Travellers, punks à chiens, zonards*1, marginaux, les apellations ne manquent pas.
Derrière ces mots, des destins et des parcours de vie différents, des situations complexes, mouvantes ; des individus dans toute leur singularité. Eux se désignent le plus souvent "zonards", leur look atypique, leur mode de vie, leur discours provoquant, choquent, interpellent tout du moins.
La liberté comme étendard, ils revendiquent leur mode de vie en marge de la société et en rejettent les normes dominantes. Comment se sont construits ces jeunes ? La rue peut-elle
vraiment être un choix ?
Il est difficile de saisir le phénomène de l'errance chez les jeunes. Tout d'abord parce qu'elle est par définition mouvante : les nombreux déplacements de ces jeunes, sans adresses, de villes en villes empêchent, tout comme le phénomène des sans domicile fixe, d'avoir une idée précise de leur nombre. François Chobeaux, initiateur des premières actions et recherches sur l'errance des jeunes au début des années 90, estime qu'ils sont au moins 10 000.