expérience auprès d’enfants présentant des troubles du comportement je partageais l’opinion selon laquelle un sport de combat favorisait la contenance de la violence chez les jeunes . Mon parcours de pratiquant de divers arts martiaux et sports de combat dés l’âge de douze ans me permet d’avancer une telle hypothèse . Cependant nous assistons à une dérive de ces disciplines . La devise de Pierre de Coubertin : « L’important c’est de participer » se voit peu à peu évincer en faveur d’une idéologie de la victoire, l’essentiel étant de vaincre à tout prix . Nombre de clubs traditionnels d’arts martiaux retiennent comme qualité essentielle cette « rage de vaincre » la « pulsion du tueur » afin de fabriquer des bêtes de compétition . Nous voyons même sur la scène internationale l’émergence de nouveaux combattants qui tels des gladiateurs de la Rome antique s’empoignent à l’intérieur de cages de fer au travers de combats sanglants sans règles et largement médiatisés. Ce culte de la violence à l’état brut nous éloigne de l’idéal philosophique des arts martiaux de paix intérieur. Le Judo par exemple signifie « Voie de la souplesse ». A regarder les compétiteurs modernes s’entraîner comme de véritables guerriers et où les coups de tête, de pieds fusent nous sommes bien loin de l’idéal contenant de telles pratiques . Aussi c’est avec réserve que je m’apprêtai à participer activement à cet atelier . En effet, je me demandais si pratiquer un sport de combat n’allait pas engendrer des comportements violents chez des enfants qui semblaient s’exprimer largement sur le mode de l’agressivité tant verbale que physique . Cette réserve tenait au fait que l’institution vivait une période « d’éclatement » durant laquelle les enfants exprimaient la violence dans des passages à l’acte nombreux et souvent dirigés contre les adultes . Hypothèse Interpellé par la violence lors de ce stage de découverte je m’emploierai à démontrer l’utilité d’une activité « judo » telle qu’elle était mise en place dans l’institution . Outre mon soucis de distinguer ce que renferment les notions de « violence » et d’ « agressivité »je tâcherai de souligner l’intérêt du cadre spatio-temporel que propose une telle activité . Son aspect contenant constituera l’hypothèse centrale que je m’efforcerai d’analyser au travers des notions de règles, de rituels, de temps de parole . J’utiliserai par ailleurs l’hypothèse selon laquelle les arts martiaux permettent d’exprimer une violence naturelle . Outre son aspect cathartique commun à tout sport, je postule l’idée que l’atelier judo favorise l’intégration de la « violence fondamentale »de l’enfant. Distinguant cette dernière de l’agressivité selon la théorie de J.Bergeret, je m’intéresserai à la notion de pulsion d’emprise, c’est-à-dire une pulsion non sexuelle qui vise à dominer l’objet par la force. Le judo et les arts martiaux d’une manière générale favoriserait à mon avis l’expression de ce besoin de domination au sein d’un cadre socialisant. Par ailleurs, J.Bergeret nous dit que « les attitudes individuelles ou collectives correspondent à l’agressivité, c’est-à-dire un mélange pulsionnel réalisé secondairement à partir des pulsions sexuelles et des pulsions violentes de survie ». Ce mouvement de déplacement vers un lieu propice à l’affrontement physique ne constituerait-il pas l’ébauche d’une sublimation de cette agressivité ?

Catégorie: Etude psycho-pédagogique Educateur spécialisé
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