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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Désir et responsabilité une éthique pour le travail éducatif

Désir et responsabilité une éthique pour le travail éducatif

Depuis plusieurs années, j’exerce la fonction d’éducateur spécialisé en Institut Médico Educatif. Ce travail auprès d’enfants déficients mentaux couplé à ma formation d’éducateur en cours d’emploi, me donne l’occasion à travers ce mémoire de parler de mon métier. Un métier passionnant ou comme le dit Jean François Gomez « malgré tout il y a souvent quelque chose qui vous meurtrit, minore le bonheur, sape la joie ».1 Ainsi, l’éducateur spécialisé dans sa pratique quotidienne est confronté à certaines réalités qui oscillent alors, entre l’impossible du métier et ce qui peut l’être. Ce qui revient de la part du possible dans l’acte éducatif, s’établit par ce qui mobilise à la fois l’éduquant et l’éduqué. Il me semble alors qu’il soit question de désir au cœur de la relation éducative. Seulement celui ci se voit souvent confronté à la limite, celle des autres, nos propres limites. Dans l’exercice de son travail, l’éducateur spécialisé se doit aussi d’être conscient de la responsabilité qui l’engage. Celle ci s’élabore alors sur fondements éthiques de l’éducation et ce, à partir de deux axes : le droit et le devoir d’éduquer, et les finalités de la démarche d’éducation. Cette réflexion théorique, au regard du désir et de la responsabilité, prend tout son sens dans l’après coup d’un récit et son analyse. En effet, ce mémoire, prend d’abord son ancrage au regard d’un écrit relatant une situation éducative.

Celle ci, rend compte alors d’une position que je tiens par rapport à un enfant. Pendant le temps d’un goûter, un morceau de pain est volé par l’enfant. Ce vol, va alors mobiliser une réponse de ma part. A partir de cette transgression, de la réponse, et par l’intervention que je lui donne ; nous verrons ce qui à la fois peut en ressortir de préoccupant et de pertinent pour l’éduquant et l’éduqué. En écrivant cette histoire, point de départ de ce mémoire, j’étais à mille lieux d’imaginer qu’elle m’emmènerait, m’amènerait à réfléchir d’une part sur la problématique du désir, et d’autre part à celle de la responsabilité. L’analyse de ce récit déclinée en quatre chapitres, m’a amené d’une part, à repérer ce qui dynamise notre travail, le fonde, c’est à dire le désir d’éduquer. D’autre part, l’engagement que nous tenons envers les publics bénéficiaires est si important, envahissant, qu’il m’a semblé pertinent d’aborder la question de la responsabilité du point de vue de l’éthique éducative. Ce mémoire constitue non pas une réponse à des questions mais une réflexion permise sur mon métier et ma pratique.

Epilogue. Par ce mémoire, en partant d’un petit bout du quotidien en institution j’ai pu développer, la réflexion théorique qui en découle. A travers la citation du préambule, j’ai d’abord souhaité orienter cet écrit, sur ce que peut permettre le prétexte du quotidien en institution spécialisée. Derrière cela, il y avait aussi l’idée d’un rapport avec ce qui mobilise la situation, c’est à dire « le vol du pain ». De ce quotidien en institution, à l’aliment, le symbole que représente le pain, il me semblait qu’il pouvait y avoir de l’intérêt à lui donner le titre suivant : « Le pain quotidien de l’éducateur spécialisé ». Par la suite, bien après l’analyse, à la fin de la théorisation, j’ai choisi alors l’intitulé suivant: « du désir et de la responsabilité comme éthique au travail éducatif ». Ce titre essaye de rendre compte d’une recherche, d’une réflexion, qui m’a amené à découvrir ces deux aspects présents dans le travail éducatif. Loin d’être antagonistes, articulés l’un à l’autre, le désir et la responsabilité, permettent alors de réfléchir sur ce que l’acte éducatif peut rendre possible.

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
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« L’éducateur en prison ! » Ou l’intérêt de la pratique de prévention spécialisée dans un lieu fermé.

Au cours de mon expérience en prévention spécialisée, j’ai eu à effectuer à de nombreuses reprises, des visites en prison pour rencontrer des personnes avec qui je travaillais au quotidien dans mon quartier d’intervention. Ces rencontres en milieu fermé sont d’un premier abord assez éloignées du travail en milieu ouvert et des prérogatives de la prévention spécialisée. Mes premières visites ont été assez difficiles car je ne savais pas comment appréhender cet environnement inconnu pour moi, je ne savais pas quelles orientations donner à ces visites hormis de maintenir un lien avec la personne détenue.

J’ai affiné au mieux ma pratique par une réflexion personnelle, des échanges avec mes collègues, les supervisions d’équipe, etc. Aujourd’hui, je souhaite profiter de ce mémoire pour organiser ces réflexions et les mettre en lien avec ma pratique ainsi qu’avec quelques éléments de recherche théorique.

Parole d’enfants, parole de parents pour une participation partagée : Une mutualisation des savoirs et des compétences
Dans un ouvrage exclusivement dédié à la question de la participation des usagers, L’UNIOPSS donne la définition suivante : « la participation des personnes en situation d'exclusion relève d'une logique où l'on fait « avec » elles, et non plus « pour » elles : elles prennent part à l'élaboration, à la mise en oeuvre et à l'évaluation d'un projet, d'un service, d'une politique, afin que ceux-ci soient définis au plus proche de leurs besoins et contribuent le plus efficacement possible à leur insertion ». Si on se réfère à l’origine des mots, à leur étymologie, la notion de participation désigne « le fait de prendre part à une action collective, de s’associer pour être ensemble porteurs de projets, de propositions, de revendications (...) Ainsi la participation a comme objectif principal l’accès à une citoyenneté pleine et entière. » La question de la participation est pour l’éducatrice spécialisée en formation que je suis, une question sensible. Aussi ai-je souhaité construire mon projet de fin de formation sur cet objet. Par ailleurs, le cadre règlementaire construit depuis 2002 à ce sujet n’a cessé d’évoluer. Les récentes évaluations externes (66% des institutions SMS* sur le plan national en 2014)3, conduisent à penser l’intervention sociale à un tournant important de son histoire ; le renforcement de la question de l’empowerment, et l’impérieuse nécessité d’impliquer concrètement l’usager et sa famille dans son accompagnement pour aller vers une inclusion sociale dépassant la simple adhésion au projet personnalisé pour aller vers une co-élaboration et une co-construction de ce dernier. Cette dernière année de formation a été pour moi l’occasion de m’intégrer dans l’équipe éducative de l’Institut Médico Educatif (IME*) où j’ai effectué mon stage. Le Chef De Service Educatif (CDSE*) a souhaité, dans une perspective d’évolution de son service que la question de la participation des familles au projet personnalisé du jeune soit abordée. Profitant de ma position particulière d’étudiante (en lien avec l’IRTS*), il m’a demandé, avec le concours de l’équipe éducative de penser et d’agir cette question. Nous avons eu l’occasion de préciser cette demande et de la transformer en commande : Comment introduire les familles de manière participative, dans l’élaboration de la demande de séjour en hébergement séquentiel a visée éducative. Cette demande fait suite à un travail commandé lors de ma deuxième année, portant sur une analyse quantitative et donc statistique sur ce dispositif. Après un mois au sein de l’IME, j’ai intégré ce dispositif avec des représentations qui se sont par la suite déconstruites. Dans un premier temps, je me suis questionnée sur l’histoire de ce dispositif, son évolution depuis 2002 puis j’ai observé son fonctionnement et enfin procédé à des accompagnements. L’accueil des jeunes se fait après une demande de séjour où apparaissent les objectifs de travail, c’est à partir de cette demande que j’ai pu faire part de mes interrogations éthiques à l’équipe éducative : - Pourquoi les familles et les jeunes ne sont pas associés à la co-construction de cette demande de séjour ? - Pourquoi n’y a-t-il pas un modèle unique de demande de séjour ? - Pourquoi n’associe-t-on pas les familles ? - A quelle place peut prétendre la famille ? Certains professionnels ont énoncé des craintes (mises en garde) relatives à la place des familles dans l’accompagnement arguant du fait qu’elles pouvaient devenir envahissantes. Un débat s’est construit autour de cette question avec des points de vue différents et parfois opposés. Tout cela nous a conduits à réfléchir collectivement sur notre positionnement professionnel, sur l’ouverture de l’établissement.
Accompagnement scolaire

L'accompagnement mise sur les capacités des personnes à développe leur autonomie : capacités d'initiative, de choix, de construction, de projet. Il est une démarche entreprise conjointement par une personne en difficulté et un ensemble de professionnels coordonnés.... Ce qui domine dans l'accompagnement, ce ne sont plus les caractéristiques intra-individuelles des publics ciblés, mais les interactions sociales dans lesquelles on les invite à s'inscrire tout en les aidant à les maîtriser à leur avantage. On peut, à juste titre, parler de médiation sociale. [...] Nous sommes dans une action de transformation sociale qui suscite du lien. Autrement dit, l'accompagnement existe dès lors que l'on entend intégrer les citoyens en difficulté et endiguer les phénomènes d'exclusion en mettant en place une logique solidaire fondée sur l'intersubjectivité des personnes.

L’accompagnement de l’adulte souffrant de troubles mentaux en CHRS
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