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L'anorexie à l'Hopital

L'anorexie à l'Hopital

A l’heure actuelle, il n’est pas un seul magazine féminin qui ne fasse pas l’éloge de la minceur et ne recense pas les moyens pour y parvenir, depuis les régimes amaigrissants jusqu’aux interventions chirurgicales, en passant par les exercices physiques : « 100 idées minceurs auxquelles vous n’aviez pas pensé »,  « Minceur express : Perdez une taille en une semaine »… Beaucoup d’anorexiques sont rentrées dans leur maladie par un régime qui a mal tourné.

Ce mémoire est consacré à l’étude de la prise en charge de ces adolescentes anorexiques. Si la littérature médicale est riche de protocoles thérapeutiques, d’articles théoriques, d’analyses psychopathologiques et d’autobiographie, peu de publications décrivent la prise en charge de l’anorexie. La spécificité de mon mémoire, et son objectif,  est la construction d'une approche sociologique sur un objet a priori psychologique, voire clinique : l'anorexie. Mais comment peut-on faire une sociologie de l’anorexie et de sa prise en charge ?

Le «culte de la minceur», les représentations médiatiques du corps féminin, les changements des habitudes alimentaires, sont souvent invoqués pour expliquer la multiplication des cas d'anorexie mentale chez les adolescentes. L’anorexie semble alors faire appel à la sociologie seulement pour mesurer l’impact du contexte socioculturel sur la maladie.

Or, ce mémoire utilise la sociologie pour étudier l’anorexie en général, et les difficultés que rencontrent les soignants lors de la prise en charge des patientes anorexiques.

...

Certains mangent pour vivre, d’autres vivent pour manger. L’anorexique ne mange pas pour vivre. Ne pas manger pour vivre, voilà l’énoncé paradoxal exprimé par la patiente anorexique à travers son refus. En écho à une telle prétention, « vivre de rien », des sentiments interviennent avec force chez les soignants. Le traitement se heurte à un obstacle majeur : le DENI des patientes. Les anorexiques ne se considèrent pas comme malades et refusent parfois jusqu'au bout, entretiens et soins.

Le travail des soignants auprès de ces personnes demande alors un investissement physique et psychologique important, et des aptitudes particulières au contact humain. Leur travail s’étend sur plusieurs domaines. Ils ont une fonction d’aide, d’écoute, de surveillance du poids, de prise en charge efficace de situations à évolutions rapides. Pour travailler dans ces services traitant des anorexiques mentales, on pourrait dire qu’ils doivent avoir une personnalité sur mesure pour créer une ambiance propice à établir une bonne relation, réconforter, communiquer, apporter un soutien affectif et informer les familles des malades. Ils doivent surtout faire face à des situations difficiles et complexes.

Ainsi, mon hypothèse de départ, trouve-t-elle ici toute sa validité. Les soignants sont confrontés à de nombreuses difficultés. L’anorexie entraîne un certain « malaise » chez le personnel hospitalier, de par sa complexité mais aussi par ce qu’elle implique et renvoie à un niveau personnel d’une part, et professionnel, d’autre part.

En ce qui concerne ma démarche, j’ai rencontré des difficultés dans la délimitation du sujet, avec une tendance à vouloir absorber la question de l’anorexie trop globalement. Il a été difficile de formuler une problématique centrale.

Par ailleurs, le manque de références bibliographiques, excepté le livre de Muriel Darmon, Devenir anorexique, traitant de la sociologie de l’anorexie, a été ressenti comme un manque pour analyser un sujet a priori extérieur du champ sociologique. Cela dit, de nombreux ouvrages sont consacrés à l’anorexie proprement dite.

Quant au terrain, même si il paraissait difficile d’accès au départ, il a été finalement assez accessible malgré que le « rôle » de la sociologie n’ait pas toujours été bien saisi par les soignants.

Catégorie: Mémoire
Type de fichier: application/pdf
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