Revenons maintenant à notre questionnement initial, comment co-construire avec les familles « des alliances » suffisamment fortes, afin, disons les choses sans détour, d’empêcher ou de limiter les placements de leurs enfants et lorsque c’est rendu nécessaire comment en réduire la durée et les effets nocifs ?
Prévention aussi, par l’affinement des évaluations, pour éviter que certains dysfonctionnements familiaux ne puissent nuire durablement au développement de l’enfant et engendrer des crises très coûteuses à tout point de vue.
Tel pourrait être finalement la demande plus ou moins explicite s’agissant de travailler avec les parents au sein des services de protection de l’enfance à la « création d’une alliance autour de l’enfant».
Notre approche a de toute évidence quelque chose à dire sur tout cela, et tout particulièrement sur la notion même de crise qui appartient au champ de la systémie.
Nous passons tous beaucoup de temps à critiquer, juger et déjuger telle ou telle pratique, attitudes d’un collègue, d’une institution, d’une famille, de nos proches…,, et si toutes les pratiques ne se valent pas, loin s’en faut, exercer son esprit critique en lieu et place d’une curiosité de l’autre nous est au final préjudiciable et d’apparence plus facile .
L’économie de pensée engendrée, dès lors où nous procédons par « anathème » pour récuser celui qui nous dérange et nous empêche de penser et faire comme je crois qu’il est bon de faire, relève tout à la fois d’une pensée magique autant que manichéenne.
« Si j’ai raison toi tu as tort ! », ce dualisme, propre à la pensée linéaire, ne tiens aucunement compte du rôle des interactions en jeu dans toutes relations.
Une vision systémicienne, sans nous prémunir de ces travers bien humains, nous indique une autre voie, dans laquelle nous aimerions au terme de cette communication vous convier.