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Educateur de jeunes enfants

L’éducateur de jeunes enfants favorise le développement et l’épanouissement des enfants de moins de 7 ans. Il intervient principalement dans les lieux de garde collectifs et toutes les structures d’accueil de la petite enfance.

Les émotions au centre du développement de l'enfant

Les émotions au centre du développement de l'enfant

La formation d’EJE comprend trois stages pratiques. J’ai consacré mes deux premiers stages à des structures d’accueil classique de la petite enfance. Je me suis particulièrement interrogée dans ces structures sur les situations des familles des usagers de ces structures en difficulté, et sur le réseau social mis en place pour les aider. Dans certains cas, lorsque la situation familiale se détériore, elle peut conduire au placement de l’enfant dans le but de le protéger et de permettre aux parents de mieux affronter leurs difficultés. Pour le stage à responsabilité éducative, j’ai décidé d’observer et d’étudier les problématiques de famille autour de l’enfant, dans une Maison d’Enfant à Caractère Social qui accueille des enfants de 3 à 12 ans placés à la demande des parents par l’intermédiaire de l’Aide Social à l’Enfance ou par le juge des enfants.

Au fur et à mesure, j’ai orienté mes recherches autour de la question de la gestion des émotions. Dans la maison d’enfant, tous les enfants accueillis ont connu et connaissent toujours des difficultés dans leur milieu familial. J’ai étudié le dossier d’un enfant pour comprendre la situation et l’histoire de ses parents. Ces derniers sont séparés, le père est instable et alcoolique et la mère vit avec une autre femme et son fils. Elle a elle-même été placée en tant qu’enfant et aujourd’hui son fils est placé par le juge des enfants depuis 4 ans pour cause d’immaturité maternelle, c’est-à-dire qu’elle rencontre des difficultés pour gérer le quotidien et prendre des décisions cohérentes vis-à-vis de son fils. Dès le début de mon stage, je me suis rendue compte que la prise en charge collective posait également des difficultés aux enfants, vu le peu de temps quotidien accordé par l’éducateur à chaque enfant, individuellement. David (6;5) présente un retard de langage et a du mal à s’adresser à l’éducateur. La gestion de l’ensemble du groupe ne laisse pas le temps à l’éducateur de prendre un moment avec cet enfant. De plus, les rythmes de la collectivité ne servent pas l’enfant. Trois ou quatre éducateurs se relaient tout au long de la journée, et les tâches quotidiennes occupent fréquemment la fin d’après-midi et le début de soirée. Elles ne laissent pas de temps de liberté à l’enfant.

Mes premières observations se basent sur le comportement des enfants dans la vie quotidienne. Mon objectif était de prendre du recul par rapport aux contacts que j’avais avec les enfants afin de comprendre les besoins de chacun. Le rôle de l’éducateur de jeunes enfants est d’accompagner l’enfant dans son développement. Il doit connaître ses propres capacités pour être en mesure de proposer à l’enfant des éléments dont il serait susceptible de se saisir pour évoluer. Le constat tiré de ces observations « pêle-mêle » est que les enfants se montrent souvent submergés par leurs émotions de manière imprévisible et ne peuvent se contrôler. Cela m’a également permis de comprendre la prédominance de mes propres émotions dans le choix des observations, dans l’élaboration des objectifs du projet d’action éducative mais aussi dans mes relations inter personnelles. C’est ainsi que j’ai orienté mon travail vers l’observation des émotions à la maison d’enfants. Les éducateurs ressentent eux aussi des émotions et j’ai voulu comprendre comment ils les canalisaient et s’en servaient pour avoir une réponse éducative par rapport à une discussion ou à un événement lié à un enfant.

L’expression des émotions est différente selon chaque personne et dépend de multiples facteurs. J’ai adapté mon comportement au fur et à mesure du temps et de ma relation avec l’enfant car l’expression des émotions n’est pas décodable au premier abord. Exemple 1 La joie de Nicolas (5;6) “Je vais chercher Nicolas dans sa classe. Sa maîtresse le complimente sur son travail. Nicolas sort dans la cour, agite ses bras et ses jambes de manière désordonnée et parle très fort en faisant des mimiques pour montrer sa force. Je lui demande la raison de son comportement et il me répond par un rire et part en trottinant sans m’adresser un mot.” Exemple 2: Jeremy (6;2) attends son papa “ Il est 16h30. Jeremy sort de la classe interne à l’établissement. Ce soir il est prévu que son père vienne le chercher vers 17h00. Il jette son cartable et ses chaussures dans le couloir et monte sur le meuble de la salle de bain d’où il pourra voir l’arrivée de son père. Je lui propose de venir goûter, mais il refuse car il dit qu’il goûtera chez lui. Il me demande de multiples fois l’heure entre 16h30 et 17h30 tout en restant assis sur le meuble. Son père n’arrive pas, Jeremy dit qu’il l’a oublié ou qu’il a eu un accident.

Puis, il reste assis sur le meuble sans parler, ni bouger. Son père arrive avec deux heures de retard. Jeremy se jette dans ses bras.” J’ai également observé des débordements d’émotions incontrôlables de certains enfants où les messages devant être véhiculés par les émotions étaient incompréhensibles. Tous ces éléments m’ont poussé à m’interroger sur les émotions exprimées par les enfants : · Quels sont les éléments de la vie de l’enfant pouvant être liés à l’expression de ses émotions ? · Quel est le rôle des émotions ? · Les émotions sont présentes dans la vie du groupe. Comment les émotions des uns agissent sur les émotions et le comportement des autres, et comment les éducateurs perçoivent-ils ces émotions ? · Quelles sont les moyens institutionnels donnés dans le domaine de l’expression des émotions ? · Quel est le cadre posé par les éducateurs pour apporter des réponses éducatives face aux émotions des enfants et en quoi cela est-il important ? · Comment l’environnement social influence-t-il l’expression des émotions? · Comment les éducateurs gèrent-ils leurs émotions? Les communiquent-ils aux enfants et vice versa? · Quel est l’impact des troubles de l’expression des émotions dans le développement de l’individu ? Ces différentes interrogations m’on permis de poser une question centrale : Comment prendre en compte les émotions dans l’accompagnement de l’enfant?

Pour répondre à cette question, je me suis basée sur l’hypothèse suivante : c’est par une attitude d'écoute que l'éducateur prend en compte les émotions de l’enfant, ainsi il lui permet de s'exprimer, d'avoir plus confiance en lui et favorise sa construction identitaire.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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Le relais parents assistantes maternelle ou la mission d'accueillir et d'accompagner le parent

L’aménagement, la réduction du temps de travail et la flexibilité de l’emploi ont profondément bouleversé le monde du travail, et par conséquent la demande en matière d’accueil du jeune enfant, dans la diversité des situations et des besoins d’accueil. Et la question du mode de garde se pose souvent pour les parents bien avant la naissance et parfois même dès les premiers mois de grossesse de la maman, particulièrement dans les régions victimes d’une pénurie de modes d’accueil du jeune enfant. Je pense à une maman venue prendre contact avec le relais parents-assistantes maternelles qui m’a accueilli pour ce stage long : Enceinte de trois mois, son entourage lui conseillait avec insistance de se dépêcher à rechercher un mode d’accueil pour son enfant.

Quelque peu interpellée, elle arrive à nous avec ses inquiétudes et nous confie qu’elle n’a pas encore pensé quel mode d’accueil elle souhaitait pour son enfant, et que tout cela lui semblait si lointain que d’y penser déjà suscitait chez elle une « petite » angoisse, nous disait-elle. « Je suis juste enceinte, et il faut déjà que je pense à confier mon enfant, c’est difficile ! ». Se séparer de son enfant, le confier à d’autres, le « partager » avec d’autres n’est pas chose facile et peut susciter angoisse, culpabilité, rivalité, impression d’abandonner. Tous ces sentiments sont plus où moins présents chez les parents. Au cœur de l’accueil du jeune enfant, l’éducateur de jeunes enfants, et plus généralement tous les professionnels de la petite enfance, se doivent d’envisager une réflexion sur comment accueillir le parent en structure d’accueil. Cette question de l’accueil et parfois de l’accompagnement du parent s’est souvent posée à moi au cours de la formation : quelle ouverture fait-on aux parents dans les structures, que leur offre-t-on ? mais aussi, pourquoi et comment travailler cette ouverture ? Au regard de mes différents stages et de la conjoncture actuelle, j’ai eu l’occasion de constater combien cette question de l’accueil du parent était inégalement travaillée.

Pourtant, il me semble capital que cet accueil soit pensé car envisager l’accueil d’un enfant ne peut se faire sans passer par l’accueil du parent. Mon stage long, réalisé au sein d’un relais parents-assistantes maternelles, m’a permis de me centrer sur cette question ou comment accueillir et accompagner le parent. Cette mission du relais se pose dans l’objectif d’offrir un accueil pour l’enfant dans les meilleures conditions possibles, et en particulier au domicile des assistantes maternelles. Se donner un telle mission pour une structure amène à penser cet accueil et cet accompagnement du parent dans la dimension de la relation éducative, et c’est sur cet aspect que je choisis d’orienter mon mémoire.

Toucher le monde pour grandir

Les découvertes, les activités, les moments privilégiés, les échanges, les chansons, les histoires… Autant d’éléments qui, dans le quotidien d’un enfant, se manifestent au travers des contacts. Au cours de mes diverses expériences, j’ai pu constater que les jeunes enfants utilisent majoritairement le sens du toucher dans leur quotidien, du choix de la matière du “doudou” à la communication. Leurs relations avec les adultes ou avec leurs pairs sont régies par des contacts selon leur état d’esprit : agressivité et caresses par exemple. De même à la découverte d’objets nouveaux, ils les manipulent et les touchent.

Lors d’activités faisant appel au toucher (l’eau, la brisure de riz, la peinture…), les enfants manifestent leur plaisir (sourires, amusement, sollicitations, concentration…). J’ai décidé d’étudier le sens du toucher et d’inscrire mes recherches dans le cadre de mon mémoire. Je me suis efforcée d’approfondir mes observations lors de mon stage à responsabilité, effectué en crèche collective.

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ce mémoire, j’ai tenté de mettre en évidence comment un EJE peut, au quotidien, accompagner un enfant placé et ses parents, tout en m’interrogeant sur le maintien des liens et sa légitimité dans certains cas. En effet, l’EJE qui voit mise à mal sa mission de « maintien des liens parents / enfants » se doit d'évaluer la possibilité de ce maintien des liens ou de constater la rupture. Dans le cas d’un maintien, il s’agit d’abord pour l’EJE d’intervenir auprès de l’enfant, pour l’aider à se reconstruire et à supporter la séparation. Tout en aidant les parents à retrouver leur fonction parentale auprès de leurs enfants. Dans le cas d’une rupture, il me paraît nécessaire que l’EJE, en dépit de l’idéologie du lien, mette tout en oeuvre afin d'accepter une réalité souvent difficile.

De plus, il me semble raisonnable de se détacher de l'idée que : le statut de l'enfant qui n'a plus ou trop peu de relations avec ses parents est la pire destinée. Les recherches actuelles, notamment sur le processus de résilience, nous montre qu'une séparation définitive ne semble pas insurmontable pour l'enfant. Toute cette réflexion m’amène à la conclusion que l’EJE doit (en collaboration avec l’équipe et les partenaires sociaux) tout faire pour aider au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants, mais qu’il doit aussi permettre à l’enfant d’entrer dans un processus de résilience lorsque la rupture semble inévitable. L’écriture de ce mémoire m’a fait prendre conscience de la complexité du concept de « maintien des liens ». En effet, l’avenir de l’enfant maltraité doit-il s’envisager avec ou sans ses parents ? Cette question est épineuse et divise.

Mais il me semble que l’on ne peut se prononcer définitivement car chaque situation est différente, demande une attention et une évaluation bien spécifique. Je pense qu’il faut avoir le souci de ne pas enfermer les personnes dans leurs actes. Les équipes ont pour première mission de discerner si le lien parent/enfant est structurant ou au contraire « destructeur »40. Ce dont je suis convaincue c'est que l’EJE doit ouvrir les yeux, pour s’ouvrir aux voies où l’enfant pourra évoluer dans un climat propice qui l’aidera à s’épanouir et à devenir un être social capable de vivre harmonieusement parmi ses pairs. En gardant à l’esprit que quelle que soit la « fragilité » des parents, quel que soit le danger auquel l’enfant est confronté, ils restent « ses » parents malgré tout. Il semblerait que les liens du sang aient un poids important, qui empêche souvent l’enfant de s’investir totalement dans un ailleurs. Ne constate-t-on pas que beaucoup d’enfants abandonnés, puis adoptés éprouvent cet irrésistible besoin de connaître leurs origines ? Le fait de connaître ses origines, c'est s’inscrire dans une histoire, une filiation, s’identifier et construire sa propre personnalité.

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C’est dans les années 90 que le secteur de la petite enfance a vu émerger le terme de bien-traitance. Depuis, son utilisation se généralise au sein de toutes les institutions et structures d’accueil à une rapidité fulgurante. Si ce néologisme ne possède pas encore de définition commune, son évocation apporte un regard nouveau sur l’éducation et le quotidien de l’enfant. Dans les années 70, les crèches, alors appelées « modes de garde pour les enfants dont les parents travaillent », deviennent « lieux de vie ».

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