L'affirmation de ce phénomène résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : La diminution de la croissance du pouvoir d'achat, la volonté des français de préserver, voire d'augmenter en puisant dans leur épargne, leurs dépenses de consommation ont contraint bon nombre de ménages à recourir de plus en plus massivement au crédit. La logique économique favorisant les crédits aux particuliers, l'accession à la propriété, la forte montée du chômage ont aussi changé la donne économique et sociale, ainsi que la nature du surendettement. Les conséquences du surendettement provoque un véritable désastre au quotidien pour des millions de français. Des familles entières se retrouvent dans une totale précarité. Ce phénomène engendre des ruptures familiales, des difficultés psychologiques. Face à ce fléau et à l'impossibilité manifeste pour les personnes concernées de faire face à leurs échéances, les pouvoirs publics ont recherché des solutions. La loi Neiertz, règlement judiciaire civil, a été votée et améliorée à deux reprises. Seulement cette loi n'a pas permis de résorber le surendettement. Pour de meilleurs résultats, faudrait-il qu'aux dimensions économique et judiciaire soit ajouté la dimension sociale ? I- Profil du sur endetté et causes de ce mécanisme 1.2- profil type du sur endetté ou nul n'est à l'abri de ce phénomène Aucune publication régulière de statistiques sur le profil des sur endettés existante, il est peu aisé de cerner les caractéristiques des personnes qui en sont victimes. Les informations sur ce point sont très réduites, souvent anciennes et partielles, ce qui diminue les possibilités de dresser un constat. En fait, la tentative de réalisation d'un profil est malaisée car le surendettement affecte une population assez hétérogène. D'une façon générale, les sur endettés constituent une population : (sources : INSEE 1995) v Plutôt jeune : les 35-44 ans sont notamment sur-représentés (environ 40 %). Les retraités sont peu nombreux à être sur endettés. Toutefois, cette dernière tranche d'âge commence à apparaître plus franchement dans les rapports faits sur ce phénomène. Cela s'expliquerait peut être par la progression de la précarisation de la société, qui pousserait un grand nombre de personnes âgées à s'endetter pour secourir leurs descendants. v Comportant un nombre important d'employés et ouvriers (environ 60 %). Ceux-ci ayant, en général, un revenu moyen ne leur permettant que peu d'extra. Tandis que les indépendants, les cadres seraient très peu victimes du surendettement. Mais il est important de signaler qu'ils sont tout de même des victimes potentielles. v Où les chômeurs occuperaient également une place importante (18 %). Mais il n'est pas précisé si le surendettement est survenu auparavant, pendant ou après une situation de chômage. v Dont 77 % des cas sont des ménages mariés, vivant maritalement ou en instance de divorce. Dans 76 % des cas, ces ménages doivent assumer au moins une personne à charge. Précisons aussi que l'aggravation du phénomène de surendettement s'accompagne d'une augmentation du nombre de personnes isolées en situation de surendettement. Le "sur endetté" type tend de plus en plus à appartenir à une cellule rendue monoparentale par un divorce, un décès, avec deux ou trois enfants à charge. v Avec une proportion, certes élevée, de locataire (49 %) mais aussi une proportion sur-représentée d'accédants à la propriété. Enfin, ce constat varie d'une région à l'autre. En effet, le coût du logement est plus élevé dans les grandes métropoles urbaines que dans des zones rurales.