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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

"Allô Maman, bobo" ou l'EJE face à la souffrance des jeunes enfants hospitalisés et de ses proches

J’ai donc effectué mon stage long à responsabilité éducative dans un hôpital de rééducation de la région parisienne. J’étais plus particulièrement dans le service de rééducation traumatologique et orthopédique infantile qui a une capacité d’accueil de 30 enfants en internat et de 15 enfants en hôpital de jour. Les enfants qui y sont hospitalisés ont entre 0 et 17 ans et nécessitent une rééducation après un traumatisme ou une chirurgie orthopédique. Ce service est également le lieu de suivi d’enfants atteints de malformation congénitale des membres, d’une pathologie osseuse congénitale ou acquise mais encore d’affections neuro-orthopédiques. La durée des hospitalisations va en moyenne de 3 mois à 1 an, parfois beaucoup plus.

Les enfants sont pris en charge par l’équipe soignante (médecins, infirmiers, auxiliaires de puériculture, aides soignants), par l’équipe de rééducation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes), par l’équipe éducative (deux éducateurs spécialisés, une éducatrice de jeunes enfants, une monitrice éducatrice et un animateur), et enfin par les psychologues, l’assistante sociale, et le personnel de service. La journée, les enfants sont scolarisés dans l’école qui se trouve au sein du service, exceptés ceux qui sont trop jeunes ou qui sont porteurs d’un handicap mental important ne permettant pas leur insertion dans une classe (ceux-ci restent donc dans le jardin d’enfants). Le reste du temps, les enfants peuvent aller au jardin d’enfants (la salle des « petits ») ou dans la salle d’ordinateurs (la salle des « grands »), en dehors des soins et des séances de rééducation.

Ainsi, ancrés dans un milieu souvent ressenti comme insécurisant, la plupart des enfants hospitalisés, ainsi que leurs familles, vivent un bouleversement émotionnel plus ou moins important. En effet, l’hospitalisation est, quoi qu’il arrive, une expérience riche en bouleversements affectifs. C’est pourquoi je pense que l’éventualité d’un traumatisme psychologique est vraiment un risque qui ne doit pas être occulté. Les manifestations de détresse qui peuvent apparaître sont trop importantes pour être niées et ne pas être prises en compte. L’hospitalisation reste, à mes yeux, une épreuve pénible pour l’enfant. Le Dr Aldo NAOURI dit lui même dans l’une de ses œuvres que l’enfant doit avoir une vraie envie de vivre pour supporter toutes ces épreuves si aliénantes.

La maladie, le handicap ou la blessure menacent donc la santé psychique et émotionnelle de l’enfant. Son statut d’enfant est modifié puisque aux yeux des gens qui l’entourent c’est parfois sa maladie qui est considérée bien plus que lui-même. Par ailleurs, l’enfant sent l’inquiétude qui l’entoure, et il est souvent témoin de la vulnérabilité de ses parents et de sa famille. Car en effet, l’hospitalisation d’un enfant est un moment particulier dans la vie de famille. Elle mêle à la fois des sentiments d’angoisse , de stress, de douleur, de culpabilité, de jalousie, mais aussi d’espoir et de confiance. S’ajoute à cela la pénétration dans un univers hospitalier souvent méconnu des proches, parents ou fratrie, et parfois difficilement compréhensible, où par ailleurs leurs places restent mal définies. Cette période est ainsi très perturbante pour eux, et, à ce titre, peut avoir de lourdes répercussions sur l’ensemble des membres de la famille du jeune patient.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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Quand l'estime de soi prend corps chez l'enfant placé

Dès mes toutes premières expériences professionnelles avec les enfants, en tant qu’animatrice en crèche parentale et auxiliaire parentale, j’ai pu considérer l'importance du rôle et du travail de l’adulte (parent et professionnel confondus) dans le développement du jeune enfant. En effet, c’est lui-même qui détient les clés de son éducation qui plus tard le guideront vers l’épanouissement de sa personne dans la société. N’ayant exercé qu’auprès de tout-petits (de 0 à 3 ans) lors de mes deux premiers stages, j’avais dès lors décidé d’élargir mes connaissances en accomplissant mon stage à responsabilité en compagnie d’enfants de 3 à 6 ans.

J’ai alors été accueillie pendant cinq mois dans un jardin d’enfants bilingue franco-anglais, le Playgroup à Strasbourg. Pendant mon stage dans cette structure, j’ai rencontré quelques difficultés qui ne m’ont pas permises de satisfaire les exigences professionnelles fixées par les objectifs du stage (insuffisance au niveau des techniques éducatives et pédagogiques, difficultés de communication avec l’équipe,…). La réalité du rôle que j’occupais était bien différente de celle que j’avais découvert jusqu’à présent et ne correspondait pas à mes conceptions professionnelles.

Jouer, devenir soi, s'ouvrir au monde......

Le thème que j’ai choisi d’aborder est un thème qui m’a semblé récurent en occupant une large place dans tous les lieux où mes stages se sont déroulés. Les endroits où l’on accueille de jeunes enfants sont des endroits où l’on "joue" et où il se passe "quelque chose" dans les jeux des enfants et entre les différents protagonistes. C’est du moins ce qu’il m’a semblé percevoir. "Pendant longtemps, écrivait Mr Nasser Séhouane, formateur au CERPE, j’ai eu une idée du jeu tout à fait anodine. Quand j’étais animateur, pour moi, quand les enfants jouaient, ils s’amusaient : le jeu était un délassement. J’avais un regard un peu réducteur de ce que c’est l’activité de jouer." Mr Nasser Séhouane retranscrit tout à fait l’état d’esprit dans lequel j’étais lorsque je pensais aux jeux des enfants.

Mais lorsque j’ai commencé cette formation, j’ai tout de suite ressentie que je faisais fausse route, et que lorsque l’enfant jouait il se passait bien autre chose que ce que le jeu donnait immédiatement à voir à l’adulte : quelque chose de frivole, secondaire, inutile. Je pense que considérer le jeu de cette façon, c’est également considérer l’enfance d’une certaine manière, un moment transitoire pour atteindre l’âge adulte, pour atteindre "l’aboutissement". Une période dont l’importance est de qualité inférieure comparée à celle que vivent les "grands".

Toucher le monde pour grandir

Les découvertes, les activités, les moments privilégiés, les échanges, les chansons, les histoires… Autant d’éléments qui, dans le quotidien d’un enfant, se manifestent au travers des contacts. Au cours de mes diverses expériences, j’ai pu constater que les jeunes enfants utilisent majoritairement le sens du toucher dans leur quotidien, du choix de la matière du “doudou” à la communication. Leurs relations avec les adultes ou avec leurs pairs sont régies par des contacts selon leur état d’esprit : agressivité et caresses par exemple. De même à la découverte d’objets nouveaux, ils les manipulent et les touchent.

Lors d’activités faisant appel au toucher (l’eau, la brisure de riz, la peinture…), les enfants manifestent leur plaisir (sourires, amusement, sollicitations, concentration…). J’ai décidé d’étudier le sens du toucher et d’inscrire mes recherches dans le cadre de mon mémoire. Je me suis efforcée d’approfondir mes observations lors de mon stage à responsabilité, effectué en crèche collective.

Prévention précoce pour l'EJE : penser au quotidien un accueil prévenant

« L’enfant est, pour l’humanité, à la fois un espoir et une promesse ». Ces mots de Maria Montessori nous rappellent les enjeux de la toute petite enfance et son rôle essentiel dans la construction de l’individu et du citoyen qu’il deviendra. Posés comme une évidence au début de ce mémoire consacré à la prévention, ils s’inscrivent pourtant en décalage avec les politiques actuelles d’accueil et d’accompagnement du jeune enfant. La période des 0/3 ans est trop souvent oubliée des discours politiques.

Les pratiques qui s’y rattachent sont parfois réduites aux soins physiques ou à des préoccupations hygiénistes alors que la petite enfance constitue, selon moi, un enjeu majeur par sa dimension préventive. L’accueil des enfants défavorisés en crèche et la scolarisation dès l’âge de deux ans semblent être actuellement les seules politiques préventives. Mais suffit-il de séparer un jeune enfant et de l’accueillir en collectivité pour le protéger des dysfonctionnements relationnels qu’il subit dans sa famille ? Est-il possible de pallier les carences affectives et éducatives sans penser à la qualité de l’accueil qui sera proposée à ces enfants déjà fragilisés ?

Sur le terrain des pratiques, les professionnels se confrontent à de multiples paradoxes. Ainsi, bien que leurs connaissances théoriques du développement du bébé insistent sur le rôle fondamental des premières années de la vie, ils assistent, impuissants, à la dégradation des conditions d’accueil. Alors que les auteurs soulignent l’importance des premiers liens d’attachement, ils constatent des saccages réguliers dans le secteur de la prévention ou du dépistage précoces. Certes, la loi de Mars 2007 réformant la protection de l’enfance pose la prévention primaire et le signalement comme deux axes essentiels à cette protection. Pourtant, les moyens d’action se raréfient et les crédits alloués aux PMI sont réduits.

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