Cependant, le vêtement, correspondant aux normes vestimentaires du moment, a un coût et n’est pas toujours accessible à tous. En effet, les vêtements achetés par un individu ne sont pas toujours parfaitement adaptés à sa taille et il arrive parfois qu’il soit nécessaire de faire un ourlet. De même, s’ils commencent à être usés ou bien si la fermeture à glissière ne fonctionne plus, il faut la changer et cet entretien a un coût élevé : entre sept et quinze euros pour faire un ourlet simple, entre huit et trente euros pour changer une fermeture à glissière2. Cela peut expliquer, en partie, pourquoi de nombreuses personnes préfèrent jeter leurs vêtements troués, abîmés plutôt que de dépenser de l’argent pour les réparer en pensant qu’ils n’ont plus aucune utilité.
Si ces personnes agissent ainsi, n’est-ce pas plutôt parce qu’elles ne savent pas réparer leurs vêtements elles-mêmes ? Manquent-elles de connaissances dans ce domaine ? Auraient-elles besoin d’apprendre des techniques de couture ? Savent-elles qu’il est possible de réutiliser des vêtements abîmés pour en créer de nouveaux ?
Tant de questions m’ont amené à réaliser une enquête auprès d’une association qui accueille des personnes en difficultés et qui les aide à se réinsérer socialement et dans laquelle on trouve un vestiaire social.
Cet atelier couture-retouche aura permis à des personnes en situation de précarité, qui exprimaient un besoin d’acquérir des savoirs faire en couture, d’apprendre des techniques de base dans ce domaine.
Ces techniques leurs auront permis de réparer eux même leurs vêtements usés et donc de réaliser des économies (en évitant d’aller chez un retoucheur); mais aussi un enrichissement personnel tant dans la confection d’articles textiles que dans l’amélioration de l’estime de soi. Cette satisfaction personnelle est reconnue à la fois par l’individu lui-même (fierté d’avoir réparé son vêtement soi-même) mais aussi par les autres (reconnaissance de l’individu par son activité, sa création personnelle).