Déjà être père est très difficile à définir, alors être père d’accueil cela ressemble à une énigme et à une contradiction, car si l’on est père de son enfant on ne peut l’être de celui que l’on accueille. Contradiction et paradoxe puisque ce non-pére va représenter aux yeux de l’enfant accueilli une image du père, d’autant plus si ce même enfant n’a pas ou plus de père.
Tout cela est à la fois très simple et fort compliqué, comme tout ce qui est humain; très simple car avec un minimum de générosité il n’est jamais difficile d’accueillir quelqu’un dans le besoin, a fortiori si c’est un enfant, mais cela se complique quand cet enfant commence à vous appeler papa et à vous reconnaître non comme son père mais comme un père.
Pour ce qui est de la relation avec les parents des enfants, je peux dire que passé les moments de gêne du tout début, la relation est inexistante dans le sens superficielle. Bonjour, tout va bien, au revoir.
Le maître mot est politesse, tout le monde reste debout, échange quelques banalités et nous nous séparons au maximum au bout de 10 minutes. Sans aucune agressivité ni familiarité, si les problèmes des enfants sont parfois évoqués il n’y a pas vraiment de discussion et puis la conclusion est à peu prés toujours la même: il faut en parler avec l’assistante sociale.