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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

L’accompagnement éducatif avec les jeunes adultes en errance.

L’accompagnement éducatif avec les jeunes adultes en errance. Je ne peux que m’interroger sur le sens de mon action quand il s’agit de permettre à l’Autre d’accéder à une place de citoyen responsable. « Aux prises avec les questions de chômages, d’incertitude devant l’avenir, de misère dans le sens le plus global » et de discriminations ethniques, j’ai parfois le sentiment d’être instrumentalisé par un système qui me demande d’accompagner l’Autre à supporter l’insupportable, garantir la paix sociale à tout prix sans pouvoir apporter de réelles solutions pour sortir de la précarité et du fort sentiment d’injustice que nous transmettent les jeunes. A qui je profite le plus ? Aux jeunes en difficulté ou à « des citoyens qui n’ont plus à s’interroger sur les causes d’une inadaptation puisqu’il existe des professionnels chargés d’arranger les problèmes » . Ce qui peut expliquer éventuellement la grande méfiance et les provocations constantes des jeunes, vis-à-vis de l’équipe éducative de la PAJ sur la légitimité de notre action (nous suspectant de vouloir les amener au conformisme).
Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
Type de fichier: application/pdf
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Documents associés

L'individu, du corps malade au corps social

Monsieur Eric déambulait dans le couloir du Centre. Je ne le connaissais pas. Sa démarche était rapide, son regard absent, un lent monologue l’animait. Je m’approchais de lui et le saluais. Il ne me répondit pas, ne marqua pas de pose et se dirigea vers sa chambre. Je rencontrais l’étrangeté d’un individu qui me semblait être hors de la réalité immédiate, me retrouvais seul avec mon bonjour, comme si cette recherche de lien ne prenait pas sens pour l’usager. Au-delà de cette absence de communication, d’échange, c’est la présence, la visibilité du corps dans ce qu’il donnait à voir qui retint mon attention – « le corps (…) est la trace la plus tangible du sujet, dès lors que se distendent la trame symbolique et les liens qui le rattachait aux membres de sa communauté » - et me questionnait : n’avais-je pas été présent physiquement à ses yeux pour que la parole ne puisse émerger entre lui et moi ?

Fallait-il peut-être ne pas chercher de suite à établir un contact mais laisser l’autre appréhender ma personne, le nouvel éducateur de l’équipe ? Comment faire en sorte que le résidant retrouve une adhésion à son environnement immédiat, à l’environnement social ?

Musique en Institut de rééducation : Une évolution à la clé ?
Pour les adolescents des Instituts de rééducation, le jeu semble envahi par la pulsion agressive. Frédéric était très énervé. C’était un retour de week-end et comme tous les lundi matin, il voulais jouer de la batterie. Pendant une heure, je l’entendis frapper sur les cymbales, faire des roulements de caisse claire etc. Cet instrument était investi par Frédéric qui trouvait là une médiation (un tiers) entre la réalité et ses pulsions. La batterie lui a permis d’expulser ses tensions, ses émois dans ce contenant qu’est l’activité musique. Béatrice Ang, psychopédagogue et psychothérapeute à Paris, considère que : « toute institution est d’abord un espace de scénarisation et de mises en actes, aussi les adolescents atteints de troubles du comportement vont-ils utiliser l’espace institutionnel comme un espace scénique. »
Le role de l'éducatrice dans un ITEP
Tout au long de ce stage de 3ème année, je me suis longuement questionnée sur la place, le rôle que l’éducatrice pouvait avoir, en tant que professionnelle féminine, à l’ITEP, dans l’accompagnement éducatif des adolescents. Du fait de la constitution des équipes, qui sont majoritairement masculines, je me suis demandée quelle était la place que l’on pouvait faire aux éducatrices, et plus spécifiquement celle qu’elle pouvait avoir dans l’accompagnement des jeunes. En effet, celles ci étant minoritaires, j’avais l’impression qu’il existait des stéréotypes de genre dans la fonction éducative. Je ne comprenais pas pourquoi, et voulais en donner du sens. Le travail de recherche m’a permis d’élargir ma vision, et de mettre du sens sur ma pratique. C’est pourquoi, dans un premier temps, je présenterai l’institution, ses missions, son cadre législatif et administratif, ainsi que les dispositifs d’accompagnement et le public accueilli. Après quoi, dans une première partie, je poserai les observations et les constats que j’ai pu faire durant ce temps de stage, pour alors élaborer une question de recherche. Dans une seconde partie, je définirai ce que j’entends par concept de représentations sociales sur le genre féminin. A la suite de quoi, je tenterai de voir comment celui ci se construit chez les sujets.
L'inceste, mieux comprendre, pour mieux intervenir.

Introduction Août 1998, je fais les derniers préparatifs avant de partir en camp d’été, avec quelques garçons de l’établissement et mon collègue de travail. La Directrice de l’époque nous demande de la rejoindre dans son bureau, car un changement doit se faire dans l’effectif des jeunes. En effet, elle nous signifie qu’un garçon de douze ans doit arriver dans quelques heures à la gare. Je lui demande tout naturellement quelques renseignements concernant ce garçon. Ses réponses me font l’effet d’une « douche glacée ». Ce jeune est admis en urgence, car les services de l’A.S.E. ont fait un signalement pour « abus sexuels sur mineur de moins de quinze ans, par personne ayant autorité sur ledit mineur ». En d’autres termes, cet enfant a été victime d’inceste.

La situation est urgente et ne peut permettre la mise en place du protocole d’accueil habituellement usité. Un silence pesant s’est installé dans le bureau… Indescriptible, personne ne dit mot. Chacun est (peut-être) entrain de chercher ce qu’il va pouvoir dire… Mais que dire, à une victime de l’inceste ? Comment et faut-il aborder le sujet d’emblée ? Qu’allais-je faire avec lui durant ces dix jours de vacances à passer en sa compagnie ? Comment l’aider à « porter » ce poids ?… Je pourrais ainsi lister un répertoire de questions qui m’étaient venues à ce moment là. Mais c’est sur la route et en sa présence que j’ai compris que ce n’était pas tant de savoir quelles actions éducatives étaient à mettre en place qui me posait problème, mais qu’il s’agissait de moi, de ce que je pouvais ressentir face à cette situation. Les images qui venaient à mon esprit étaient insoutenables. Je ne savais pas comment « regarder » cet adolescent. Pour la première fois, je ne savais pas su me situer professionnellement car un « malaise profond » vis à vis de cette situation entravait mon action. Ainsi, ma recherche tentera-t-elle de cerner et de comprendre ce qui est en jeu dans la relation d’aide au public victime de violences sexuelles, avec pour objectif une utilisation de ces données, tant dans ma réflexion que dans ma pratique. De ce fait, mon étude, au delà de l’intérêt sociologique et théorique, met en évidence des enjeux professionnels qui méritent à la fois réflexion et approfondissement. Aussi, mes préoccupations d’ordre professionnelle constitueront-elles les tenants et les aboutissants de ma recherche.

A noter que le travail de théorisation est alimenté à chaque phase de mon travail par des éléments directement liés aux besoins des publics concernés et/ou à mes actions. De plus, ces apports théoriques permettront de « nourrir » des éventuels débats, réflexions, autour des pistes qu’elles suggère, pour une action plus efficace. Mon mémoire de fin d’études, n’est pas le lieu d’une évaluation du travail social, ni celui de plaidoyer ou de polémiquer sur telle ou telle institution, ou telle ou telle profession. Ainsi, tenterais-je à partir de ma propre expérience, d’identifier les raisons pour lesquelles un malaise « trouble et profond » surgi, face à une situation d’inceste. Il ne s’agit pas de savoir, uniquement ce qu’est l’inceste, bien que cela soit nécessaire de manière théorique, mais bien au delà de l’identification de ces situations, tenter de mieux me situer, pour mieux intervenir… Tenter de « balayer » mes a priori, mes préjugés.

Septembre 1986, le livre d’Eva Thomas, « Le viol du silence »·, est publié : témoignage émouvant et poignant d’une femme victime d’inceste à l’âge de quinze ans. Apporté par une victime, ce témoignage met à nu du ressenti et non une approche théorique à distance. Pour la première fois en France, le voile du silence est levé sur un sujet aussi tabou, les valeurs fondamentales sociales ébranlées et les discours forcément passionnels. Personne n’est indifférent, choqué, outré, curieux, compatissant, ce « séisme » provoque une résonance en chacun de nous. L’été 1988, meurtrier, on se souvient des enfants retrouvés assassinés après avoir été violés, n’a fait qu’amplifier cette prise de conscience collective et médiatique des dangers encourus par les enfants. En mars 1989, l’émission télévisée « Médiations », de François De Closets, est consacrée au thème de l’inceste, une première : de nombreuses femmes témoignent et livrent leur vérité au grand public, choqué, mais parfois incrédule, doutant d’une réalité insupportable. 

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