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Quand l'estime de soi prend corps chez l'enfant placé

Quand l'estime de soi prend corps chez l'enfant placé

Tout au long de ces chapitres, il est indéniable que la relation entre l’enfant et l’éducateur joue un rôle primordial dans la promotion de l’estime de soi. C’est, dans ses gestes et ses paroles de tous les jours, qu’il transmet un sentiment de confiance en l’avenir et qu’il leur donne les moyens pour faire face aux éventuels aléas de la vie. Le cadre et l’équipe sont importants pour que cette relation voie le jour sous un bon angle. Parfois, il est même difficile pour certains enfants de s’investir dans une telle relation avec une personne qui lui était encore inconnue quelques jours auparavant.

Mais, l’attention que porte l’éducateur au bien-être de chacun des enfants leur fait comprendre progressivement qu’ils ont tous de la valeur à ses yeux. Cette relation faite d’attachement, de complicité et de soins contribue largement à ce que l’enfant traverse cette situation de placement du mieux possible ; ce qui les aide à développer leur estime de soi.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
Type de fichier: application/pdf
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Pour une cohérence éducative: le partenariat entre parents et professionnels

En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, mon intervention se fait à différents niveaux : pédagogique, éducatif, administratif, organisationnel ; et aussi en fonction des personnes rencontrées : l’enfant, les parents, l’équipe professionnelle (qui peut être pluridisciplinaire selon les lieux) et les différents partenaires (collectivités territoriales, commerces, espaces culturels…). Pour mon mémoire, j’ai voulu centrer mes recherches sur la famille car mon identité professionnelle est basée sur les relations au sein de la triade enfants / parents / professionnels. En effet, pour moi, l’enfant ne peut être accueilli seul : sa famille constitue son principal repère (surtout dans son enfance). Je pense qu’il ne peut y avoir de rupture entre les deux principaux lieux de vie de l’enfant. Les relations parents / professionnels sont positives dans le sens où les échanges vont permettre à l’équipe d’adapter sa pratique et ses positionnements vis à vis de l’enfant. Cependant, il faut préciser que toute relation peut conduire à des situations conflictuelles, difficiles à gérer.

Ainsi, il est essentiel pour moi de définir ce que représente la famille, notamment dans ce qu’elle apporte à l’enfant. Avant d’aborder la question des fonctions de la famille, il est important de définir ce terme, car il englobe diverses acceptions : Tout d’abord, la famille est un ensemble de personnes formé par le père, la mère et les enfants, c’est aussi l’ensemble de toutes les personnes ayant un lien de parenté par le sang ou par alliance (c’est à dire, une succession d’individus qui descendent les uns des autres, de génération en génération). Enfin, la famille peut également être l’ensemble des enfants issus d’un mariage. En analysant ces données, je remarque que c’est l’enfant qui définit la famille : il peut alors y avoir famille sans couple (famille monoparentale, par exemple) et couple sans famille, donc sans enfant(s). La notion de descendance a alors une valeur très forte. Nous sommes actuellement dans un contexte de mutations sociales, avec l’apparition de nouvelles structures familiales (familles monoparentales, recomposées, homoparentales…) qui conduisent à une centration sur l’enfant : les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leur enfant et sont prêts à en avoir moins pour y parvenir.

De plus, cela est aussi accentué par la multiplication d’ouvrages à visée éducative, destinés aux parents désireux d’acquérir des connaissances. Dans cette optique, la famille constituerait selon moi, une institution du fait de son caractère durable : par exemple, dans le cas où deux personnes qui un enfant divorcent, on peut dire que le couple conjugal est désormais dissout, par contre le couple parental continue d’exister en raison de la présence de l’enfant. La famille semble avoir pour fonction de répondre à une série de besoins (protection, sécurité physique et affective, alimentation, sommeil, hygiène et santé) et de relations essentielles pour le devenir de l’enfant et de son développement psychique. Ainsi la relation parents / enfants reste le noyau principal de la constitution de la personnalité de l’enfant. De plus, la famille est le premier lieu social où vit l’enfant : c’est le premier relais entre celui-ci et son environnement. L’enfant se socialise par le biais des relations avec son proche entourage (c’est une socialisation intra-familiale ou primaire).

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ce mémoire, j’ai tenté de mettre en évidence comment un EJE peut, au quotidien, accompagner un enfant placé et ses parents, tout en m’interrogeant sur le maintien des liens et sa légitimité dans certains cas. En effet, l’EJE qui voit mise à mal sa mission de « maintien des liens parents / enfants » se doit d'évaluer la possibilité de ce maintien des liens ou de constater la rupture. Dans le cas d’un maintien, il s’agit d’abord pour l’EJE d’intervenir auprès de l’enfant, pour l’aider à se reconstruire et à supporter la séparation. Tout en aidant les parents à retrouver leur fonction parentale auprès de leurs enfants. Dans le cas d’une rupture, il me paraît nécessaire que l’EJE, en dépit de l’idéologie du lien, mette tout en oeuvre afin d'accepter une réalité souvent difficile.

De plus, il me semble raisonnable de se détacher de l'idée que : le statut de l'enfant qui n'a plus ou trop peu de relations avec ses parents est la pire destinée. Les recherches actuelles, notamment sur le processus de résilience, nous montre qu'une séparation définitive ne semble pas insurmontable pour l'enfant. Toute cette réflexion m’amène à la conclusion que l’EJE doit (en collaboration avec l’équipe et les partenaires sociaux) tout faire pour aider au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants, mais qu’il doit aussi permettre à l’enfant d’entrer dans un processus de résilience lorsque la rupture semble inévitable. L’écriture de ce mémoire m’a fait prendre conscience de la complexité du concept de « maintien des liens ». En effet, l’avenir de l’enfant maltraité doit-il s’envisager avec ou sans ses parents ? Cette question est épineuse et divise.

Mais il me semble que l’on ne peut se prononcer définitivement car chaque situation est différente, demande une attention et une évaluation bien spécifique. Je pense qu’il faut avoir le souci de ne pas enfermer les personnes dans leurs actes. Les équipes ont pour première mission de discerner si le lien parent/enfant est structurant ou au contraire « destructeur »40. Ce dont je suis convaincue c'est que l’EJE doit ouvrir les yeux, pour s’ouvrir aux voies où l’enfant pourra évoluer dans un climat propice qui l’aidera à s’épanouir et à devenir un être social capable de vivre harmonieusement parmi ses pairs. En gardant à l’esprit que quelle que soit la « fragilité » des parents, quel que soit le danger auquel l’enfant est confronté, ils restent « ses » parents malgré tout. Il semblerait que les liens du sang aient un poids important, qui empêche souvent l’enfant de s’investir totalement dans un ailleurs. Ne constate-t-on pas que beaucoup d’enfants abandonnés, puis adoptés éprouvent cet irrésistible besoin de connaître leurs origines ? Le fait de connaître ses origines, c'est s’inscrire dans une histoire, une filiation, s’identifier et construire sa propre personnalité.

Le relais parents assistantes maternelle ou la mission d'accueillir et d'accompagner le parent

L’aménagement, la réduction du temps de travail et la flexibilité de l’emploi ont profondément bouleversé le monde du travail, et par conséquent la demande en matière d’accueil du jeune enfant, dans la diversité des situations et des besoins d’accueil. Et la question du mode de garde se pose souvent pour les parents bien avant la naissance et parfois même dès les premiers mois de grossesse de la maman, particulièrement dans les régions victimes d’une pénurie de modes d’accueil du jeune enfant. Je pense à une maman venue prendre contact avec le relais parents-assistantes maternelles qui m’a accueilli pour ce stage long : Enceinte de trois mois, son entourage lui conseillait avec insistance de se dépêcher à rechercher un mode d’accueil pour son enfant.

Quelque peu interpellée, elle arrive à nous avec ses inquiétudes et nous confie qu’elle n’a pas encore pensé quel mode d’accueil elle souhaitait pour son enfant, et que tout cela lui semblait si lointain que d’y penser déjà suscitait chez elle une « petite » angoisse, nous disait-elle. « Je suis juste enceinte, et il faut déjà que je pense à confier mon enfant, c’est difficile ! ». Se séparer de son enfant, le confier à d’autres, le « partager » avec d’autres n’est pas chose facile et peut susciter angoisse, culpabilité, rivalité, impression d’abandonner. Tous ces sentiments sont plus où moins présents chez les parents. Au cœur de l’accueil du jeune enfant, l’éducateur de jeunes enfants, et plus généralement tous les professionnels de la petite enfance, se doivent d’envisager une réflexion sur comment accueillir le parent en structure d’accueil. Cette question de l’accueil et parfois de l’accompagnement du parent s’est souvent posée à moi au cours de la formation : quelle ouverture fait-on aux parents dans les structures, que leur offre-t-on ? mais aussi, pourquoi et comment travailler cette ouverture ? Au regard de mes différents stages et de la conjoncture actuelle, j’ai eu l’occasion de constater combien cette question de l’accueil du parent était inégalement travaillée.

Pourtant, il me semble capital que cet accueil soit pensé car envisager l’accueil d’un enfant ne peut se faire sans passer par l’accueil du parent. Mon stage long, réalisé au sein d’un relais parents-assistantes maternelles, m’a permis de me centrer sur cette question ou comment accueillir et accompagner le parent. Cette mission du relais se pose dans l’objectif d’offrir un accueil pour l’enfant dans les meilleures conditions possibles, et en particulier au domicile des assistantes maternelles. Se donner un telle mission pour une structure amène à penser cet accueil et cet accompagnement du parent dans la dimension de la relation éducative, et c’est sur cet aspect que je choisis d’orienter mon mémoire.

"Allô Maman, bobo" ou l'EJE face à la souffrance des jeunes enfants hospitalisés et de ses proches

J’ai donc effectué mon stage long à responsabilité éducative dans un hôpital de rééducation de la région parisienne. J’étais plus particulièrement dans le service de rééducation traumatologique et orthopédique infantile qui a une capacité d’accueil de 30 enfants en internat et de 15 enfants en hôpital de jour. Les enfants qui y sont hospitalisés ont entre 0 et 17 ans et nécessitent une rééducation après un traumatisme ou une chirurgie orthopédique. Ce service est également le lieu de suivi d’enfants atteints de malformation congénitale des membres, d’une pathologie osseuse congénitale ou acquise mais encore d’affections neuro-orthopédiques. La durée des hospitalisations va en moyenne de 3 mois à 1 an, parfois beaucoup plus.

Les enfants sont pris en charge par l’équipe soignante (médecins, infirmiers, auxiliaires de puériculture, aides soignants), par l’équipe de rééducation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes), par l’équipe éducative (deux éducateurs spécialisés, une éducatrice de jeunes enfants, une monitrice éducatrice et un animateur), et enfin par les psychologues, l’assistante sociale, et le personnel de service. La journée, les enfants sont scolarisés dans l’école qui se trouve au sein du service, exceptés ceux qui sont trop jeunes ou qui sont porteurs d’un handicap mental important ne permettant pas leur insertion dans une classe (ceux-ci restent donc dans le jardin d’enfants). Le reste du temps, les enfants peuvent aller au jardin d’enfants (la salle des « petits ») ou dans la salle d’ordinateurs (la salle des « grands »), en dehors des soins et des séances de rééducation.

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