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Educateur de jeunes enfants

L’éducateur de jeunes enfants favorise le développement et l’épanouissement des enfants de moins de 7 ans. Il intervient principalement dans les lieux de garde collectifs et toutes les structures d’accueil de la petite enfance.

L'hôpital c'est dur pour moi... comme pour mes parents

L'hôpital c'est dur pour moi... comme pour mes parents

Ce mémoire se base sur mon expérience lors du stage à responsabilité éducative dans un service pédiatrique d’un hôpital public de l’APHP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). Ce service accueillait, normalement, des enfants de 0 à 15 ans et 3 mois mais, afin de permettre une continuité des soins, il pouvait y être accueilli des jeunes jusqu’à 21 ans environ. Il reçoit tous types de maladies allant de maladies bénignes comme la gastro-entérite ou l’angine à des maladies plus graves telles que le cancer ou le sida (cf Annexe III : glossaire). Il s’y présente donc un grand échantillon d’âges et de maladies. Les enfants sont installés dans des chambres individuelles ou de deux personnes. Dans ce service, les parents peuvent rester auprès de leur enfant jour et nuit et les visites n’ont pas d’heure limite afin de favoriser la présence des parents auprès des enfants.

L’hôpital m’intéressait car il est un lieu de séparation difficile, stressant, entaché de nombreuses représentations. L’éducatrice de jeunes enfants, du fait de sa formation, y a donc un rôle important durant le séjour de l’enfant. Je voulais pouvoir appréhender comment l’enfant, ainsi que ses parents vivent ou "survivent" dans ce lieu, comment, l’éducatrice de jeunes enfants peut aider à rendre moins difficile ce moment de séparation . Durant cette expérience j’ai pu me rendre compte que, quel que soit l’âge que l’on a, l’hôpital n’est pas toujours agréable à vivre. L’hospitalisation se fait la plupart du temps parce que la personne est souffrante et amène obligatoirement une séparation d’avec le milieu familial ; « (c’) est toujours vécu comme une expérience stressante et pénible » .

On peut donc facilement comprendre que celle-ci ne soit pas facile à vivre pour le jeune enfant tout comme pour ses parents. Effectivement, il n’est pas facile pour les parents et les enfants de se séparer ou tout du moins de se retrouver dans un lieu inconnu, étranger ; d’autant moins que la maladie est présente et que cette séparation se fait pour le bien de l’enfant, afin que celui-ci guérisse. De plus si cette séparation physique d’avec les parents est obligatoire, elle peut être la première séparation survenant entre l’enfant et ses parents. Il n’est pas simple de se séparer des personnes avec qui l’on a des relations privilégiées, des premières relations que l’on a créées avec le monde extérieur qui peut être vécu comme violent pour l’enfant, des adultes qui les sécurisent et leurs servent de repères. Cependant, de plus en plus d’hôpitaux s’ouvrent à la famille et permettent aux parents d’être présents tout au long de l’hospitalisation de leur enfant, tout comme le lieu où j’ai réalisé mon stage. Mais ces parents peuvent se retrouver gênants pour l’équipe ou tout du moins en avoir l’impression, de ce fait, le dialogue entre les professionnels et les parents peut alors devenir difficile puisqu’un stress persiste des deux côtés. Il n’est pas simple pour un parent comme pour un enfant d’être en relation avec autrui s’il ne se sent pas en totale sécurité, s’il craint ce qui peut se passer.

Parler n’est pas facile ! Or la relation parents-enfant est quelque chose de structurant, de fort et de nécessaire pour le développement de l’enfant. C’est ce que j’ai pu observer tout au long de mes différents stages, que ce soit dans une crèche collective, dans une crèche d’un centre maternel mais surtout lors de cette expérience en service pédiatrique. C’est à mon avis dans ce lieu que la relation parents-enfant leur est la plus forte mais aussi la plus fragile (cela dépend de la situation, du moment…). Plus forte du fait de la présence de la maladie ou de la séparation, mais aussi plus fragile car elle se recrée dans un environnement étranger et parfois perçu comme hostile. Sachant l’importance de cette relation pour les jeunes enfants, j’en suis donc venue à me demander comment l’éducatrice de jeunes enfants peut permettre d’accompagner les parents et les enfants dans leur relation privilégiée malgré un environnement modifiant leurs comportements, qui peut être ressenti comme agressif sans que ce lien ne s’en trouve trop fragilisé ? A l’hôpital, les différents professionnels médicaux ne sont pas toujours facilement accessibles car le travail y est important et parfois même débordant.

L’éducateur(trice) de jeunes enfants est donc l’un des professionnels avec qui l’on peut le plus facilement parler. De ce point de vue, comment, en tant que professionnel de la petite enfance, peut-on permettre au lien unissant l’enfant à ses parents, qui s’est créé lors des premières années de la vie de l’enfant, d’être persistant et de résister au stress imposé par l’hospitalisation, sans être trop intrusif, mais en permettant à l’enfant de bénéficier d’une bonne continuité des soins physiques et psychiques de ses parents afin que celui-ci en sorte guéri et plus fort de son expérience ? Durant toute cette analyse, je souhaite montrer l’importance que peut avoir une éducatrice de jeunes enfants auprès de la relation duelle entre les parents et l’enfant, au sein d’un hôpital, par son rôle d’accompagnatrice afin que l’enfant bénéficie de tous les soins nécessaires à son bon développement. Je développerai donc ce point de vue pour la tranche d’âge "1 à 6 ans" car il me semble que c’est une période où le lien est très important et où l’enfant en a le plus besoin.

J’essaierai donc, dans une première partie, d’expliciter la structure dans laquelle ce stage s’est déroulé mais aussi la place qui était laissée dans ce lieu aux parents du point de vue du projet mais aussi du point de vue pratique. Puis, je tenterai dans une seconde partie, de préciser les effets que l’hospitalisation peut avoir sur l’enfant mais aussi sur le rapport parents-enfant qui puise ses origines dès les premières années de la vie de l’enfant. Enfin, dans une dernière partie, je dirai en quoi et comment l’éducatrice de jeunes enfants peut, à mon avis, avoir à l’hôpital un rôle important de soutien, d’accompagnement de ce lien à travers des moyens et des objectifs précis tout en soulevant la question des limites de ce soutien.

La maladie est une véritable épreuve pour le jeune enfant et ses parents. Elle a de nombreux effets dévastateurs tout comme la séparation de l’enfant vis à vis de son milieu familial si les professionnels n’y prêtent pas attention. Aujourd’hui, dans les hôpitaux, les parents sont souvent acceptés jour et nuit car le besoin du jeune enfant de la présence de ses parents à ses côtés a été enfin reconnue. Cette évolution est importante mais ne suffit pas puisque comme nous l’avons vu la maladie peut avoir une influence sur le lien parents-enfant ; ceux-ci peuvent, à cause de leurs préoccupations ne pas pouvoir être psychiquement disponibles pour l’enfant. C’est en cela que la spécificité professionnelle de l’éducatrice de jeunes enfants peut permettre de jouer un rôle d’accompagnement, de soutien dans le rétablissement de cette relation.

Il n’y a pas que la présence physique qui importe à l’enfant mais aussi la relation chaude et intime qu’il a construit avec ces figures d’attachement afin que celle-ci le portent, le soutiennent tout au long de cette expérience afin qu’il en ressorte plus fort. Pour cela, l’éducatrice de jeunes enfants a donc le devoir d’accompagner ce lien pour permettre le bon développement de l’enfant et que celui-ci trouve une réponse à la mesure de ses besoins. Pour moi, ce rôle ne se limite pas au cadre de l’hôpital. Quel que soit le type d’établissement dans lequel les éducatrices de jeunes enfants sont présentes, ce lien parents-enfant peut se trouver être mis à mal, ou peut-être mal installé à la naissance. L’éducatrice de jeunes enfants doit donc répondre à ce besoin de l’enfant. Il n’est pas facile d’être parent, ce "métier" ne connaît ni écoles, ni apprentissage et il s’apprend toujours sur le tas, au fur et à mesure de ces expériences. Ainsi quelle que soit l’institution, les parents nous posent le même genre de questions et ils veulent savoir : comment bien faire avec leur enfant.

C’est ce que j’ai pu voir tout au long de mes stages que ce soit en crèche collective, en crèche de centre maternel ou ici à l’hôpital. Notre relation privilégiée avec ces parents nous permet ainsi de répondre à ce besoin d’aide, de prévenir cet affaiblissement du lien intime entre les parents et l’enfant. Pour que l’enfant soit heureux et grandisse correctement, l’enfant a besoin de cette relation afin qu’il puisse ensuite découvrir en toute liberté et se sentir en sécurité quelle que soit la situation. Ce rôle est donc important, il se doit d’être discuté en équipe, qu’il se fasse en partenariat puisque l’éducatrice n’est jamais le seul professionnel dans une institution. L’éducatrice de jeunes enfants doit permettre ce partenariat pour que l’enfant s’épanouisse le mieux possible. On peut donc ce poser la question de l’importance du travail d’équipe au sein de l’institution et surtout lors de ce travail auprès des parents.

Catégorie: Mémoire Educateur de jeunes enfants
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"Allô Maman, bobo" ou l'EJE face à la souffrance des jeunes enfants hospitalisés et de ses proches

J’ai donc effectué mon stage long à responsabilité éducative dans un hôpital de rééducation de la région parisienne. J’étais plus particulièrement dans le service de rééducation traumatologique et orthopédique infantile qui a une capacité d’accueil de 30 enfants en internat et de 15 enfants en hôpital de jour. Les enfants qui y sont hospitalisés ont entre 0 et 17 ans et nécessitent une rééducation après un traumatisme ou une chirurgie orthopédique. Ce service est également le lieu de suivi d’enfants atteints de malformation congénitale des membres, d’une pathologie osseuse congénitale ou acquise mais encore d’affections neuro-orthopédiques. La durée des hospitalisations va en moyenne de 3 mois à 1 an, parfois beaucoup plus.

Les enfants sont pris en charge par l’équipe soignante (médecins, infirmiers, auxiliaires de puériculture, aides soignants), par l’équipe de rééducation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes), par l’équipe éducative (deux éducateurs spécialisés, une éducatrice de jeunes enfants, une monitrice éducatrice et un animateur), et enfin par les psychologues, l’assistante sociale, et le personnel de service. La journée, les enfants sont scolarisés dans l’école qui se trouve au sein du service, exceptés ceux qui sont trop jeunes ou qui sont porteurs d’un handicap mental important ne permettant pas leur insertion dans une classe (ceux-ci restent donc dans le jardin d’enfants). Le reste du temps, les enfants peuvent aller au jardin d’enfants (la salle des « petits ») ou dans la salle d’ordinateurs (la salle des « grands »), en dehors des soins et des séances de rééducation.

Maintien des liens en institution: Idéologie ou Réalité ?

Tout au long de ce mémoire, j’ai tenté de mettre en évidence comment un EJE peut, au quotidien, accompagner un enfant placé et ses parents, tout en m’interrogeant sur le maintien des liens et sa légitimité dans certains cas. En effet, l’EJE qui voit mise à mal sa mission de « maintien des liens parents / enfants » se doit d'évaluer la possibilité de ce maintien des liens ou de constater la rupture. Dans le cas d’un maintien, il s’agit d’abord pour l’EJE d’intervenir auprès de l’enfant, pour l’aider à se reconstruire et à supporter la séparation. Tout en aidant les parents à retrouver leur fonction parentale auprès de leurs enfants. Dans le cas d’une rupture, il me paraît nécessaire que l’EJE, en dépit de l’idéologie du lien, mette tout en oeuvre afin d'accepter une réalité souvent difficile.

De plus, il me semble raisonnable de se détacher de l'idée que : le statut de l'enfant qui n'a plus ou trop peu de relations avec ses parents est la pire destinée. Les recherches actuelles, notamment sur le processus de résilience, nous montre qu'une séparation définitive ne semble pas insurmontable pour l'enfant. Toute cette réflexion m’amène à la conclusion que l’EJE doit (en collaboration avec l’équipe et les partenaires sociaux) tout faire pour aider au maintien, à la rénovation ou la reconstruction des liens parents/enfants, mais qu’il doit aussi permettre à l’enfant d’entrer dans un processus de résilience lorsque la rupture semble inévitable. L’écriture de ce mémoire m’a fait prendre conscience de la complexité du concept de « maintien des liens ». En effet, l’avenir de l’enfant maltraité doit-il s’envisager avec ou sans ses parents ? Cette question est épineuse et divise.

Mais il me semble que l’on ne peut se prononcer définitivement car chaque situation est différente, demande une attention et une évaluation bien spécifique. Je pense qu’il faut avoir le souci de ne pas enfermer les personnes dans leurs actes. Les équipes ont pour première mission de discerner si le lien parent/enfant est structurant ou au contraire « destructeur »40. Ce dont je suis convaincue c'est que l’EJE doit ouvrir les yeux, pour s’ouvrir aux voies où l’enfant pourra évoluer dans un climat propice qui l’aidera à s’épanouir et à devenir un être social capable de vivre harmonieusement parmi ses pairs. En gardant à l’esprit que quelle que soit la « fragilité » des parents, quel que soit le danger auquel l’enfant est confronté, ils restent « ses » parents malgré tout. Il semblerait que les liens du sang aient un poids important, qui empêche souvent l’enfant de s’investir totalement dans un ailleurs. Ne constate-t-on pas que beaucoup d’enfants abandonnés, puis adoptés éprouvent cet irrésistible besoin de connaître leurs origines ? Le fait de connaître ses origines, c'est s’inscrire dans une histoire, une filiation, s’identifier et construire sa propre personnalité.

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Elles sont, pour la plupart, affectivement en souffrance (séparation d’avec le conjoint, pour la majorité ayant subi leur violence) et sollicitent un hébergement principalement à la suite de violences conjugales. Elles vivent alors la monoparentalité sans l’avoir réellement choisie. Cela nécessite de leur part une réorganisation de leur vie tant sur le plan administratif, matériel, financier que dans le prise en charge des enfants qui vont connaître, eux aussi, un travail intense de réaménagement psychique pour s’adapter à leur nouvelle réalité. De ce fait, ces mères ne parviennent pas toujours à agir de façon adaptée sur le plan éducatif et se sentent en difficulté. L’image qui leur est bien souvent renvoyée est celle d’un parent incompétent et défaillant. Ceci les laisse en état de souffrance, écrasé par l’angoisse, la honte et la culpabilité.

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