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Educateur spécialisé

L'éducateur spécialisé est un travailleur social qui participe à l'éducation d'enfants et d'adolescents dits inadaptés. Il soutient aussi des adultes présentant des déficiences physiques et/ou psychiques pour les aider à retrouver de l'autonomie.

Les émotions au centre du développement de l'enfant

Les émotions au centre du développement de l'enfant

La formation d’EJE comprend trois stages pratiques. J’ai consacré mes deux premiers stages à des structures d’accueil classique de la petite enfance. Je me suis particulièrement interrogée dans ces structures sur les situations des familles des usagers de ces structures en difficulté, et sur le réseau social mis en place pour les aider. Dans certains cas, lorsque la situation familiale se détériore, elle peut conduire au placement de l’enfant dans le but de le protéger et de permettre aux parents de mieux affronter leurs difficultés. Pour le stage à responsabilité éducative, j’ai décidé d’observer et d’étudier les problématiques de famille autour de l’enfant, dans une Maison d’Enfant à Caractère Social qui accueille des enfants de 3 à 12 ans placés à la demande des parents par l’intermédiaire de l’Aide Social à l’Enfance ou par le juge des enfants.

Au fur et à mesure, j’ai orienté mes recherches autour de la question de la gestion des émotions. Dans la maison d’enfant, tous les enfants accueillis ont connu et connaissent toujours des difficultés dans leur milieu familial. J’ai étudié le dossier d’un enfant pour comprendre la situation et l’histoire de ses parents. Ces derniers sont séparés, le père est instable et alcoolique et la mère vit avec une autre femme et son fils. Elle a elle-même été placée en tant qu’enfant et aujourd’hui son fils est placé par le juge des enfants depuis 4 ans pour cause d’immaturité maternelle, c’est-à-dire qu’elle rencontre des difficultés pour gérer le quotidien et prendre des décisions cohérentes vis-à-vis de son fils. Dès le début de mon stage, je me suis rendue compte que la prise en charge collective posait également des difficultés aux enfants, vu le peu de temps quotidien accordé par l’éducateur à chaque enfant, individuellement. David (6;5) présente un retard de langage et a du mal à s’adresser à l’éducateur. La gestion de l’ensemble du groupe ne laisse pas le temps à l’éducateur de prendre un moment avec cet enfant. De plus, les rythmes de la collectivité ne servent pas l’enfant. Trois ou quatre éducateurs se relaient tout au long de la journée, et les tâches quotidiennes occupent fréquemment la fin d’après-midi et le début de soirée. Elles ne laissent pas de temps de liberté à l’enfant.

Mes premières observations se basent sur le comportement des enfants dans la vie quotidienne. Mon objectif était de prendre du recul par rapport aux contacts que j’avais avec les enfants afin de comprendre les besoins de chacun. Le rôle de l’éducateur de jeunes enfants est d’accompagner l’enfant dans son développement. Il doit connaître ses propres capacités pour être en mesure de proposer à l’enfant des éléments dont il serait susceptible de se saisir pour évoluer. Le constat tiré de ces observations « pêle-mêle » est que les enfants se montrent souvent submergés par leurs émotions de manière imprévisible et ne peuvent se contrôler. Cela m’a également permis de comprendre la prédominance de mes propres émotions dans le choix des observations, dans l’élaboration des objectifs du projet d’action éducative mais aussi dans mes relations inter personnelles. C’est ainsi que j’ai orienté mon travail vers l’observation des émotions à la maison d’enfants. Les éducateurs ressentent eux aussi des émotions et j’ai voulu comprendre comment ils les canalisaient et s’en servaient pour avoir une réponse éducative par rapport à une discussion ou à un événement lié à un enfant.

L’expression des émotions est différente selon chaque personne et dépend de multiples facteurs. J’ai adapté mon comportement au fur et à mesure du temps et de ma relation avec l’enfant car l’expression des émotions n’est pas décodable au premier abord. Exemple 1 La joie de Nicolas (5;6) “Je vais chercher Nicolas dans sa classe. Sa maîtresse le complimente sur son travail. Nicolas sort dans la cour, agite ses bras et ses jambes de manière désordonnée et parle très fort en faisant des mimiques pour montrer sa force. Je lui demande la raison de son comportement et il me répond par un rire et part en trottinant sans m’adresser un mot.” Exemple 2: Jeremy (6;2) attends son papa “ Il est 16h30. Jeremy sort de la classe interne à l’établissement. Ce soir il est prévu que son père vienne le chercher vers 17h00. Il jette son cartable et ses chaussures dans le couloir et monte sur le meuble de la salle de bain d’où il pourra voir l’arrivée de son père. Je lui propose de venir goûter, mais il refuse car il dit qu’il goûtera chez lui. Il me demande de multiples fois l’heure entre 16h30 et 17h30 tout en restant assis sur le meuble. Son père n’arrive pas, Jeremy dit qu’il l’a oublié ou qu’il a eu un accident.

Puis, il reste assis sur le meuble sans parler, ni bouger. Son père arrive avec deux heures de retard. Jeremy se jette dans ses bras.” J’ai également observé des débordements d’émotions incontrôlables de certains enfants où les messages devant être véhiculés par les émotions étaient incompréhensibles. Tous ces éléments m’ont poussé à m’interroger sur les émotions exprimées par les enfants : · Quels sont les éléments de la vie de l’enfant pouvant être liés à l’expression de ses émotions ? · Quel est le rôle des émotions ? · Les émotions sont présentes dans la vie du groupe. Comment les émotions des uns agissent sur les émotions et le comportement des autres, et comment les éducateurs perçoivent-ils ces émotions ? · Quelles sont les moyens institutionnels donnés dans le domaine de l’expression des émotions ? · Quel est le cadre posé par les éducateurs pour apporter des réponses éducatives face aux émotions des enfants et en quoi cela est-il important ? · Comment l’environnement social influence-t-il l’expression des émotions? · Comment les éducateurs gèrent-ils leurs émotions? Les communiquent-ils aux enfants et vice versa? · Quel est l’impact des troubles de l’expression des émotions dans le développement de l’individu ? Ces différentes interrogations m’on permis de poser une question centrale : Comment prendre en compte les émotions dans l’accompagnement de l’enfant?

Pour répondre à cette question, je me suis basée sur l’hypothèse suivante : c’est par une attitude d'écoute que l'éducateur prend en compte les émotions de l’enfant, ainsi il lui permet de s'exprimer, d'avoir plus confiance en lui et favorise sa construction identitaire.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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Comment favoriser au mieux le bien-être de l’enfant autiste ?

Dans un premier temps, j'ai abordé la notion de l'autisme, ainsi que les textes de lois qui lui sont relatifs, afin de mieux comprendre la pathologie des enfants. J'ai ensuite présenté la structure, afin de montrer le cadre dans lequel j'ai évolué durant mon stage. Dans un second temps, je me suis penchée sur la notion de besoins ainsi que la prise en compte de la spécificité du développement de l'enfant présentant des troubles autistiques et leurs conséquences. Dans cette partie, j'ai souhaité illustrer la théorie avec mes observations de terrain. Dans la dernière partie, j'ai parlé de ma spécificité de stagiaire éducatrice de jeunes enfants dans l'accompagnement de l'enfant et sa famille, dans le but de mieux répondre aux besoins de l'enfant. Tout au long du mémoire je me suis positionnée en temps que future professionnelle afin de mettre en exergue l'importante du travail d'éducatrice de jeunes enfants dans une équipe pluri professionnelle au sein de l'institut médico éducatif.

Le fait d’être la seule (stagiaire) éducatrice de jeunes enfants au sein de l’institut médico éducatif, m’a renforcé dans mon identité professionnelle. De plus, cela me conforte dans l’idée que les éducateurs de jeunes enfants ont leur place au sein d’un IME. Ils apportent un autre regard grâce à leurs connaissances spécifiques du jeune enfant et de son développement. En effet, l’éducateur de jeunes enfants possède des connaissances sur l’enfant de moins de 7 ans. Au sein de l’institut médico-éducatif et dans d’autres établissements spécialisés, certains enfants présentent des besoins semblables au jeune enfant. Ce mémoire m’a aussi permis d’observer l’importance du travail en équipe et du partenariat afin de répondre au mieux aux besoins des enfants et de leur famille. Pour moi, le bien être de l’enfant permet un meilleur accompagnement. Lui fournir la sécurité dont il à besoin lui permettra de s’épanouir et de se développer harmonieusement.

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ce mémoire, j’ai tenté de mettre en évidence comment un EJE peut, au quotidien, accompagner un enfant placé et ses parents, tout en m’interrogeant sur le maintien des liens et sa légitimité dans certains cas. En effet, l’EJE qui voit mise à mal sa mission de « maintien des liens parents / enfants » se doit d'évaluer la possibilité de ce maintien des liens ou de constater la rupture. Dans le cas d’un maintien, il s’agit d’abord pour l’EJE d’intervenir auprès de l’enfant, pour l’aider à se reconstruire et à supporter la séparation. Tout en aidant les parents à retrouver leur fonction parentale auprès de leurs enfants. Dans le cas d’une rupture, il me paraît nécessaire que l’EJE, en dépit de l’idéologie du lien, mette tout en oeuvre afin d'accepter une réalité souvent difficile.

De plus, il me semble raisonnable de se détacher de l'idée que : le statut de l'enfant qui n'a plus ou trop peu de relations avec ses parents est la pire destinée. Les recherches actuelles, notamment sur le processus de résilience, nous montre qu'une séparation définitive ne semble pas insurmontable pour l'enfant. Toute cette réflexion m’amène à la conclusion que l’EJE doit (en collaboration avec l’équipe et les partenaires sociaux) tout faire pour aider au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants, mais qu’il doit aussi permettre à l’enfant d’entrer dans un processus de résilience lorsque la rupture semble inévitable. L’écriture de ce mémoire m’a fait prendre conscience de la complexité du concept de « maintien des liens ». En effet, l’avenir de l’enfant maltraité doit-il s’envisager avec ou sans ses parents ? Cette question est épineuse et divise.

Mais il me semble que l’on ne peut se prononcer définitivement car chaque situation est différente, demande une attention et une évaluation bien spécifique. Je pense qu’il faut avoir le souci de ne pas enfermer les personnes dans leurs actes. Les équipes ont pour première mission de discerner si le lien parent/enfant est structurant ou au contraire « destructeur »40. Ce dont je suis convaincue c'est que l’EJE doit ouvrir les yeux, pour s’ouvrir aux voies où l’enfant pourra évoluer dans un climat propice qui l’aidera à s’épanouir et à devenir un être social capable de vivre harmonieusement parmi ses pairs. En gardant à l’esprit que quelle que soit la « fragilité » des parents, quel que soit le danger auquel l’enfant est confronté, ils restent « ses » parents malgré tout. Il semblerait que les liens du sang aient un poids important, qui empêche souvent l’enfant de s’investir totalement dans un ailleurs. Ne constate-t-on pas que beaucoup d’enfants abandonnés, puis adoptés éprouvent cet irrésistible besoin de connaître leurs origines ? Le fait de connaître ses origines, c'est s’inscrire dans une histoire, une filiation, s’identifier et construire sa propre personnalité.

Le jeu, un moyen pour l'enfant handicapé moteur de briser sa coquille

Pendant mon stage, je me suis occupée du groupe du jardin d’enfants qui accueille quatre enfants âgés entre 3 et 4 ans et demi. Une Educatrice de Jeunes Enfants (E.J.E.) y travaille en collaboration avec une Aide Médico Psychologique (A.M.P.). Le programme suivi est celui de la petite section de maternelle. Par ailleurs, une grande place est laissée au jeu libre. Ces enfants ont besoin de l’adulte pour la plupart des gestes de la vie quotidienne et sont confrontés à un grand nombre de situations frustrantes du fait de leur handicap. Pouvoir faire des choses soi même, c’est se valoriser en tant qu’être humain, car l’aide d’autrui n’est plus indispensable, on a un sentiment de fierté. Ces enfants vont grandir, devenir des adultes.

Dans notre société, les adultes n’ont besoin d’aucune aide, ils font tout eux-mêmes. J’ai remarqué que l’on a tendance à faire beaucoup de choses à la place de l’enfant handicapé moteur parce que l’on est persuadé qu’il n’y arrivera pas ou parce que cela ira plus vite de le faire à sa place. Pourtant, si l’on persévère dans cette direction, l’enfant pourra prendre l’habitude d’être assisté pour tous les actes de sa vie et perdra tout goût de l’effort. Parallèlement, pouvoir faire des choix, c’est se positionner en tant que sujet, c’est s’affirmer, faire preuve d’esprit critique. Suite à ces constats, deux termes me sont venus à l’esprit : autonomie et indépendance. Nous utilisons souvent indifféremment les deux termes pour signifier la même chose. Pourtant ils ne sont certainement pas des synonymes.

Pour une cohérence éducative: le partenariat entre parents et professionnels

En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, mon intervention se fait à différents niveaux : pédagogique, éducatif, administratif, organisationnel ; et aussi en fonction des personnes rencontrées : l’enfant, les parents, l’équipe professionnelle (qui peut être pluridisciplinaire selon les lieux) et les différents partenaires (collectivités territoriales, commerces, espaces culturels…). Pour mon mémoire, j’ai voulu centrer mes recherches sur la famille car mon identité professionnelle est basée sur les relations au sein de la triade enfants / parents / professionnels. En effet, pour moi, l’enfant ne peut être accueilli seul : sa famille constitue son principal repère (surtout dans son enfance). Je pense qu’il ne peut y avoir de rupture entre les deux principaux lieux de vie de l’enfant. Les relations parents / professionnels sont positives dans le sens où les échanges vont permettre à l’équipe d’adapter sa pratique et ses positionnements vis à vis de l’enfant. Cependant, il faut préciser que toute relation peut conduire à des situations conflictuelles, difficiles à gérer.

Ainsi, il est essentiel pour moi de définir ce que représente la famille, notamment dans ce qu’elle apporte à l’enfant. Avant d’aborder la question des fonctions de la famille, il est important de définir ce terme, car il englobe diverses acceptions : Tout d’abord, la famille est un ensemble de personnes formé par le père, la mère et les enfants, c’est aussi l’ensemble de toutes les personnes ayant un lien de parenté par le sang ou par alliance (c’est à dire, une succession d’individus qui descendent les uns des autres, de génération en génération). Enfin, la famille peut également être l’ensemble des enfants issus d’un mariage. En analysant ces données, je remarque que c’est l’enfant qui définit la famille : il peut alors y avoir famille sans couple (famille monoparentale, par exemple) et couple sans famille, donc sans enfant(s). La notion de descendance a alors une valeur très forte. Nous sommes actuellement dans un contexte de mutations sociales, avec l’apparition de nouvelles structures familiales (familles monoparentales, recomposées, homoparentales…) qui conduisent à une centration sur l’enfant : les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leur enfant et sont prêts à en avoir moins pour y parvenir.

De plus, cela est aussi accentué par la multiplication d’ouvrages à visée éducative, destinés aux parents désireux d’acquérir des connaissances. Dans cette optique, la famille constituerait selon moi, une institution du fait de son caractère durable : par exemple, dans le cas où deux personnes qui un enfant divorcent, on peut dire que le couple conjugal est désormais dissout, par contre le couple parental continue d’exister en raison de la présence de l’enfant. La famille semble avoir pour fonction de répondre à une série de besoins (protection, sécurité physique et affective, alimentation, sommeil, hygiène et santé) et de relations essentielles pour le devenir de l’enfant et de son développement psychique. Ainsi la relation parents / enfants reste le noyau principal de la constitution de la personnalité de l’enfant. De plus, la famille est le premier lieu social où vit l’enfant : c’est le premier relais entre celui-ci et son environnement. L’enfant se socialise par le biais des relations avec son proche entourage (c’est une socialisation intra-familiale ou primaire).

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