Sortir de la rue quand on est sans-abri
Silhouettes isolées, groupes compacts, les média n’en parlent quasiment qu’à l’arrivée,
chaque année, des premières nuits de gel et que le premier mort est retrouvé dans la rue.
Pourtant ils sont de plus en plus nombreux, jour après jour, semaine après semaine, à
hanter les rues de Paris. Et comme le rappelle Fabien Tuleu1, Délégué Général d’Emmaüs
France : « On ne meurt pas de froid, on meurt de pauvreté ».
Certains ont choisi ce mode de vie, trouvant dans cette errance l’expression de leur liberté,
faisant ainsi perdurer la lignée des vagabonds d’autrefois, mais ce n’est pas la majorité.
Pour la plupart, c’est en effet, une rupture, un enchaînement d’événements, une suite de
problèmes économiques, familiaux, de santé, liés ou non à une faiblesse psychologique qui
les a projetés dans la rue. On constate que la fracture est souvent brutale et qu’une sorte de
point de non retour est facilement franchi.