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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Comment l'éducateur spécialisé peut-il permettre aux enfants autistes accueillis en Institut Médico-Educatif de comprendre et d'exprimer leurs émotions?

Comment l'éducateur spécialisé peut-il permettre aux enfants autistes accueillis en Institut Médico-Educatif de comprendre et d'exprimer leurs émotions?

Après dix mois auprès de ces enfants, dont six où j'ai pu essayer avec eux de pallier à leurs difficultés émotionnelles pour leur permettre de vivre plus sereinement leurs affects et la relation à l'autre, j'ai parfois pu perdre de vue leurs progrès devant les obstacles que représentent chez chacun d'entre eux les troubles autistiques. C'est un travail d'humilité et de patience. Là où d'autres enfants, avec handicap ou non, se servent de leur « intuition sociale » ou « empathie » pour décrypter les situations émotionnelles qu'ils rencontrent, ces enfants là n'ont pas la possibilité d'accéder seul à ce décodage. J'ai donc fait le choix de proposer un outil de médiation entre eux et leurs émotions : le mime. Si les résultats sont encourageants auprès d'enfants autistes, j'ai l'intime conviction que cet outil peut également permettre à d'autres enfants dont la vie émotionnelle s'est enrayée d'apprendre ou de réapprendre à s'exprimer et à prendre confiance en ce qu'ils ressentent ainsi qu'en la réponse des adultes en face d'eux.

Catégorie: Mémoire Educateur spécialisé
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L'internat pour jeunes sourds : un lieu pour s'entendre ?

C’est tout naturellement que je suis entrée en formation d’éducateur spécialisé. Mes activités d’enfant et d’adolescente, l’éducation que j’ai reçue m’y ont conduite avec évidence. Ma famille m’a transmis une ouverture d’esprit certaine et surtout une grande curiosité du monde qui nous entoure et des gens qui y vivent. De nombreux voyages et des relations multi-culturelles m’ont amenée à appréhender naturellement la différence, à l’accepter et à m’en enrichir. C’est, sans aucun doute, cet aspect de mon éducation qui m’a donné l’envie de m’orienter vers une profession sociale. Le fait d’avoir beaucoup travaillé en colonie de vacances et d’avoir eu l’occasion d’encadrer des enfants atteints de maladies ou de handicaps mentaux (dans le cadre d’une activité équestre) et, de ce fait, de côtoyer des éducateurs spécialisés, m’a fait choisir, plus particulièrement, ce métier. Avant d’entrer à l’IRTESS de Dijon, je m’étais fixé un parcours de formation.

Je souhaitais tout d’abord travailler auprès d’adultes atteints de handicap mental (pour avoir déjà côtoyé des enfants déficients mentaux, je m’interrogeais sur ce que leur proposaient les services médico-sociaux lorsqu’ils devenaient adultes). Ensuite, j’étais attirée par la communauté sourde que je connaissais déjà pour pratiquer la Langue des Signes Française (LSF) en association, depuis plusieurs années. Touchée par la problématique des enfants handicapés en général, et des sourds en particulier, ce n’est pas par hasard que je m’étais fixé comme objectif de travailler dans une institution pour jeunes sourds lors du stage long. Outre ma connaissance de leur langue et de leur communauté, je souhaitais mieux connaître le parcours de vie (et de développement) des personnes sourdes que je ne côtoyais qu’adultes.

Une tentative de changement (Expérience d’Assistance Éducative en Milieu Ouvert)

Wilfrid et son Biberon En réalité, Wilfrid a neuf ans. Mais si l’on se fie à sa seule corpulence, il paraît avoir trois ans de plus. Cependant, il boit toujours un biberon de lait-fraise avant de se coucher. Il vit avec sa mère et sa petite sœur dans un village aux alentours de la grande ville. Son père vient seulement de les reconnaître civilement, lui et sa sœur, et ne vit pas au domicile familial en permanence, il possède un autre logement dans un autre village. Les parents disent préférer ne pas habiter ensemble pour éviter de se disputer. Au démarrage de la mesure d’Aémo, le père de Wilfrid ne s'implique donc pas autant que la mère dans son éducation et celle de sa petite sœur. Ce matin-là, c'est le premier jour des vacances de février, et j'ai rendez-vous avec Wilfrid pour l'accompagner à un stage de foot qui débute à 10 heures. Wilfrid a tenu a participer à ce stage pour faire une activité extra-scolaire pendant ses vacances, mais également parce qu'il s'est fait renvoyé dernièrement du club de foot dont il faisait partie depuis deux ans. Le motif du renvoi d'après le président du club et l'entraîneur est que Wilfrid est ingérable sur un terrain de foot, il grogne trop, agresse l'arbitre, insulte et provoque son entraîneur par des gestes vulgaires et pique de violentes colères sur ses co-équipiers, il se sauve aussi parfois du terrain avec la balle en main pour aller courir dans les vignes… Les parents de Wilfrid reconnaissent que leur fils peut être un garçon difficile, qui taquine sans arrêt l'autorité et dépasse souvent les limites qu'ils tentent de lui imposer. Néanmoins, ils ont très mal vécu ce renvoi, ils ont essayé auprès du président du club de faire valoir les capacités de leur fils à changer d'attitude après une punition moins lourde qu'un tel renvoi. Mais l'entraîneur et le président leur ont dit que les autres parents ne voulaient plus que Wilfrid fasse partie de l'équipe, et qu'ils ne pouvaient pour l'instant pas faire autrement que de l'exclure, question de satisfaire les autres parents et de lui donner « une leçon de conduite ». Sachant qu'un stage de 5 jours était organisé par la mairie hors du cadre du club de foot pendant les vacances, j'ai proposé à Wilfrid de s’y inscrire. Ce serait pour lui l’occasion de retaper dans le ballon et de prendre du bon temps pendant les vacances. Nous avons eu au préalable, avec ses parents et lui-même, de nombreuses discussions sur le comportement de Wilfrid, et nous n'avons pas remis en cause les motifs de son renvoi. Un tel comportement engendre forcément de l'exclusion, et le respect des autres et des règles est nécessaire dans une équipe de foot. Je me souviens qu’au cours d’une sortie équitation, j’avais déjà discuté avec Wilfrid sur la question de l’autorité, je lui avais conseillé de faire des efforts. J’avais également évoqué avec lui la question du biberon du soir, je lui avais fait des remarques en lui disant qu'il n'était plus un bébé maintenant, en lui signifiant un peu le côté ridicule de son caprice du soir. Á ce sujet, ses parents pensaient le problème comme insoluble mais s’étaient montrés d'accord pour ne plus céder à son caprice : « c'est vrai, monsieur, vous avez raison après tout, s'il veut un biberon, il n'a qu'à se le faire lui même, on ne cautionnera plus. Mais bon, ça ne marchera pas quand même… » Au sujet du renvoi du club, Wilfrid nous avait dit avoir compris sa faute, et ne plus vouloir reproduire ce genre de dérives, mais une rancœur semblait lui rester au fond de la gorge vis à vis de l'entraîneur en question... De toute façon, à la mairie, on m'avait dit que ce stage ne serait pas conduit par le même entraîneur, mais par des éducateurs sportifs différents que ceux du club. C'était alors l'occasion pour Wilfrid de se prouver, ainsi que de prouver à ses parents et aux autres enfants et parents du village, qu'il est tout à fait capable de bien se tenir sur un terrain. Après, on pourrait envisager de discuter avec son entraîneur pour que Wilfrid réintègre son club, afin que le renvoi ne soit pas définitif. Le matin du démarrage du stage, j’arrive un peu en avance au domicile, et Wilfrid n'est pas à la maison, il est déjà parti sur le terrain. Son père et sa mère m'accueillent, et me voyant un peu surpris de voir que Wilfrid ne m'avait pas attendu, Monsieur M, le papa de Wilfrid, part le chercher pour qu'on puisse discuter tous ensemble. Le stage ne débute que dans une demi-heure. Wilfrid revient avec son père, il nous explique qu’il avait peur que je ne vienne pas au rendez-vous, c’est pourquoi, selon lui, il nous avait devancé. Nous discutons un peu, puis nous repartons en voiture, son père vient avec nous. Nous faisons l'inscription dans un bureau municipal situé à côté du terrain, et nous apprenons là que c'est l'entraîneur habituel du club, finalement, qui va conduire le stage 3 jours sur 5. Wilfrid râle un peu, son père craint le pire, je dédramatise… L'inscription est faîte et il n'y a pas de raison que Wilfrid ne participe pas à ce stage. Quand nous arrivons près des vestiaires, l'entraîneur n'est pas encore là, il n'y a que des jeunes éducateurs sportifs qui gonflent les ballons. Peu d'enfants sont encore arrivés, nous sommes en avance. Wilfrid s'est arrêté au coin d'un bosquet sur un trottoir, accroupi, la tête baissée, il nous cache son regard et refuse de venir avec nous dans les vestiaires. Je lui dis de venir, son père aussi, mais Wilfrid boude et semble figé dans sa position de retrait. Son père commence à dire que ce n'est pas la peine, « quand il est comme ça, y'a rien à en tirer ». Je le sens prêt à se mettre en colère contre Wilfrid, mais je le devance, je rejoins Wilfrid, m'accroupis près de lui et lui murmure des mots rassurants en lui demandant de faire un effort, de ne pas faire le bébé… Il refuse de nous suivre, je n'insiste pas, me lève, rejoint le père dans les vestiaires, mais en passant la porte, je me retourne, je sens une présence, et en effet, Wilfrid me colle aux basques, avec un grand sourire… Son père est étonné, il me regarde et je vois dans ses prunelles comme un bravo qui s'affiche. Nous discutons un peu avec les éducateurs sportifs, ils sont plutôt contents que Wilfrid vienne participer à ce stage, du moins, ils n'y voient pas d'inconvénient, ce n'est pas le Club et Wilfrid a bien le droit d'être là au même titre que les autres enfants. Nous sommes maintenant sur le parking, Wilfrid a retrouvé des camarades, et je reste avec le père car nous tenons tous les deux à voir l'entraîneur avant que ne débute le stage, histoire de le rencontrer et surtout d'indiquer à ce monsieur que Wilfrid bénéficie d'un suivi éducatif et que nous pensons que sa participation à ce stage est nécessaire à son bien-être (physique et moral…). Une grosse voiture noire, genre Mercedes, débouche sur le parking et manque d'écraser des gosses sur son passage. Coups de freins violents… Monsieur M m'annonce qu'il s'agit de l'entraîneur alors que je viens devant lui de lâcher une remarque du genre : - « Il ne manque pas de culot celui-là ! Quel chauffard ! » Monsieur M. semble bienheureux de mon jugement car il m'avoue ne pas porter ce personnage dans son cœur. Je respire deux trois fois pour ravaler ma colère, et ce monsieur sort de sa voiture et se dirige vers nous. J'aurais avec lui une discussion calme et posée ne laissant pas paraître ma colère. Monsieur M. préfère se taire, je crois qu'il se mord les lèvres... L'entraîneur nous dit qu’il ne voit pas d'inconvénient à la participation de Wilfrid à ce stage. Nous saluons Wilfrid et nous nous retrouvons dans la voiture, son père et moi. Celui-ci s'exclame alors en m'avouant que lui n'arrivait pas à contrôler ses nerfs comme il m'avait vu faire. Et qu'il n'arrivait pas non plus à se faire entendre de Wilfrid sans lui mettre une claque ou un coup de pied aux fesses. C'est une des premières discussions que nous aurons autour de l'autorité du père, et de la nécessité de ne pas s'emporter au quart de tour. Ce ne sera pas la seule. Le fait que ce père m'ait vu en situation à l'extérieur du domicile agir avec son fils et des intervenants externes a pu lui donner des pistes pour faire évoluer son comportement de père. Ce père m’a ensuite réservé un accueil toujours très chaleureux et m’a semblé à l’écoute des conseils que j’ai tenté de lui apporter. Par la suite, après trois mois d'exclusion, Wilfrid a réintégré le club de foot. Et puisque ses parents ont refusé de lui préparer son biberon du soir en lui renvoyant qu’il n’avait qu’à se le préparer lui-même, Wilfrid a laissé tomber son caprice. Il ne réclame plus son biberon.

L'importance du quotidien dans la prise en charge éducative

Dans l'institution où je suis employée j'accompagne les personnes adultes dans leur vie quotidienne, du lever au coucher. En tant qu'éducatrice je suis donc amenée à réfléchir sur la façon dont je vais utiliser ce quotidien afin d'en faire un outil professionnel. Le rôle de l'éducateur va être de s'appuyer sur ce quotidien pour pouvoir apporter au public qu'il accompagne l'ensemble des repères qui lui permettront de se structurer.

Entre la norme et le projet individuel, une médiation au quotidien

Problématique Durant ma formation et au travers de mes diverses expériences professionnelles (stages ou autres), il m’a semblé que les notions de « norme », de « normalisation » étaient centrales dans la prise en charge éducative. Au regard de certaines situations rencontrées sur le terrain, j’en suis arrivé à un certain nombre de questions : comment la personne, « malgré » ses différences, peut-elle trouver une place dans la société ? Est-ce que pousser la personne à entrer dans une norme ne revient pas à nier son individualité ?

Quel intérêt, pour la personne, y a-t-il à s’inscrire dans une norme ? Comment l’éducateur peut-il répondre à une demande de la société ? Tout en tenant compte des besoins, désirs de la personne ? En effet, l’éducation spécialisée peut souvent être réduite à un rôle de régulation sociale qui tendrait à « remettre dans le droit chemin » les personnes qui « s’en égarent ». J’ai pu, sur les différentes structures que j’ai rencontrées, me rendre compte qu’effectivement, il pouvait y avoir ce que je nommerai une volonté de « normalisation » des personnes. Or, la commande sociale n’est pas si simpliste, et tend également à ce que la personne trouve, au travers de cette « normalisation », une place dans la société ; c’est ce que l’éducateur, dans l’accompagnement, essaie d’impulser. Il me semble donc tout à fait fondamental de traiter cette question afin de pouvoir réfléchir à un positionnement éducatif qui tienne compte de cette double demande : l’une de la société, l’autre de l’usager. Hypothèses L’éducateur a une fonction de médiation entre la société et l’individu.

C’est-à-dire qu’il se doit de répondre, d’une part, à une commande sociale, qui pose son cadre de travail, son champ d’action et, parallèlement d’autre part, à une demande de la personne en fonction de ses besoins, compétences, difficultés, limites... Cette position sous-entend de la part de l’éducateur qu’il acquiert une connaissance suffisante de chacun, afin de pouvoir tenir cette fonction d’intermédiaire. Ma première hypothèse est qu’il est nécessaire, dans une démarche d’accompagnement, de passer par un travail d’évaluation. En effet, il s’agit de prendre la mesure des besoins, compétences, difficultés et limites de la personne afin d’envisager avec elle la place qu’elle pourra occuper dans la société. Ce n’est qu’après cette dynamique de rencontre avec la personne qu’on peut déterminer avec elle les axes d’un projet qui lui appartient. Ma deuxième hypothèse est que l’éducateur avant d’opérer une médiation entre l’individu et la société, opère une médiation entre l’individu et ce qu’il projette, autrement dit entre l’individu et lui-même. Cette médiation devrait alors permettre à la personne de se trouver une place au sein de la communauté.

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