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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Mémoire lien parent-enfants

Mémoire lien parent-enfants

Ce travail de recherche et mes diverses expériences pratiques m’ont permis de nourrir et d’approfondir ma réflexion autour de l’accompagnement de la relation parent-enfant, et d’en tirer les points essentiels.

Dans les structures d’accueils permanents comme la pouponnière, j’ai repéré que l’accompagnement de l’enfant se faisait dans son quotidien et que par conséquent, mon rôle en tant qu’EJE est de garantir la sécurité affective, physique, psychique de l’enfant afin de vivre au mieux la séparation avec ses parents.

L’EJE permet cela en favorisant au mieux le « sentiment continu d’exister » de l’enfant, nécessaire à son développement et créant ainsi les conditions favorables à la rencontre avec ses parents lors des temps de visite. J’ai saisi l’importance de reconnaître la place des parents.

En effet, il est nécessaire de se détacher de son propre idéal parental pour pouvoir repérer les compétences propres de chaque parent afin de les valoriser et de les accompagner dans les interactions avec leur enfant et dans leur lien parent/enfant. J’ai pu saisir le terme « accompagnement », et je le définirai comme le fait d’être aux côtés de, d’être présent pour guider, montrer, rassurer et pour encourager l’enfant. Pour les parents, cela leur permet de les aider à prendre conscience de leurs compétences parentales pour ensuite mieux dépasser leurs difficultés.

Dans sa pratique, l’EJE vise à mettre en place les conditions favorables à la rencontre entre l’enfant et son parent grâce à des supports éducatifs et relationnels. L’une de ces conditions pour moi est primordial, celle de créer une relation de confiance entre le parent et le professionnel réclamant diplomatie, écoute et empathie.

Mon expérience et ma pratique professionnelle au sein de ce service d’accueil d’urgence m’a permis de mettre en place des projets en lien avec mes objectifs et en cohérence avec le projet de l’unité, tout en préservant l’intérêt de l’enfant. J’ai pu organiser la vie quotidienne des enfants avec les autres membres de l’équipe, afin de mettre en œuvre les projets individualisés notamment en matière d’accompagnement et de maintien des liens entre l’enfant et son entourage.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
Type de fichier: application/pdf
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Devenir mère, être l'enfant de : être Eje dans cette dyade.

Ma première année de formation d’éducateurs de jeunes enfants a été très marquée par les théories sur la séparation ainsi que par les observations que j’avais faites en stage sur le même thème. Pour le choix de mon stage à responsabilité éducative, je voulais un lieu où la séparation serait vraiment au cœur de la problématique de la structure, aussi j’ai tout naturellement envisagé un stage en Foyer de l’Enfance. Cela étant, sans vraiment en comprendre les raisons, je m’apercevais que ce qui m’attirait réellement, était non pas l’enfant séparé de sa famille mais ce qui, d’une part pouvait faire que la relation parents-enfant soit troublée, et d’autre part je m’interrogeais sur les processus que la mère et l’enfant allaient mettre en œuvre pour se séparer psychiquement et donc se différencier.

Il m’a semblé dès lors évident d’aller en stage dans un lieu où je serai au plus près des relations précoces mère-enfant, et si les services de maternité ou de maternologie (unités mères-bébé) étaient pour moi des endroits difficilement envisageables du fait de l’univers très médical ou de la rareté des éducateurs de jeunes enfants, le centre maternel me paraissait un excellent compromis.

L'hôpital c'est dur pour moi... comme pour mes parents

Ce mémoire se base sur mon expérience lors du stage à responsabilité éducative dans un service pédiatrique d’un hôpital public de l’APHP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). Ce service accueillait, normalement, des enfants de 0 à 15 ans et 3 mois mais, afin de permettre une continuité des soins, il pouvait y être accueilli des jeunes jusqu’à 21 ans environ. Il reçoit tous types de maladies allant de maladies bénignes comme la gastro-entérite ou l’angine à des maladies plus graves telles que le cancer ou le sida (cf Annexe III : glossaire). Il s’y présente donc un grand échantillon d’âges et de maladies. Les enfants sont installés dans des chambres individuelles ou de deux personnes. Dans ce service, les parents peuvent rester auprès de leur enfant jour et nuit et les visites n’ont pas d’heure limite afin de favoriser la présence des parents auprès des enfants.

L’hôpital m’intéressait car il est un lieu de séparation difficile, stressant, entaché de nombreuses représentations. L’éducatrice de jeunes enfants, du fait de sa formation, y a donc un rôle important durant le séjour de l’enfant. Je voulais pouvoir appréhender comment l’enfant, ainsi que ses parents vivent ou "survivent" dans ce lieu, comment, l’éducatrice de jeunes enfants peut aider à rendre moins difficile ce moment de séparation . Durant cette expérience j’ai pu me rendre compte que, quel que soit l’âge que l’on a, l’hôpital n’est pas toujours agréable à vivre. L’hospitalisation se fait la plupart du temps parce que la personne est souffrante et amène obligatoirement une séparation d’avec le milieu familial ; « (c’) est toujours vécu comme une expérience stressante et pénible » . On peut donc facilement comprendre que celle-ci ne soit pas facile à vivre pour le jeune enfant tout comme pour ses parents.

Effectivement, il n’est pas facile pour les parents et les enfants de se séparer ou tout du moins de se retrouver dans un lieu inconnu, étranger ; d’autant moins que la maladie est présente et que cette séparation se fait pour le bien de l’enfant, afin que celui-ci guérisse. De plus si cette séparation physique d’avec les parents est obligatoire, elle peut être la première séparation survenant entre l’enfant et ses parents. Il n’est pas simple de se séparer des personnes avec qui l’on a des relations privilégiées, des premières relations que l’on a créées avec le monde extérieur qui peut être vécu comme violent pour l’enfant, des adultes qui les sécurisent et leurs servent de repères. Cependant, de plus en plus d’hôpitaux s’ouvrent à la famille et permettent aux parents d’être présents tout au long de l’hospitalisation de leur enfant, tout comme le lieu où j’ai réalisé mon stage. Mais ces parents peuvent se retrouver gênants pour l’équipe ou tout du moins en avoir l’impression, de ce fait, le dialogue entre les professionnels et les parents peut alors devenir difficile puisqu’un stress persiste des deux côtés. Il n’est pas simple pour un parent comme pour un enfant d’être en relation avec autrui s’il ne se sent pas en totale sécurité, s’il craint ce qui peut se passer. Parler n’est pas facile ! Or la relation parents-enfant est quelque chose de structurant, de fort et de nécessaire pour le développement de l’enfant. 

Le langage émotionnel de l'enfant: un témoignage du dedans vers le dehors

Durant ma formation, j’ai progressivement pris conscience de toute l’importance des échanges avec le jeune enfant, qui se trouve être un individu de langage. Dans l’ensemble de mes stages, certaines situations d’échanges avec l’enfant m’avaient déjà interrogée. En effet, parfois le langage verbal ne suffit pas pour entrer en relation. Quels sont alors les moyens de l’enfant et du professionnel pour instaurer un échange ?

Lors de mon premier stage en ludothèque, j’ai travaillé avec des enfants porteurs de handicaps physiques et/ou mentaux, où cette question s’est manifestée. Avant d’entrer en relation avec eux, j’ai ressenti une appréhension, liée à la peur de ne pas comprendre leurs besoins, de ne pas savoir comment instaurer un échange. Certains ne parlaient que dans un langage m’apparaissant comme incompréhensible. L’interaction était alors basée sur ce que je pouvais voir de leurs manifestations corporelles. Mais quel sens donner à ces gestes ? Comment les interpréter au plus juste ?

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ce mémoire, j’ai tenté de mettre en évidence comment un EJE peut, au quotidien, accompagner un enfant placé et ses parents, tout en m’interrogeant sur le maintien des liens et sa légitimité dans certains cas. En effet, l’EJE qui voit mise à mal sa mission de « maintien des liens parents / enfants » se doit d'évaluer la possibilité de ce maintien des liens ou de constater la rupture. Dans le cas d’un maintien, il s’agit d’abord pour l’EJE d’intervenir auprès de l’enfant, pour l’aider à se reconstruire et à supporter la séparation. Tout en aidant les parents à retrouver leur fonction parentale auprès de leurs enfants. Dans le cas d’une rupture, il me paraît nécessaire que l’EJE, en dépit de l’idéologie du lien, mette tout en oeuvre afin d'accepter une réalité souvent difficile.

De plus, il me semble raisonnable de se détacher de l'idée que : le statut de l'enfant qui n'a plus ou trop peu de relations avec ses parents est la pire destinée. Les recherches actuelles, notamment sur le processus de résilience, nous montre qu'une séparation définitive ne semble pas insurmontable pour l'enfant. Toute cette réflexion m’amène à la conclusion que l’EJE doit (en collaboration avec l’équipe et les partenaires sociaux) tout faire pour aider au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants, mais qu’il doit aussi permettre à l’enfant d’entrer dans un processus de résilience lorsque la rupture semble inévitable. L’écriture de ce mémoire m’a fait prendre conscience de la complexité du concept de « maintien des liens ». En effet, l’avenir de l’enfant maltraité doit-il s’envisager avec ou sans ses parents ? Cette question est épineuse et divise.

Mais il me semble que l’on ne peut se prononcer définitivement car chaque situation est différente, demande une attention et une évaluation bien spécifique. Je pense qu’il faut avoir le souci de ne pas enfermer les personnes dans leurs actes. Les équipes ont pour première mission de discerner si le lien parent/enfant est structurant ou au contraire « destructeur »40. Ce dont je suis convaincue c'est que l’EJE doit ouvrir les yeux, pour s’ouvrir aux voies où l’enfant pourra évoluer dans un climat propice qui l’aidera à s’épanouir et à devenir un être social capable de vivre harmonieusement parmi ses pairs. En gardant à l’esprit que quelle que soit la « fragilité » des parents, quel que soit le danger auquel l’enfant est confronté, ils restent « ses » parents malgré tout. Il semblerait que les liens du sang aient un poids important, qui empêche souvent l’enfant de s’investir totalement dans un ailleurs. Ne constate-t-on pas que beaucoup d’enfants abandonnés, puis adoptés éprouvent cet irrésistible besoin de connaître leurs origines ? Le fait de connaître ses origines, c'est s’inscrire dans une histoire, une filiation, s’identifier et construire sa propre personnalité.

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