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Éloge de la Faiblesse : Alexandre Jollien

Éloge de la Faiblesse : Alexandre Jollien

L’auteur, Alexandre JOLLIEN, citoyen helvétique, a passé dix-sept ans de sa vie dans une institution spécialisée pour infirmes moteurs cérébraux. Naissant asphyxié du fait d’une circulaire du cordon ombilical, il est transporté dans une unité de réanimation néonatale où il survit au prix de séquelles motrices. Toutes ses acquisitions vont être retardées et c’est après de nombreuses séances d’orthophonie, de rééducation et d’ergothérapie qu’il «mâchouille ses mots et titube gaiement».

Néanmoins, Alexandre JOLLIEN termine des études de philosophie et convoque dans «Éloge de la faiblesse» Socrate le maïeuticien (curieux revers du sort) pour l’entretenir de son parcours allant de l’institution spécialisée à son métier d’homme puis de philosophe. C’est pendant sa période d’institutionnalisation que l’auteur ressent le plus de joie : joie d’exister et joie procurée par l’existence de l’autre. Cette joie est communicative quel que soit le niveau d’handicap du camarade : retard mental, infirme moteur cérébral voire camarade grabataire au lit. Malheureusement, l’institution a ses codes, ses interdits et son langage propres que l’auteur doit désapprendre dès qu’il quitte l’institution afin de faire sienne une nouvelle grille de lecture : celle de l’extérieur.

Par exemple, la communication tactile de l’intérieur se heurte au rayon social de l’extérieur. L’auteur, reclus initialement dans un ghetto, est mis en immersion dans la vie extérieure, immersion d’un groupe dans un autre groupe. Les principes de l’éducation spécialisée ont évolué depuis : actuellement l’intégration de l’handicapé en milieu ouvert (classes normales ou monde du travail) est préconisée plutôt que son intégration dans des structures spécialisées (écoles spécialisées, ateliers protégés). Le dialogue entre Socrate et Alexandre Jollien aborde tour à tour les différents aspects de la vie d’une personne affaiblie dans un centre spécialisée et en milieu ouvert i.e. à l’extérieur. A de rares exceptions près, l’auteur constate le manque de pragmatisme des éducateurs du centre qui passent beaucoup de temps en réunion à formaliser des problèmes plutôt qu’à les résoudre sur le terrain.

La distance mise par les éducateurs entre eux-mêmes et leurs protégés est délétère car elle frustre l’handicapé de chaleur humaine et le réduit à l’état de chose en le réifiant. L’approche de la souffrance d’Alexandre JOLLIEN est bouddhiste : «Rien ne sert de discourir, d’épiloguer des heures sur la souffrance. Il faut trouver les moyens pour l’éliminer et si on ne le peut pas, l’accepter, lui donner sens».

Catégorie: Fiche de lecture Assistant de service social
Type de fichier: application/pdf
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