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Educateur de jeunes enfants

L’éducateur de jeunes enfants favorise le développement et l’épanouissement des enfants de moins de 7 ans. Il intervient principalement dans les lieux de garde collectifs et toutes les structures d’accueil de la petite enfance.

Pour une cohérence éducative: le partenariat entre parents et professionnels

Pour une cohérence éducative: le partenariat entre parents et professionnels

En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, mon intervention se fait à différents niveaux : pédagogique, éducatif, administratif, organisationnel ; et aussi en fonction des personnes rencontrées : l’enfant, les parents, l’équipe professionnelle (qui peut être pluridisciplinaire selon les lieux) et les différents partenaires (collectivités territoriales, commerces, espaces culturels…). Pour mon mémoire, j’ai voulu centrer mes recherches sur la famille car mon identité professionnelle est basée sur les relations au sein de la triade enfants / parents / professionnels. En effet, pour moi, l’enfant ne peut être accueilli seul : sa famille constitue son principal repère (surtout dans son enfance). Je pense qu’il ne peut y avoir de rupture entre les deux principaux lieux de vie de l’enfant. Les relations parents / professionnels sont positives dans le sens où les échanges vont permettre à l’équipe d’adapter sa pratique et ses positionnements vis à vis de l’enfant. Cependant, il faut préciser que toute relation peut conduire à des situations conflictuelles, difficiles à gérer.

Ainsi, il est essentiel pour moi de définir ce que représente la famille, notamment dans ce qu’elle apporte à l’enfant. Avant d’aborder la question des fonctions de la famille, il est important de définir ce terme, car il englobe diverses acceptions : Tout d’abord, la famille est un ensemble de personnes formé par le père, la mère et les enfants, c’est aussi l’ensemble de toutes les personnes ayant un lien de parenté par le sang ou par alliance (c’est à dire, une succession d’individus qui descendent les uns des autres, de génération en génération). Enfin, la famille peut également être l’ensemble des enfants issus d’un mariage. En analysant ces données, je remarque que c’est l’enfant qui définit la famille : il peut alors y avoir famille sans couple (famille monoparentale, par exemple) et couple sans famille, donc sans enfant(s). La notion de descendance a alors une valeur très forte. Nous sommes actuellement dans un contexte de mutations sociales, avec l’apparition de nouvelles structures familiales (familles monoparentales, recomposées, homoparentales…) qui conduisent à une centration sur l’enfant : les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leur enfant et sont prêts à en avoir moins pour y parvenir.

De plus, cela est aussi accentué par la multiplication d’ouvrages à visée éducative, destinés aux parents désireux d’acquérir des connaissances. Dans cette optique, la famille constituerait selon moi, une institution du fait de son caractère durable : par exemple, dans le cas où deux personnes qui un enfant divorcent, on peut dire que le couple conjugal est désormais dissout, par contre le couple parental continue d’exister en raison de la présence de l’enfant. La famille semble avoir pour fonction de répondre à une série de besoins (protection, sécurité physique et affective, alimentation, sommeil, hygiène et santé) et de relations essentielles pour le devenir de l’enfant et de son développement psychique. Ainsi la relation parents / enfants reste le noyau principal de la constitution de la personnalité de l’enfant. De plus, la famille est le premier lieu social où vit l’enfant : c’est le premier relais entre celui-ci et son environnement. L’enfant se socialise par le biais des relations avec son proche entourage (c’est une socialisation intra-familiale ou primaire). L’enfant va ainsi être initié aux premières règles de vie sociale qu’il pourra s’approprier et réutiliser, notamment à l’école. La famille permettrait à l’enfant d’entrer dans le culturel, en organisant son système de valeurs et les comportements en accord avec son appartenance culturelle : la familles serait un lieu de transmissions, celles-ci pourraient alors se mettre en place grâce au langage (verbal et corporel). Depuis une vingtaine d’années, certains professionnels de la petite enfance par le biais d’institutions comme la crèche envisagent la famille de façon négative, en la jugeant « démissionnaire ». Ainsi, elles dénoncent les parents qui se déchargeraient de l’éducation de leur(s) enfant(s) en la confiant à des professionnels de la petite enfance. Les familles auraient perdu de leurs fonctions sociales, de leur autorité, la vie familiale serait beaucoup moins investie.

Il est cependant important de ne pas généraliser ce type d’interprétation. En tant que travailleur social, je pense qu’il est essentiel de me demander : quelles sont les réelles motivations du placement de l’enfant dans un lieu d’accueil comme la crèche ou la halte-garderie ? En effet, j’ai pu constater que la raison essentielle est liée au travail des parents ; le placement est soit un choix : le travail constitue un épanouissement personnel et ceci est d’autant plus visible avec l’accroissement du travail des femmes ; soit une obligation dans le but d’obtenir des revenus plus conséquents afin d’améliorer les conditions de vie. Cependant, j’ai aussi remarqué que les parents ressentent le besoin d’avoir du temps pour eux (loisirs, détente), ils peuvent alors bénéficier des services de la halte-garderie quelques heures par jour. Mais, bien que ces lieux aient été créés dans cette optique, il arrive que les professionnels fassent des remarques jugeantes, notamment à propos des mères « qui abandonnent leur enfant », comme j’ai pu le constater lors de mon deuxième stage de découverte. C’est donc dans ce contexte que les politiques sociales et les travailleurs sociaux, moi y compris, tendent à redonner une place aux parents au sein des institutions (et pas seulement à l’école), en partant du fait que le parent est le premier éducateur de son enfant, et que c’est tout d’abord à la maison que l’enfant va faire les premiers apprentissages.

Ainsi, il est primordial d’admettre que des personnes, autres que la famille, interviennent dans l’éducation de l’enfant, mais à des niveaux différents, par conséquent un travail en partenariat est nécessaire, afin qu’il y ait une cohérence entre ce que l’enfant va entendre et faire à la maison et dans le lieu d’accueil. Ainsi, il est possible de se demander comment, en tant qu’éducatrice de jeunes enfants, je vais intervenir dans la mise en place d’un partenariat entre les parents et les professionnels dans le cadre de l’éducation d’un enfant, notamment au sein d’une crèche parentale ; comment, en lien avec une équipe professionnelle, je vais tirer partie des situations que le partenariat génère, comment je vais intervenir afin de le favoriser et de le réguler. C’est pourquoi, après avoir présenter les spécificités des structures parentales en matière de relations parents / professionnels, je donnerai une vision (subjective) de ce que représente le partenariat ; puis, j’expliciterai mon intervention en relation avec l’investissement parental et enfin, avec l’éventualité d’un partenariat dans tout lieu d’accueil petite enfance.

CONCLUSION

Ah, le partenariat, quelle idée saugrenue !... Pas si insensée que cela si je considère la logique d’intervention qui se créée. L’enfant n’est pas tout seul dans le contexte de l’accueil collectif, car lorsque je prends en charge des enfants, je prends aussi en charge son environnement socioculturel. Et quel environnement plus significatif et signifiant pour l’enfant que sa famille. C’est le premier lieu qu’il connaît, où il fait les premiers apprentissages, où ses sentiments et émotions s’expriment pour la première fois. Alors comment ne pas tenir compte de cette entité si riche d’un point de vue relationnel et culturel. Ainsi, j’ai le désir de reconnaître les parents en tant que premiers éducateurs de leur enfant car c’est avant tout grâce à l’univers familial que le nourrisson, puis le jeune enfant, acquiert sa personnalité, son autonomie. C’est grâce à ses parents qu’un enfant vient au monde.

C’est pourquoi, l’éducatrice de jeunes enfants que je suis ne peut pas occulter les parents de la question de l’accueil dans les structures petite enfance. Au contraire, ils ont dans ma démarche professionnelle une place importante car je les considère comme de véritables partenaires éducatifs, dans le sens où je ne peux pas et je ne veux pas intervenir seule dans l’éducation de l’enfant. En effet, je tiens particulièrement à la mise en place d’une cohérence éducative afin qu’il y ait du lien entre les désirs parentaux en matière d’éducation et les actions éducatives que je mets en place avec l’équipe professionnelle. C’est pour cette raison que mon identité professionnelle est basé sur des outils pédagogiques et relationnels spécifiques : l’observation, l’écoute, et la parole. Dans ma pratique, ils représentent des moyens d’apprendre davantage sur l’enfant, sur sa famille, sur ce qu’ils vivent ; et ainsi de mettre à profit ces connaissances dans le but de proposer aux parents et à l’enfant un accueil individualisé, plus personnalisé. Pourquoi solliciter parents et enfants afin qu’ils « s’adaptent » à telle structure ? Pour moi, c’est le lieu qui doit tenter de s’adapter, en tenant compte des réalités institutionnelles, et ainsi le rythme, les habitudes de l’enfant tendraient à être respectés. Ceci me semble d’autant plus cohérent que l’enfant qui intègre une crèche, par exemple, a une vie à l’extérieur et celle-ci mérite que je m’y intéresse. Dans le partenariat, je considère que les parents sont complètement intégrés au travail en équipe et au projet pédagogique.

Mon rôle consiste alors à tout mettre en œuvre afin que les échanges se fassent dans un cadre professionnel. Pour cela, je suis en mesure de favoriser le partenariat lorsque celui-ci ne se fait pas automatiquement, en sollicitant les parents, en les interrogeant sur leur pratique personnelle sans être intrusive, en leur apportant mon soutien moral, un accompagnement dans leur expérience de la parentalité. L’enfant aussi a une place essentielle dans le partenariat car il est l’enjeu des échanges, c’est pour lui que parents et professionnels s’affairent. C’est avant tout pour lui et sa famille que je remets en question ma pratique professionnelle, pour être sans cesse logique et cohérente avec les situations qui évoluent. La cohérence vient alors de ma capacité à tenir compte des évolutions, qu’elles soient sociétales (politiques par exemple) ou inhérentes aux individus.

Ainsi, mon identité professionnelle repose sur cette complémentarité éducative, sur des échanges, une communication entre les enfants, les parents et l’équipe professionnelle. Car, pour moi, la cohérence vient de ce que chacun peut apprendre des autres et surtout de l’usage qui en est fait. Mais la question que je me pose désormais est de savoir si ce partenariat tant désiré et si la reconnaissance de la place des parents dans l’éducation ne tiennent pas qu’aux ambitions du travailleur social que je suis ? Qu’adviendra t-il de la parole des parents dans les changements législatifs et politiques ? Ne tendraient-ils pas à les comparer à de simples « consommateurs » qui « utiliseraient un service » sans se soucier de leurs désirs ? Et la question la plus importante : quelle place aura l’enfant dans cette société ?

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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Le jeu dans la relation parent/enfant

Chacun s’accorde à dire que le jeu est sûrement l’activité la plus spontanée de l’enfant. Ainsi, lors de mes deux premiers stages, j’ai eu l’occasion d’observer à maintes reprises les jeux de très jeunes enfants. J’ai pu y affiner ma pratique du jeu et mes relations avec les jeunes enfants n’en ont été que meilleures. Ces deux contextes différents que sont la crèche et la halte-garderie m’ont permis d’observer les nombreuses facettes des jeux des enfants, notamment au sein d’une vie en collectivité. Par ailleurs, ces observations m’ont avant tout permis de découvrir la richesse de leurs jeux, la multitude de moyens qu’ils déploient afin de créer leur propre univers. C’est pourquoi, j’ai souhaité orienter mon parcours de formation vers une structure telle qu’une ludothèque.

Ce lieu de vie où le jeu est le maître-mot m’a paru être l’endroit idéal pour voir ce qui est en jeu lorsque l’enfant joue. Une telle structure me permettrait alors d’observer une multitude de situations de jeux, et me donnerait également l’occasion d’observer les jeux d’enfants plus âgés qu’auparavant. De plus, la diversité des publics accueillis m’offrirait l’opportunité d’apprendre à connaître les différents usagers et différentes structures ayant inclus la ludothèque dans leur mode de fonctionnement. En effet, la ludothèque est pour moi synonyme d’une structure qui contribue à créer une dynamique de quartier. D’autre part, j’y vois également un lieu de rencontre et par là un lieu qui se veut créateur de liens. Enfin, ce choix m’offrirait la possibilité d’observer le fonctionnement d’une structure peu commune et de rencontrer une équipe pluridisciplinaire différente de ce que j’avais connu auparavant.

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ce mémoire, j’ai tenté de mettre en évidence comment un EJE peut, au quotidien, accompagner un enfant placé et ses parents, tout en m’interrogeant sur le maintien des liens et sa légitimité dans certains cas. En effet, l’EJE qui voit mise à mal sa mission de « maintien des liens parents / enfants » se doit d'évaluer la possibilité de ce maintien des liens ou de constater la rupture. Dans le cas d’un maintien, il s’agit d’abord pour l’EJE d’intervenir auprès de l’enfant, pour l’aider à se reconstruire et à supporter la séparation. Tout en aidant les parents à retrouver leur fonction parentale auprès de leurs enfants. Dans le cas d’une rupture, il me paraît nécessaire que l’EJE, en dépit de l’idéologie du lien, mette tout en oeuvre afin d'accepter une réalité souvent difficile.

De plus, il me semble raisonnable de se détacher de l'idée que : le statut de l'enfant qui n'a plus ou trop peu de relations avec ses parents est la pire destinée. Les recherches actuelles, notamment sur le processus de résilience, nous montre qu'une séparation définitive ne semble pas insurmontable pour l'enfant. Toute cette réflexion m’amène à la conclusion que l’EJE doit (en collaboration avec l’équipe et les partenaires sociaux) tout faire pour aider au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants, mais qu’il doit aussi permettre à l’enfant d’entrer dans un processus de résilience lorsque la rupture semble inévitable. L’écriture de ce mémoire m’a fait prendre conscience de la complexité du concept de « maintien des liens ». En effet, l’avenir de l’enfant maltraité doit-il s’envisager avec ou sans ses parents ? Cette question est épineuse et divise.

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Mémoire lien parent-enfants

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