LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Les phénomènes identitaires des adolescents tsiganes

Les phénomènes identitaires des adolescents tsiganes

Mon parcours personnel m’a amenée à m’intéresser à la question passionnante de la rencontre interculturelle, des barrières à dépasser pour éviter de porter des jugements de valeur ou de réduire ma perception d’autrui à sa différence par rapport à moi. J’ai souhaité prolonger cette réflexion personnelle dans un cadre professionnel. Les deux axes principaux de ce questionnement sont liés : il s’agit de la connaissance de « l’intégration à la française » et du positionnement professionnel de l’éducateur spécialisé face à des groupes ou des personnes de cultures très différentes de la sienne.

La construction identitaire est une quête du sens de soi, au confluent des dimensions sociales, culturelles, psychiques et relationnelles de l’existence de chacun. C’est aussi à ce carrefour que me semble se situer l’action de l’éducateur. C’est pourquoi j’ai tenté au travers de ce travail de recherche et de réflexion de comprendre quels étaient les processus, les enjeux et les difficultés du remaniement identitaire des adolescents tsiganes, qui ont tendance à s’affirmer presque exclusivement au travers de leur appartenance à la communauté tsigane. Ainsi, j’ai cherché à comprendre s’ils se saisissaient d’éléments transmis par leur culture ; j’ai compris que les valeurs véhiculées par cette culture prônaient avant tout l’appartenance au clan, refuge rassurant face à un monde extérieur dont les Tsiganes ont, de tout temps, été rejetés. Les populations tsiganes ont ainsi hérité d’une assignation identitaire négative (tantôt réelle, tantôt ressentie) qui a pénétré leur cadre de référence collectif. Cependant, ce qui est relatif à la culture reste collectif, implicite, et chaque individu peut élaborer de multiples stratégies face à une telle situation.

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
Type de fichier: application/pdf
Historique du document:

0

Licence

Chacun des éléments constituant le site SocioDoc.fr sont protégés par le droit d'auteur. Il est donc strictement interdit d'utiliser, reproduire ou représenter même partiellement, modifier, adapter, traduire, ou distribuer l'un quelconque des éléments.

En cochant la case ci-dessous, j'accepte les conditions générales d'utilisation de SocioDoc.fr.

Accepter le terme et la condition

Documents associés

Valoriser pour integrer

Dans le cadre de ma formation d’éducateur spécialisé, j’ai effectué mon stage de seconde année dans le champ du secteur social en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale. Lors de ce stage, au foyer d’accueil d’urgence « Riquet », j’ai été sensibilisé par le nombre de jeunes adultes en errance qui s’y trouvaient. Pour la plupart, ils provenaient de structures sociales ou médico-sociales. Aussi, pour mon stage à responsabilité éducative de 3ième année, j’ai désiré me confronter à ce qui se faisait en amont. Mon choix s’est porté vers une Maison d’Enfants à Caractère Social où des adolescents s’apprêtaient à accéder à la majorité. Je souhaitais observer, analyser, comprendre afin de les accompagner à leur devenir d’adultes. Je me posais la question de savoir pour les jeunes issus de MECS si ce que je relevais du déficit identitaire, du sentiment d’échec, de dévalorisation n’étaient pas une problématique présente et à l’origine de leurs difficultés d’intégration sociale.

Dans un contexte environnemental dont familial souvent fragile et chaotique, un certain nombre d’indicateurs nous alertent : échec et rupture avec le scolaire, problèmes relationnels et comportementaux, dépression et ou pathologie mentale, passage à l’acte, délinquance, toxicomanie, prostitution. Chacun d’entre eux peut être pris dans cette primo délinquance, ou dans des tentatives de suicide, de mutilation, voir de scarification. Tous ces actes posés sont toujours à décrypter pour nous éducateurs, car ils constituent autant de signaux de leurs difficultés à venir pour s’insérer dans la société.

Pré-requis sur la toxicomanie
« Les milieux ne se mélangent pas, on le sait, ne s’interpénètrent pas. Cependant, les toxicomanes, on les fusionne tous dans le même bloc ou la même entité, on ne les différencie pas, et on les associe dans ce qui, à la base ou au sommet de leur mode de vie, les caractérise, c’est-à-dire cette puissante manie qu’est la quête à la fois éperdue et méthodique du produit qu’ils désirent. », In Chez moi, on ne crache pas par terre, Anne Fradet (fondatrice du Sleep’in), édition L’esprit frappeur, 2003. Cette phrase est représentative des idées reçues que l’on peut avoir sur la toxicomanie. La drogue selon l’Organisation Mondiale de la Santé est « un produit psychoactif naturel ou synthétique, utilisé par une personne en vue de modifier son état de conscience ou d’améliorer ses performances, ayant un potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance et dont l’usage peut être légal ou non ».
Les elles de la prévention

Durant un an, j’ai partagé le quotidien du club de prévention d’Empalot ; ce stage en responsabilité constituait l’aboutissement de ma formation. La motivation qui m’ a poussé à choisir ce stage reposait en partie sur la pratique du « travail de rue ». L’idée d’aller vers les jeunes, de fonder la relation éducative sur la libre adhésion, était pour moi une dimension nouvelle dans le travail éducatif correspondant à ma vision de l’éducateur. Au départ, mes préoccupations et interrogations portaient plus sur les thèmes de l’interculturalité, de la délinquance , de la stigmatisation des habitants des quartiers et de l’exclusion qui en est la conséquence. Si la prévention spécialisée vise tous les jeunes en situation de rupture, de danger et de souffrance sociale, force est de constater qu’historiquement les actions éducatives de la prévention visent plutôt les garçons qui ont mis en échec tous les autres dispositifs d’insertion existant. Les politiques eux-même, en quête de paix sociale, ne semblent que peu s’intéresser à la souffrance de certaines habitantes des quartiers, souffrance qu’elles expriment souvent de façon moins démonstrative que leurs frères. Toutefois, il existe, dans certains clubs de prévention, une réelle volonté de développer des actions vers les filles, c’est le cas notamment de celui d’Empalot. Cette démarche de l’équipe éducative m’a fait réfléchir sur les problèmes spécifiques rencontrés par les jeunes filles dans les quartiers,, en particulier dans celui d’Empalot. Comment alors prévenir une exclusion et une souffrance peut-être plus discrètes que chez les garçons mais tout aussi réelles ?. L’action de prévention implique bien « d’aller vers » mais les outils destinés à la rencontre des jeunes sont-ils adaptés à la rencontre de tous, ou seulement des garçons ? Doit-on travailler de la même façon avec les filles et les garçons ? Mon hypothèse est qu’à l’instar du travail de rue, qui constitue un outil de préparation à la relation éducative pour les garçons, il faut créer des espaces, mener des actions permettant aux filles d’entrer en relation avec la structure éducative à travers des moments de présence sociale spécifiques au public féminin. J’ai volontairement privilégié une approche sociologique dans mon travail car elle me semble intéressante pour comprendre les problèmes, l’histoire sociale qui traversent tout un groupe de personnes, comme les filles d’Empalot, sujet de mon étude. De plus, le travail de l’éducateur en prévention spécialisée doit s’accompagner d’un regard d’ethnologue, indispensable à la compréhension des codes, des usages et des pratiques des personnes vivant sur un territoire donné. Avant toute chose, il m’a semblé essentiel de redéfinir ce qu’était la prévention spécialisée aujourd’hui. Si les principes sont communs à tout les clubs de prévention, chaque quartier, chaque équipe a une spécificité qui implique des actions et des public différents. Je me suis donc appuyé tout au long de ce travail sur mon expérience à l’association socio-éducative Daste-Empalot. Travailler avec les jeunes suppose que l’on s’intéresse à leur environnement, leur parcours de vie, leurs difficultés. Si chacun a sa propre histoire personnelle, un certains nombres d’éléments sont communs à tous les jeunes suivis par les équipes de prévention. L’histoire des quartiers, de l’immigration, sont autant d’éléments partagés par ces jeunes. Une fois encore, je m’appuie sur l’exemple d’Empalot. La déviance, l’exclusion sont autant de facteurs communs, à différents niveaux, aux jeunes que j’ai pu rencontrer lors de mon stage. Pour autant, il semble que se dégagent des différences importantes entre garçons et filles. Différences dans leur histoire, leurs codes mais aussi dans la façon de vivre et d’exprimer cette souffrance. Les jeunes femmes que j’ai pu suivre lors de mon stage étaient âgées de 13 à 25 ans, et très largement issues de l’immigration nord-africaine ; il me semblait donc important de m’arrêter sur la façon dont ces jeunes filles vivent au quotidien les valeurs qu’elles peuvent partager. La dernière partie porte sur ma vision de l’éducateur en prévention spécialisée, présente les valeurs sur lesquelles je fonde mon action éducative ; j’y évoque aussi les actions permettant de vérifier mon hypothèse que j’ai pu mettre en place ou dans lesquelles je me suis impliqué...

L’accompagnement éducatif avec les jeunes adultes en errance.
Lors de ma formation d’Educateur spécialisé, j’ai choisi d’effectuer mon stage à responsabilité éducative auprès de jeunes adultes en situation d’errance dans une structure d’accueil de jour. Ma motivation fut de mettre en lien mon précédent stage en Centre d’hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) accueillant des couples de 18 à 30 ans en situation précaire avec l’expérience d’une Permanence d’accueil (ou boutique sociale). D’une prise en charge à « haut seuil d’exigences », c'est-à-dire un accompagnement contractualisé avec la mise en place d’un projet individualisé, je souhaite approfondir une prise en compte à « bas seuil d’exigences », sans contrat et dans une démarche d’accueil inconditionnel qui se situe en amont d’un dispositif d’insertion structuré.

Connexion

Educateur spécialisé

Abonnement

Recherche