LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Relation et psychopatie: Un impossible travail

Relation et psychopatie: Un impossible travail

PREAMBULE. «Errer seul dans sa vie Errer à la recherche de soi même, Errer entre deux encrages, Errer entre illusion et désillusion. » Les “Chevaliers de Thanatos, Rendez-vous à la porte de corne !” Ce sous-titre mérite explication : C’est J.-P. Chartier qui, dans le cadre de son travail à la Sablière, a appelé les psychopathes qu’il rencontrait, les “Chevaliers de Thanatos”. Ces jeunes, sans cesse à la recherche de limites, déambulent dans la vie en quête de celui qui pourra les arrêter. Ils remettent sans cesse leur vie en jeu. Ils sont en proie à un cauchemar, «auraient-ils vécu quelque expérience infantile, évidemment postérieure à leur rencontre décevante avec l’Autre, qui leur aurait prouvé que le rêve pouvait devenir réalité ? » Thanatos leur aurait-il envoyé un rêve qui serait passé par la porte d’ivoire , donc mensonger, qui les aurait trompés, brouillant leurs repères, les égarant entre vrai et faux ? Notre travail ne serait-il pas alors de rétablir le vrai en leur donnant rendez-vous à la “porte de corne”, là où passent les rêves véridiques ? Ils sont de plus en plus nombreux, perdu dans une errance qui semble sans fin. Ils naviguent, portés par des courants multiples et contradictoires. Ils ne font que passer : famille d’accueil, urgence psychiatrique, institution, prison. A la recherche d’eux-mêmes ? A la recherche de L’Autre ? A la recherche, illusoire, de celui qui pourra leur dire qui ils sont ?

J’ai croisé plusieurs de ces jeunes : Ils sont violents, insupportables de souffrance, ils détruisent tout ou presque. Qu’ils soient agresseurs ou victimes, ils jouent à la perfection les deux rôles, et, quand ils repartent, ils laissent derrière eux un douloureux souvenir à ceux qui les ont côtoyés. Ils sont les «Incasables ». Nul part à leur place. Ils nous lancent un défit que nous avons du mal à relever. Ils nous bousculent dans nos certitudes, dans nos façons de travailler, dans nos désirs d’aider, de secourir, de donner. Ils semblent rejeter toutes marques de sollicitude, d’affection, d’intérêt. Dans le même temps ils réclament sans cesse plus d’attention. Ils sont prêts à toutes les folies pour mobiliser la présence de ceux qui les entourent. « Il est toujours en Attente d’Amour, quelles que soient les apparences ; mais il ne le sait pas et ne peut en exprimer la demande : agir est son langage » Ils sont à la fois fascinants et repoussants. Ils sont un défi permanent à la “relation d’aide”. Nous n’avons, dans la plus part des institutions, de cesse de nous en débarrasser, pour protéger les autres, pour se protéger soi, parce que devant eux nous nous sentons impuissants. Dans le même temps, leur nombre ne cesse de s’accroître. L’une des questions que nous pouvons nous poser ne serait-elle pas celle-ci : ne serions-nous pas entrain de générer sans cesse de nouveaux incasables, si tel est le cas alors que mettons-nous en œuvre pour enrayer cette évolution perverse ? Le problème est vaste et il semble qu’il n’y a pas de solution en dehors d’une prise en compte global du problème. Il s’agit d’une démarche d’ordre générale, incluant dans un même travail, la politique, le social et le thérapeutique, dont nous avons besoin. Face à cet état de fait, quelle est la place de l’éducateur ? Ce qu’il peut mettre en œuvre, ce qui est de sa compétence, c’est le travail sur la relation, le travail sur les liens possibles entre le jeune et la société, et c’est justement là, que se situe le nœud du problème. Ceux-là, les “incasables”, semblent réfractaires à toutes “relations d’aide”, tout au moins, à celles que nous avons l’habitude de mettre en place. Le problème pourrait se résumer ainsi : Aujourd’hui nos approches du travail social, nos façons d’envisager la relation d’aide, sont-elles toujours adaptées à ces jeunes délinquants, la plus part du temps « incasables » et fortement marqués par des tendances psychopathiques. Quelles possibilités existent-ils, quels moyens, quels outils avons-nous pour rendre possible une relation d’aide constructive auprès de ces jeunes psychopathes ?

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

Quel peut être le travail de l’éducateur avec les familles des jeunes accueillis ?
Ce mémoire s’inscrit dans un processus de formation personnel qui fait état d’une réflexion sur des questions que je me suis posé durant mes expériences de stages. Ma formation d’éducateur spécialisé m’a conduit sur trois terrains de stages assez différents les uns des autres mais, à chaque fois, une question m’a interrogé avec une acuité particulière : quel peut être le travail de l’éducateur avec les familles des jeunes accueillis ? Mon premier stage s’est déroulé dans un Institut Médico-Educatif (I.M.E.) ; ce fut ma première rencontre avec les familles de jeunes « différents ». Dans cette institution, le projet d’établissement mentionnait un travail de partenariat avec les familles. Cependant, le travail ne se faisait pas de la façon dont me le laisser présager le projet d’établissement. En effet, les rapports familles/éducateur étaient souvent informels et les réunions où les parents étaient conviés peu nombreuses. Pourtant les parents se satisfaisaient de ces rapports informels qui étaient riches et conviviaux.
Ce fil qui nous relie... L'éducateur spécialisé et l'axe éducatif en pédopsychiatrie.

La question de la multiplicité des intervenants se pose donc ainsi que celle de la spécificité de ces interventions et surtout celle du bénéfice que pourra en retirer l’enfant pour accéder à un mieux être et atténuer ses souffrances psychiques. L’éducatif et le soin ont leur propre champ d’intervention, mais quel est le rôle de l’éducateur intégré à une équipe soignante ayant la charge des enfants en souffrance psychique? Mon sujet d’étude est centré sur l’enfant dans une prise en charge pluriaxiale ayant un axe éducatif. Pour Michel LEMAY, Parmi les différents praticiens s’occupant de jeunes en difficultés sociales, mentales ou physiques, l’éducateur se caractérise par la possibilité de partager des périodes de vie avec des enfants ou un groupe d’enfants, afin de les aider à mieux se situer par rapport à eux-mêmes. Cette réflexion a, pour l’éducateur en devenir que je suis, toute son importance puisqu’elle indique le rôle de l’éducateur spécialisé sans restriction de lieu ni de personnes à charges, en y incluant la possibilité de travailler dans un milieu où se côtoient différents praticiens pour le mieux être de l’usager.

Vulnérabilité et représentations. Quelle articulation dans les pratiques éducatives?

Durant ces trois années de formation j’aurai eu l’occasion de voir les familles des deux côtés du miroir. En effet, mes deux premiers stages se sont effectués l’un en Institut de Rééducation et l’autre en Centre de Rééducation Fonctionnelle. Les deux populations accueillies dans ces établissements, très différentes et touchées par des problématiques très opposées, m’ont permis de travailler en priorité avec les enfants. Je me suis forgée des représentations concernant les parents de ces enfants. Ces représentations n’étaient nullement fondées sur la réalité, il s’agissait de ce que je pouvais imaginer de ces parents en fonction des enfants que j’avais en face de moi quotidiennement. Durant ces deux fois trois mois de stage, je n’ai eu que très rarement affaire aux parents, si ce n’est les vendredis et les dimanches soirs pour le départ et le retour des enfants. C’est dire si mes représentations étaient uniquement fondées sur mes propres fantasmes. Ces parents ne pouvaient être que de « mauvais » parents pour infliger « tant de choses » à leurs enfants. Lors de mon troisième stage, stage de neuf mois, j’ai eu l’occasion de travailler au plus près des parents. J’ai en effet, effectué ce stage dans un service d’Action Educative en Milieu Ouvert. C’est là que j’ai pu voir les parents, les familles de l’autre côté du miroir. J’ai débuté ce stage avec les représentations que je m’étais faites durant les deux premiers stages.

De ce fait, je suis restée en retrait pendant un certain temps, ne me laissant pas aller à écouter les sentiments que je pouvais ressentir face à ces parents qui étaient « forcément mauvais ». Puis, petit à petit j’ai dû me rendre à l’évidence, ces parents ne sont pas « seulement mauvais », ils ne commettent pas d’actes forcément gratuits envers leurs enfants, simplement, ils sont au moins autant que leurs enfants en souffrance. J’ai, de ce fait, sensiblement, au fil du temps, nuancé ma façon de voir les familles, et je me suis laissée aller à écouter ce que je ressentais face à des personnes souvent en grande difficulté mais pourtant terriblement humaines. Après quelques mois de stage je me suis interrogée sur le fait que j’ai découvert ces familles sous un autre jour car j’ai eu l’occasion de travailler auprès d’elles. Mais qu’en aurait-il été si je n’avais pas eu cette opportunité ? C’est pour cette raison que j’ai commencé à m’intéresser aux différentes représentations que peuvent avoir les personnes qui interviennent auprès de ces familles que l’on dit « vulnérables » du simple fait de l’intervention du social auprès d’elles. J’ai en effet constaté que travailler en partenariat avec les différents acteurs sociaux qui peuvent être amenés à intervenir dans les familles (et ils peuvent parfois être nombreux) n’est pas toujours facile, car nous intervenons tous avec nos propres représentations de la famille idéale. Viennent s’ajouter à ces représentations les normes sociales qui elles aussi imprègnent les acteurs sociaux et interviennent dans leur pratique.

 

L’accompagnement éducatif avec les jeunes adultes en errance.
Lors de ma formation d’Educateur spécialisé, j’ai choisi d’effectuer mon stage à responsabilité éducative auprès de jeunes adultes en situation d’errance dans une structure d’accueil de jour. Ma motivation fut de mettre en lien mon précédent stage en Centre d’hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) accueillant des couples de 18 à 30 ans en situation précaire avec l’expérience d’une Permanence d’accueil (ou boutique sociale). D’une prise en charge à « haut seuil d’exigences », c'est-à-dire un accompagnement contractualisé avec la mise en place d’un projet individualisé, je souhaite approfondir une prise en compte à « bas seuil d’exigences », sans contrat et dans une démarche d’accueil inconditionnel qui se situe en amont d’un dispositif d’insertion structuré.

Connexion

Educateur spécialisé

Abonnement

Recherche