Finalement, je ne veux pas dénoncer les manques de structures d’accueil pour les élèves en grande difficulté. Je préfèrerai m’attarder sur le fonctionnement du système scolaire, de ses politiques d’intégration des populations scolaires à problèmes. D’une part, j’étudierai les institutions éducatives existant pour les élèves de 6ème et de 5ème. D’autre part, je décrirai ces jeunes en si grande difficulté. Ceci m’amènera à réfléchir sur ce problème de société. Naturellement, tout au long de cette analyse, je m’attacherai à des notions évidentes de pédagogie, des relations à autrui, d’économie, de société, toutes étant étroitement liées.
J’ai pu constater que les adolescents en grande difficulté scolaire sont très nombreux, et n’ont pas tous la chance d’accéder à des enseignements adaptés, leur permettant d’acquérir les savoirs fondamentaux. Dès les classes primaires, des soutiens dans les apprentissages devraient être proposés à tous ceux ne réussissant ni à lire, ni à écrire correctement, car c’est dès le CP que « tout se joue ». Beaucoup d’élèves, dès leur rentrée en 6ème, ont alors de tels retards qu’ils ne peuvent les résorber faute de moyens accordés. Ils passent de classe en classe, et accumulent les lacunes tout au long de leur scolarité, en doublant parfois un niveau, parfois deux. Certains « décrochent » totalement, et quittent l’école à 16 ans. D’autres vont en seconde professionnelle pour passer un BEP. Les enfants présentant de graves difficultés obtiennent une place en Segpa ou en Erea, mais pas tous cependant.