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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Expression musicale, valorisation et lien social :

Expression musicale, valorisation et lien social :

Dans mon parcours ainsi qu'à travers mes convictions personnelles, j'estime que l'essentiel de la vie se retrouve dans la relation à l'autre. Sartre laissait entendre que « l'enfer c'est les autres » dans sa pièce Huis Clos, selon moi le véritable enfer serait plutôt de n'être plus que le dernier de l'humanité, n'ayant plus rien à apprendre ainsi que plus rien à offrir. Mon parcours s'est davantage orienté sur les rencontres et l'étude de l'être humain. Après une scolarité littéraire et artistique, j'ai eu la possibilité d'effectuer une licence en arts visuels qui m'a permis de développer et enrichir mes techniques artistiques.

La création de différents projets et sujets m'ont permis d'approfondir une certaine forme de réflexion et d'y faire véhiculer mes idéaux. C'est vers la fin de ma troisième année que je prends connaissance d'une discipline très particulière : l'art-thérapie. Intriguée, j'effectue différentes recherches et vais à la rencontre d'artthérapeutes afin de comprendre mieux ce métier encore assez inconnu. Je décide de candidater et réussi à intégrer une formation implantée à Lille, je quitte donc Strasbourg et m'installe seule dans le nord. Mes études d'art-thérapie m'ont permis de me confronter à des publics divers tels que les autistes, les personnes âgées aux pathologies du vieillissement (psychiatriques, maladie dégénératives type Alzheimer, ...) et c'est à la suite de mon dernier stage au sein d'un E.H.P.A.D qu'une offre d'emploi m'a été proposée. Depuis deux années et demi je travaille donc au sein d'un accueil de jour pour patients atteints de la maladie d'Alzheimer et démences apparentées. Fort épanouie dans ce postulat, je constate malgré tout un intérêt croissant pour le monde du social et l'envie de découvrir différents publics. J'ai donc envisagé de reprendre des études afin de m'accorder une nouvelle casquette me permettant d'avoir une autre possibilité d'accompagnement. C'est dans cette optique que je postule donc à la formation d'éducateur spécialisé où j'ai la chance d'être acceptée.

Durant deux ans, je me situe donc entre l'école, les stages mais aussi mon emploi d'art-thérapeute au sein du centre hospitalier. Il a pu être particulièrement difficile en terme de contraintes horaires de réussir à m'impliquer dans tous ces domaines mais la richesse des nouveaux apprentissages et de nouvelles rencontres m'a stimulée et m'a aidé à tenir jusqu'au bout. Dès lors, pour mon premier stage, je choisis d'aller à la rencontre d'adulte en situation de handicap vivant au sein d'un foyer de vie. Je fais alors le constat concret d'un accompagnement très différent de celui que j'amène dans mon premier métier. Le quotidien et l'informel font partie des éléments qui, même en y étant consciente, me surprennent et nécessite des capacités d'adaptation de ma part. Mon deuxième et dernier stage est celui lié à cet écrit, il s'agit d'un centre d'hébergement et de réinsertion social accueillant des hommes seuls de 18 à 60 ans. C'est un choix très affirmé de ma part que de rentrer en contact avec ce public qui m'intéresse beaucoup et qui avait d'ores et déjà nourrit différents éclairages théoriques.

À mon arrivée au sein de la structure, je fais l'observation de divers éléments et prends alors en compte le cadre et le contexte spécifique. J'utilise beaucoup de mon temps à communiquer avec les hébergés, quelque fois la relation est très longue a établir mais de la confiance peut en ressortir. De ces échanges, j'établis là aussi différents constats qui consolident mon diagnostic sur la situation et m'amènent sur un projet de création et développement d'un atelier d'expression musical. Je construis et conserve ce projet jusqu'à la fin de mon stage.

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
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Du jeu au nous

Depuis mes premières expériences dans l’éducation spécialisée, je m’interroge sur les pratiques du travail avec les familles. Ces questionnements sont d’abord survenus lorsque je travaillais en situation d’hébergement accompagnant des mineurs dans le cadre de la protection de l’enfance ainsi que dans celui de la protection judiciaire de la jeunesse. Je me suis aperçue qu’en général, il est difficile de travailler avec les familles dont les enfants sont en situation d’internat, car les professionnels les rencontrent peu. Ils travaillent alors davantage sur la place de la famille pour l’enfant afin de recréer des relations qui peuvent avoir été mises à mal. Je souhaitais cependant aller plus loin dans mes réflexions en pratiquant une autre façon de travailler avec les familles. Dans le cadre de ma troisième année de formation d’éducateur spécialisé, je me suis donc dirigée vers le suivi en milieu ouvert en protection de l’enfance. J’ai réalisé mon stage à responsabilité dans un Service d’Intervention en Milieu Naturel (SIMN). Cette dernière année de préparation au Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé m’a amenée à prendre du recul sur ma future pratique professionnelle.

En effet, en première année, j’ai abordé le travail éducatif au sein d’un Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique en hébergement. Ce fut pour moi l’occasion de découvrir l’accompagnement pluridisciplinaire sur les trois pôles de la structure avec un public d’enfants et de préadolescents ayant des Troubles de la Conduite et du Comportement (TCC). Dans le quotidien de la collectivité, je me suis positionnée auprès des jeunes, pour effectuer des actes du quotidien et essayer de leur donner un sens. Pour entrer en relation auprès d’eux, j’ai tenté de comprendre leurs troubles en les accompagnant dans ce quotidien. Par la suite, j’ai accompagné des adolescentes mères au sein d’un établissement maternel pour mineures et jeunes majeures. La particularité de cet accompagnement m’a amené à prendre en compte leurs difficultés de cumuler différents rôles (mère, adolescente, élève, fille,…) sans s’oublier soi-même. Je les ai laissées venir vers moi, comprendre qui j’étais, et nous avons appris à nous connaître. J’ai été amenée à construire un projet éducatif avec elles autour de leurs problématiques. Nos échanges ont alors permis de bâtir une relation plus solide, dans laquelle les jeunes femmes m’accordaient leur confiance.

La création comme outils de médiation, favoriser le bien être et l’épanouissement de l’enfant en souffrance psychique ?

C’est en me questionnant sur ma pratique et en observant les bienfaits de ces espaces de médiation que j’ai été amenée à poser le questionnement suivant : - Comment l'éducateur spécialisé au sein d'une unité psychiatrique peut-il être soutenant auprès d'enfants souffrant de troubles de la communication et/ou du comportement - L’éducateur spécialisé exerçant au sein d’une unité psychiatrique peut-il, en utilisant un atelier de médiation comme préalable aider un enfant en souffrance psychique à retrouver ou découvrir des principes essentiels à la communication avec autrui ? Le cadre d’une activité comme médiation peut-il être suffisamment contenant pour permettre à l'enfant en souffrance psychique de prendre conscience de ses difficultés et de lui permettre d'y remédier pour atteindre les objectifs d'un projet ? - Cet espace de médiation avec pour support la créativité peut-il favoriser l'épanouissement et le bien-être d'un enfant en souffrance psychique ? L’éducateur spécialisé exerçant au sein d’une unité psychiatrique peut il, en utilisant la création comme outils de médiation, favoriser le bien être et l’épanouissement de l’enfant en souffrance psychique ?

Afin d’y répondre, j'ai émis l’hypothèse suivante : La souffrance psychique vécue par certains enfants hospitalisés au sein de l’unité psychiatrique se traduit parfois par des difficultés d’expression et de communication. Celles-ci rendent difficile le contrôle de leurs émotions et la représentation qu’ils ont d’eux même et entravent gravement leurs capacités à créer des liens sociaux. La mise en place d'un atelier de médiation avec des objectifs préétablis, clairement identifiés par l'enfant ainsi qu'un cadre contenant lui permet d'accéder à une construction ou une restauration de la communication. De plus, la création permet à l’enfant en souffrance psychique d’exprimer ses émotions, de les mettre au service de cette atout afin de mieux les contrôler. L'activité comme médiation avec pour thématique la création permet à l'enfant en souffrance de mettre en lumière des capacités et de les valoriser.

Cette prise de conscience de ses potentiels est très importante pour favoriser son mieux-être et son épanouissement personnel. Afin de vérifier cette hypothèse de travail, j’ai donc souhaité mettre en place une activité de création autour d'une prise en charge éducative de deux enfants souffrant de troubles du comportement. Je leur ai proposé de travailler autour de la création d’une bande dessinée photographiée. De façon à mieux saisir le cadre de l’action éducative, je présenterai dans une première partie l'unité psychiatrique où j'ai effectué mon stage, les différents troubles des enfants accueillis et enfin la fonction éducative auprès d’eux. Ensuite, je tenterai de définir dans une deuxième partie, la notion de médiation et d’identifier ses différentes utilisations au sein de l'unité psychiatrique ainsi que ses limites. Enfin ma dernière partie portera sur l’élaboration, la réalisation ainsi que l’évaluation de mon projet autour de la création d’une bande dessinée photographiée comme support de médiation.

Maintenir la relation éducative dans les moments de transition
Lorsque j’ai été amenée à réfléchir sur le choix d’un champ dans lequel situer ce travail de mémoire, deux axes de raisonnement principaux se sont imposés : d’une part, l’accompagnement des enfants handicapés mentaux, psychotiques et/ou autistes, et, d’autre part, la question de l’établissement et du maintien d’une relation éducative dans des moments informels ou situations de transition. En effet, à l’occasion des différents stages d’observation que j’ai effectués au cours de mes deux premières années de formation initiale d’éducatrice, jusqu’à l’obtention du DUT « Carrières Sociales », puis ensuite dans les multiples situations d’emplois temporaires que j’ai connues, en particulier en internat en I.M.E, j’ai principalement travaillé auprès d’enfants handicapés mentaux soumis à des situations de changement, tout en étant moi-même dans une situation transitoire (stage, remplacement, CDD).
Le travail de l’éducateur de rue : un travail de la relation
La relation éducative entre l'usager et l'éducateur spécialisé ne va pas de soi. C'est tout un parcours que chacun effectue vers l'autre, pour se rendre disponible. Cette relation va permettre de mettre en place un accompagnement, et de développer le projet de l'usager. Le premier pilier de cette relation d'aide est l'écoute. L'éducateur, pour con-naître l'usager avec qui il va travailler, va mettre en place une écoute particulière avec une « disponibilité attentive », ce qui va permettre de connaître la personne. C'est par cette attitude attentive aux demandes et sollicitations qu'il va pouvoir répondre de façon adéquate, donnant à l'usager une place où celui-ci va sentir qu'il est entendu. L'usager ainsi reconnu comme personne va être ouvert au changement. Le second niveau d'écoute est lié à l'interprétation des demandes où il existe un niveau sous-jacent. C'est par son analyse et l'acceptation de ces ressentis que l'éducateur va pouvoir entendre ce qui ne s'entend pas directement. « Travailler dans la rue, c’est être disponible pour écouter, observer sans insistance et avec discrétion. Sans intention autre que d’aller à la rencontre ; proposer trop vite des solutions aux problèmes énoncés, sans connaissance des personnes et du milieu, se révèle souvent une erreur. » . Le besoin de concret et d’une action éducative sécurisante de l’éducateur, qui lui permettrait une certaine reconnaissance, doit être mis de côté et laisser place à l’observation active. L’éducateur est pratiquement en position d’ethnologue dans le milieu qu’il pénètre. « Il se doit d’accepter l’existence de modes de fonctionnements sociaux dont il est le témoin, préalablement à toute réaction visant une transformation des comportements. Cette position de réserve et de discrétion peut durer des semaines, voire des mois avant de faire place à plus d’engagement et de prise de position. La solidité de la relation est à ce prix. » Le travail de rue est avant tout un travail de relation : relations égalitaires entre personnes. Comme dans toutes les pratiques sociales, l’éducateur a la volonté d’aider les usagers ; cependant il lui est difficile d’accéder à cette envie tant la réalité du terrain diffère de ce que l’éducateur est en capacité de donner. Faire en sorte que tous les individus aient une vie sereine, sans violence, épanouissante, sans chômage, est irréalisable ; l’éducateur doit donc travailler avec la situation qui se présente à lui. Dans notre société actuelle, rapide, stressante, il est important de prendre en compte la demande des jeunes en souffrance. Si on ne s’occupe pas de leur avenir, on ne donne aucun sens à leur présent. Le travail de rue c’est aussi respecter inconditionnellement les personnes. Ce-la ne veut pas dire que l’on accepte tous leurs agissements, mais cela veut dire que l’on respecte les personnes pour ce qu’elles sont. Par la construction d’une relation, l’éducateur peut ainsi signifier à la personne que, tout en la respectant, de manière inconditionnelle, il n’est pas d’accord avec certains de ses agissements. Parfois il faut tolérer l’intolérable, ce qui ne veut pas dire que nous tolérons ou cautionnons l’acte auquel nous sommes confrontés : abus de drogue, fugues, violences, sont des réalités difficiles et complexes que nous rencontrons et avec lesquelles nous devons travailler en restant centrés sur la personne pour mieux comprendre les enjeux dans lesquels elle se trouve.

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