LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Moniteur-éducateur

Le moniteur-éducateur a un rôle d'animation, de prévention et d'éducation auprès de personnes en difficulté : enfants, ados, adultes ou personnes âgées. Il est le bras droit de l'éducateur spécialisé, qui détient la responsabilité d'élaborer des projets.

Observation linéaire - Le reveil d'ALVAREZ

Observation linéaire - Le reveil d'ALVAREZ

Il me semble qu’Alvarez attend de ses éducatrices (en l’occurrence) qu’elles l’aident à maîtriser ses pulsions et de ne pas l’abandonner (par peur) quand il est traversé par ses crises d’angoisse. La solution de la contention n’est pas inévitable et ne doit être adopté qu’en dernier recours. Cette situation a été l’occasion, pour moi de m’interroger sur le rôle de l’éducateur dans une relation d’aide où l’usager est totalement dépendant, quand l’action submerge la réflexion. Il me paraît donc plus pertinent de réfléchir et de questionner les évidences apparentes. Je pense également faire part de mes observations aux membres de l’équipe.

Tout d’abord, durant cette période d’observation en trois étapes, j’ai fait le choix de ne pas consulter le dossier du jeune, ce qui m’a permis de garder ce regard neuf, la lecture du dossier n’intervient qu’après avoir fixé mes observations par écrit. Ensuite, la rencontre avec les éducateurs de « J’INTERVIENDRAI » m’a éclairé sur quelques éléments de la personnalité d’Alvarez et m’a servi à confirmer quelques observations relatives aux comportements récurrents chez le jeune. Le comportement violent d’Alvarez m’a amené à me poser les questions suivantes. Au de-là des éléments déclencheurs apparents, qu’est-ce qui pousse ce jeune à adopter ce repli ? Faut-il faire l’économie de la contrainte et la confrontation avec ce jeune ? Le cas échéant, n’est–il pas aggravant de sa toute puissance ou tyrannie ? Y’a-t-il une part d’intentionnalité dans ces comportements ?

Au vu de ces difficultés et sa pathologie quelles pourraient être les grandes lignes de la prise en charge qu’on peut formaliser dans un projet ? Si nous examinons bien les trois situations que j’ai présentées, nous pouvons constater un élément commun déclencheur de la crise de fureur chez ce jeune. Cet élément que l’on peut expliciter comme l’angoisse de la séparation de « l’enveloppe ». A chaque fois qu’Alvarez est forcé de quitter le lit, la couette, les vêtements ou son doudou, il se sent perdu. Ceci paraît comme étant quelque chose qui le dépasse. Le choix qui lui reste est mince, ce qui amplifie ses angoisses et le précipite vers ce que son psychologue appelle un agrippement pathologique. Au début de son admission, Alvarez était lent à réagir et les éducateurs ont pensé ne pas trop le solliciter pour lui laisser le temps de prendre ses repères, d’une part, et pour respecter son rythme, d’autre part. Plus, on lui laissait le temps, plus il lui en fallait pour se lever (ou pour exécuter une tâche simple). Ce phénomène est connu chez les enfants atteints d’autisme pathologique. Frances TUSTIN affirme que « l’état autistique est confortable car cela procure une autosatisfaction et un pseudo-sentiment de se suffire à soi-même ». Il ajoute que ces processus sont difficiles à renverser surtout lorsqu’ils ont opéré pendant de nombreuses années. Il évoque également cette confusion chez l’autiste de son corps avec les éléments extérieurs. L’objet autistique est vécu comme faisant partie du corps.

Parmi les caractéristiques de l’autisme, Théo PEETERS (neurolinguiste belge) identifie un répertoire de comportements, d’intérêts et d’activités restreint, répétitif et stéréotypé. Les éducateurs de l’IME de SEUILLY, afin de ne pas provoquer la crise de fureur chez Alvarez, essaient de respecter sa « lenteur » de passer quotidiennement par les mêmes étapes, en lui présentant ses piles de vêtements l’une après l’autre, en le couvrant d’une couverture ou couette en plus de celle qu’il détient dans sa bouche jusqu’à la salle de bain, en s’assurant qu’il manque rien d’habituel parmi les accessoires de toilette (gobelet, gants, brosse). L’échange du doudou contre le gant avant et après le bain, le jeu du « robinet » dans la baignoire, tout cela fait partie d’un répertoire répétitif. J’ai même pris connaissance d’un document écrit par le père intitulé : « ce qu’il faut savoir », qui retrace le « rituel du lever » selon le père. Ceci m’a interpellé dans la mesure où cela ne fait qu’aggraver la tyrannie et la toute puissance que Alvarez fait subir à son entourage.

Je n’ai pas d’alternatives à proposer, mais il me semble comprendre que pour traiter des problèmes comportementaux PEETERS préconise dans sa méthode TEACCH, une grande rigueur du cadre, un matériel communicationnel adapté, et un travail individuel. L’objectif du programme est d’amener l’enfant autiste par des interactions successives à des comportements de mieux en mieux acceptés socialement, de lui permettre de comprendre son environnement et de lui donner la capacité d’agir sur cet environnement. Justement à l’IME « NOTRE ECOLE » Alvarez a appris à communiquer en associant des pictogrammes tels que sa propre photo, l’image d’un objet et un autre picto avec le vocable « JE VEUX ». Les éducateurs de « J’INTERVIENDRAI » lui imposent plus de rigueur et attestent qu’il se lève tout seul, même si au dernier séjour, ils n’ont pas pu lui faire quitter son doudou.

La seule crise avait été déclenchée lors d’une activité, et non pas au lever. Ce qui nous renvoie à la question de la prise en charge à l’IME de SEUILLY, est-elle vraiment adéquate pour sa pathologie ? Le pavillon 7 est une unité qui regroupe plusieurs profils d’adolescents hyper agressifs avec des passages à l’acte. Dernièrement, un jeune sans aucune raison apparente a agressé Alvarez en laissant plusieurs marques sur son visage. Un autre jeune lui a arraché les cheveux en l’attaquant par derrière. Par conséquent, je me demande si l’angoisse du lever ne découle pas de l’insécurité qu’il ressent à l’extérieur du lit. Dans ce contexte, les adultes pour s’imposer, sont obligés de hausser la voix ; un autre facteur d’épuisement et de peur pour ce jeune en grande difficulté.

Catégorie: Autre Educateur spécialisé
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

Cris et Silence...et autres textes

Je veux travailler chez Prost Mois de mars Fabien vient me trouver dans mon bureau - enfin, dans la cabine de projection cinématographique, située sur une péniche - pour me dire : « Joël, je peux prendre un rendez-vous avec toi ? J'en ai marre du C.A.T, je démissionne ». D'habitude, je rencontre les travailleurs sans « rendez-vous », la porte du bureau est souvent ouverte et ils peuvent m'interpeller directement.

Mais dans le cas de Fabien, aujourd’hui, ça a l'air important. Deux jours plus tard, on se revoit pour ce fameux rendez-vous. Fabien arrive une chemise sous le bras, sort ses documents, et me présente son projet : «Voilà, tu vois : j'ai travaillé sur des maquettes de voitures de sport, des formules 1. Je propose des améliorations pour les constructeurs ; ils vont pouvoir, comme ça, faire de meilleures voitures. » Fabien me tend ses documents. J’y vois des dessins d'enfants, qui ont l'air d'avoir été en partie calqués sur une revue ! Fabien m'explique le plus sérieusement du monde que ses croquis « pourront être vendus à des constructeurs, comme Prost, Ferrari ». Je sais maintenant que si un être vit avec authenticité et une certaine intensité, il a nécessairement des choses personnelles à dire et à écrire. Charles Juliet Journal 4, p 153. Ecrire, c’est idéaliser. Mais le vrai problème, c’est de rendre compte de ce que vous faites, quoi que vous fassiez… Daniel Pennac Le Fil du récit N°2, P 83

Conception d'un projet individualisé à partir d'une étude de cas

Je suis, faisant fonction d’éducateur spécialisé, plus spécifiquement en charge d’un groupe de douze jeunes filles au sein de l’IME. Ces jeunes adultes sont pour la plupart atteint de déficience intellectuelle légère avec ou sans troubles associés et ont acquis de nombreux automatismes de la vie quotidienne. Elles sont accompagnées, dans une démarche principalement professionnelle, par une équipe pluridisciplinaire composée d’un pôle scolaire comportant une école spécialisé comportant un Centre de Formation d’Apprentis Spécialisé (CFAS), d’un pôle d’insertion professionnelle comportant majoritairement des ateliers techniques et des accompagnateurs d’insertion, d’un pôle soin et d’un pôle éducatif comportant un appartement éducatif sur la ville de blois.

Ma première fonction, ainsi que celle de l’équipe d’éducateur, est l’accompagnement à l’autonomie du quotidien de ces jeunes (lever, repas, soirée) mais aussi l’accompagnement à l’insertion sociale.

La Participation des Populations affectées par les crises dans l’Action Humanitaire

Les agences humanitaires ont longtemps pensé qu’accroître la consultation et la participation des personnes affectées par les crises améliorerait la capacité de rendre compte et la qualité de l’assistance humanitaire. Et plus encore, la participation devrait se révéler comme la reconnaissance du droit des populations affectées à l’autodétermination. La pensée, le discours et les politiques des acteurs humanitaires ont reflété ces aspirations mais, en réalité, l’impact au niveau du terrain s’est avéré faible.

Il y a indubitablement de réels obstacles à la participation : le manque de temps pour la consultation dans les situations où des vies sont menacées, le manque de structures sociales cohérentes au sein des populations déplacées ou la peur de mettre les personnes en danger, pour n’en citer que certains. Face à ces difficultés, la communauté humanitaire s’est montrée hésitante quant à la mise en pratique de ces idées.

Trois outils pour développer l'estime de soi

Développer l’estime de soi de nos élèves, quel vaste programme! Certains pourraient penser qu’un instituteur n’est là que pour dispenser un savoir à nos chères petites têtes blondes ou encore à les rendre autonomes ! Mais comment les enfants se sentent-ils en classe ? Osent-ils avouer qu’ils n’ont pas toujours compris ce que l’on vient de leur expliquer pour la « énième » fois ?

Osent-ils donner un autre point de vue que l’avis général de la classe ? Ce n’est pas si sûr. Certains leaders de classe ont, peut-être, plus de facilité à le faire. Néanmoins pour bon nombre d’enfants, la crainte des autres est trop présente que pour oser s’affirmer ! Bien sûr, on ne sait pas forcer nos élèves à donner leur avis et à exprimer envers et contre tout ce qu’ils pensent.

Connexion

Moniteur-éducateur

Abonnement

Recherche