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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Des mineurs pas comme les autres

Des mineurs pas comme les autres

Quel statut pour les mineurs étrangers « sans-papiers » ? Sens et finalités de l’action éducative auprès des demandeurs d’asile mineurs isolés Depuis plusieurs années, on constate, en Europe, en France (notamment dans les grandes villes), une arrivée massive, de plus en plus importante de mineurs étrangers, « sans famille », qui ont fui leur pays d’origine, fuite due la plupart du temps aux conflits, aux guerres, aux conditions sociales et économiques très précaires rencontrées chez eux. Si l’on considère qu’un enfant abandonne rarement son pays, ses racines, par plaisir, son exil vers une société industrialisée et développée, apparaît comme une demande de protection du pays d’accueil (reconnaissance des persécutions, des traumatismes vécus) et correspond à l’espoir d’une vie meilleure. Historiquement en France, les premiers mineurs bénéficiant d’une protection furent les enfants juifs persécutés pendant la seconde guerre mondiale, puis plus tard dans les années 70 les enfants cambodgiens fuyant le génocide orchestré par Pol Pot pour trouver asile sur le territoire français. L’histoire mondiale contemporaine et les conflits en divers lieux de la planète conduiront des enfants à arriver seuls sur notre territoire, des survivants pour la plupart : survivants des persécutions ethniques, raciales ou religieuses, du parcours d’exil, rescapés de l’embrigadement dans des milices (enfant-soldat), dans des réseaux mafieux de drogue et de prostitution, échappés des camps de réfugiés, de prisons, isolés de leur famille (parents décédés, disparus…). S’il est habituel d’entendre parler d’eux, en terme de mineurs isolés demandeurs d’asile, peut-être serait-il souhaitable de les définir comme des demandeurs d’asile mineurs isolés pour affirmer une première spécificité de leur statut de demandeurs d’asile ( lié aux persécutions, aux traumatismes, à la fuite, à l’exil…) à laquelle s’ajoute l’état de mineurs isolés (abandon, solitude, parents décédés…).

Le régime juridique de ces mineurs est très complexe : il peut être fait appel au droit international privé du fait de leur nationalité étrangère, au droit administratif, aux règles du droit de la nationalité, au droit civil et aux conventions internationales (Convention de Genève, des Droits de l’Homme, des Droits de l’Enfant). A partir de mes recherches (lectures, documentations, rencontres avec des intervenants d’autres départements…) et grâce à des observations faîtes au SAPA et sur mon lieu de stage, j’ai pu constater, que les mineurs étrangers ne disposent pas tous d’un traitement égal (arbitraire de fait) suivant leur destination d’arrivée en France : ainsi selon que le mineur arrive à Paris, Lyon, Marseille ou Toulouse, il ne bénéficie pas du même traitement quant à la possibilité ou non de saisir un juge pour enfants, un juge des Tutelles. Il verra ou non son dossier de demande de reconnaissance de la qualité de réfugié déposé à l’OFPRA (Office français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides). Le droit commun, qui attribue à l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) la compétence en matière d’accueil et de protection des mineurs isolés en danger, est difficile à mettre en place dans la pratique. En effet, plusieurs départements, où se concentrent les arrivées, se doivent d’assumer la charge financière supplémentaire de ces accueils (que l’Etat pourrait assumer du fait des situations d’asile) et sont contraints de redéfinir les dispositifs et la compétence des travailleurs sociaux en charge de cette population spécifique. A cette difficulté, s’ajoute la suspicion établie quant à la minorité des jeunes (expertise de l’âge osseux dont la fiabilité est pourtant contestée), et leur réelle identité. Ceci peut amener parfois des décisions contradictoires entre le Tribunal pour Enfants et le Tribunal d’Instance (qui ordonne l’expertise) : le premier considérant la minorité déclarée par le jeune, le second jugeant qu’il est majeur sans pouvoir déterminer un âge précis. Enfin, en considérant que le mineur ait été confié par un juge pour enfants à l’ASE et qu’il ait obtenu une Tutelle d’Etat (donnée au Président du Conseil Général du département dans lequel la demande a été faite), son parcours de régularisation sur le territoire français reste néanmoins incertain et aléatoire (environ 17% des demandeurs d’asile obtiennent le statut de réfugié).En effet, la procédure OFPRA et les critères d’acceptation du statut de réfugié répondant à la Convention de Genève de 1952, sont parfois en contradiction avec la problématique actuelle de ces mineurs et avec l’état actuel des conflits dans le monde. Au regard des difficultés rencontrées par ces mineurs, de par leurs histoires de vie et de par la complexité juridique et administrative de leur statut en France, nous pouvons nous questionner sur le sens et les finalités de l’action éducative (rôle de l’éducateur spécialisé).

Celle-ci, menée auprès de ces jeunes dans des structures de droit commun, vise à insérer ces mineurs sur le plan social et professionnel dans la société d’accueil (réponse à une commande sociale). Or rappelons que, depuis 1991, un étranger ne peut travailler légalement en France qu’à condition d’être régularisé sur le territoire (statut de réfugié, acquisition de la nationalité française, titre de séjour…) : nous nous rendons compte de la difficulté pour mener un projet d’insertion professionnelle avec ces jeunes alors qu’ils sont en attente d’une protection, d’une reconnaissance de leur histoire passée, nécessaires pour se projeter dans l’avenir. Une autre possibilité pour le mineur (dont le statut de réfugié a été rejeté, ou est en attente) jusqu’à sa majorité, est de réclamer la qualité de français, par déclaration devant le juge d’Instance (selon l’article 21-12 du code civil pour un enfant confié au service de l’ASE). Cette demande d’acquisition de la nationalité française se fait souvent par défaut. C’est en dernier lieu une possibilité de régularisation. Elle révèle, cependant, une signification pour celui qui la demande (nouvelle rupture avec ses origines) et pour celui qui l’ordonne (sens éthique).

SOMMAIRE

Introduction p 1 Problématique p 2 Hypothèse p 5 I /- Histoire de l’Immigration et du Droit d’Asile en France 1/ La France, Terre d’Asile et d’Immigration qui ne se reconnaît pas comme telle 1/a- Histoire de l’immigration en France p 6 1/b- Histoire du droit d’asile en France p 8 1/c- Traitement médiatique et politique de l’immigration p 9 2/ Notions et concepts liés au phénomène migratoire 2/a- Intégration-Insertion-Assimilation p 10 2/b- Socialisation-Enculturation-Acculturation-Transculturation p 12 II /- Les Demandeurs d’Asile / Mineurs Isolés p 14 1/ Les effets psychologiques de l’exil p 17 2/ Le choc culturel p 18 2/a- Le travail de deuil, la culpabilité p 18 2/b- L’absence parentale p 20 2/c- Le travail de reconstruction de l’identité p 21 3/ Le concept d’identité p 22 3/a- Le mineur isolé et le rapport à l’identité p 22 3/b- L’identité personnelle p 23 3/c- L’identité matérielle p 24 3/d- L’identité sociale p 25 4/ La place de l’aspect culturel p 26 4/a- Le concept de culture p 26 4/b- Le mineur isolé et le rapport à la culture p 28 4/c- L’interculturalité et le travail social p 29 III /- La Situation Juridique des Demandeurs d’Asile Mineurs Isolés en France 1/ Le droit des étrangers : entre égalités et discriminations p 31 2/ Quelques définitions p 32 3/ L’appartenance à deux catégories juridiques p 33 3/a- Le parcours juridique p 33 3/b- Incompatibilités et dysfonctionnements p 34 4/ La procédure de demande d’asile pour les mineurs isolés p 39 4/a- L’aspect juridique p 39 4/b- L’O.F.P.R.A p 41 4/c- La procédure p 42 4/d- Incidences sur les mineurs p 43 4/e- Rôle de l’équipe éducative p 43 IV /- Actions et Stratégies Educatives 1/ Présentation de l’établissement p 45 1/a- La Maison d’Enfants « San Francisco » p 45 1/b- Les mineurs accueillis p 46 1/c- L’explosion d’AZF p 49 2/ Les différents champs de la prise en charge éducative p 52 2/a- Le suivi administratif p 52 2/b- L’accompagnement dans la vie quotidienne p 54 2/c- Le travail en réseau p 59 3/ Sens et finalités de l’action éducative p 60 4/ Etat des lieux et évolutions p 62 Conclusion p 64

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
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Comment favoriser l’obtention du permis de conduire pour faciliter l’accès aux enjeux sociaux qu’il génère?

Les jeunes accueillis sur mon lieu de stage font partis de cette catégorie de personnes. Comment remédier à cet isolement ? Comment leur favoriser l’accès au permis de conduire ? Comment faciliter l’accès « aux agréments culturels et sociaux ? » A travers mon mémoire, je décide de m’interroger sur les moyens mis en place par l’établissement pour pallier à ces difficultés d’accès à l’emploi et à la culture. La base de cette contrainte, selon M. ROCHE reste l’absence de mobilité et de transport, et par répercussion à l’incapacité ou l’impossibilité d’accéder à une formation au permis de conduire. Ainsi, je décide de me pencher davantage sur comment favoriser l’obtention du permis de conduire pour faciliter l’accès aux enjeux sociaux qu’il génère?

Expression musicale, valorisation et lien social :

Dans mon parcours ainsi qu'à travers mes convictions personnelles, j'estime que l'essentiel de la vie se retrouve dans la relation à l'autre. Sartre laissait entendre que « l'enfer c'est les autres » dans sa pièce Huis Clos, selon moi le véritable enfer serait plutôt de n'être plus que le dernier de l'humanité, n'ayant plus rien à apprendre ainsi que plus rien à offrir. Mon parcours s'est davantage orienté sur les rencontres et l'étude de l'être humain. Après une scolarité littéraire et artistique, j'ai eu la possibilité d'effectuer une licence en arts visuels qui m'a permis de développer et enrichir mes techniques artistiques. La création de différents projets et sujets m'ont permis d'approfondir une certaine forme de réflexion et d'y faire véhiculer mes idéaux. C'est vers la fin de ma troisième année que je prends connaissance d'une discipline très particulière : l'art-thérapie. Intriguée, j'effectue différentes recherches et vais à la rencontre d'artthérapeutes afin de comprendre mieux ce métier encore assez inconnu.

Je décide de candidater et réussi à intégrer une formation implantée à Lille, je quitte donc Strasbourg et m'installe seule dans le nord. Mes études d'art-thérapie m'ont permis de me confronter à des publics divers tels que les autistes, les personnes âgées aux pathologies du vieillissement (psychiatriques, maladie dégénératives type Alzheimer, ...) et c'est à la suite de mon dernier stage au sein d'un E.H.P.A.D qu'une offre d'emploi m'a été proposée. Depuis deux années et demi je travaille donc au sein d'un accueil de jour pour patients atteints de la maladie d'Alzheimer et démences apparentées. Fort épanouie dans ce postulat, je constate malgré tout un intérêt croissant pour le monde du social et l'envie de découvrir différents publics. J'ai donc envisagé de reprendre des études afin de m'accorder une nouvelle casquette me permettant d'avoir une autre possibilité d'accompagnement.

C'est dans cette optique que je postule donc à la formation d'éducateur spécialisé où j'ai la chance d'être acceptée. Durant deux ans, je me situe donc entre l'école, les stages mais aussi mon emploi d'art-thérapeute au sein du centre hospitalier. Il a pu être particulièrement difficile en terme de contraintes horaires de réussir à m'impliquer dans tous ces domaines mais la richesse des nouveaux apprentissages et de nouvelles rencontres m'a stimulée et m'a aidé à tenir jusqu'au bout. Dès lors, pour mon premier stage, je choisis d'aller à la rencontre d'adulte en situation de handicap vivant au sein d'un foyer de vie. Je fais alors le constat concret d'un accompagnement très différent de celui que j'amène dans mon premier métier. Le quotidien et l'informel font partie des éléments qui, même en y étant consciente, me surprennent et nécessite des capacités d'adaptation de ma part. Mon deuxième et dernier stage est celui lié à cet écrit, il s'agit d'un centre d'hébergement et de réinsertion social accueillant des hommes seuls de 18 à 60 ans.

C'est un choix très affirmé de ma part que de rentrer en contact avec ce public qui m'intéresse beaucoup et qui avait d'ores et déjà nourrit différents éclairages théoriques. À mon arrivée au sein de la structure, je fais l'observation de divers éléments et prends alors en compte le cadre et le contexte spécifique. J'utilise beaucoup de mon temps à communiquer avec les hébergés, quelque fois la relation est très longue a établir mais de la confiance peut en ressortir. De ces échanges, j'établis là aussi différents constats qui consolident mon diagnostic sur la situation et m'amènent sur un projet de création et développement d'un atelier d'expression musical. Je construis et conserve ce projet jusqu'à la fin de mon stage.

L'éducateur et les figures du paradoxe

J’ai déjà eu à connaître au cours de ma carrière, et à d’autres moments, des épisodes d’ « effraction ». Le sentiment particulier et désagréable que quelque chose se passait à mon insu, sans trop pouvoir dire de quoi il retournait. Bien souvent, ce sont des évènements mineurs qui ne prêtent qu’à peu de conséquences.

Parfois, l’ « effraction » en question est insupportable dans la mesure où elle nous fait tenir un rôle malgré nous, un rôle dont nous ne voulons pas. Parfois, cette « effraction » permet d’accéder à des moments riches, formateurs, structurants, elle peut être une attaque psychique qui nous interroge sur nous mêmes dans notre rapport au monde.

Dans quelle mesure l’affect peut-il servir d’outil à l’éducateur spécialisé dans la relation éducative ?

Lorsque j’ai commencé à chercher un sujet de mémoire, la question de la distance dans la relation éducative s’est imposée à moi. C’est un questionnement que j’avais avant d’entrer en formation et qui me tenait à coeur. En commençant à travailler sur ce sujet, j’ai essayé de comprendre ce qui m’interpellait réellement dans cette question. Je me suis rendue compte en tentant de faire un déroulement de ce questionnement au travers de mes trois années de formation et notamment des stages, que la notion d’affect ressortait. En fait, je pense que c’est la place des affects dans le travail de l’éducateur spécialisé qui est au centre de la question de la distance. Ces affects qui me semblaient, à mon arrivée en formation, être un handicap me semblent aujourd’hui être quelque chose de positif dont l’éducateur doit prendre conscience afin que cela devienne pour lui un outil de la relation éducative.

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