Rapport de stage dans un Institut d’Éducation Motrice

Mon stage a eu pour support les ateliers du CEF. Il s'agissait plus précisément l'atelier bois, animé par Fred, dit « Fred le bois ». Son rôle principal consiste à permettre l'apprentissage de certaines pratiques professionnelles tout en tenant compte des capacités de chacun, de façon à amener les jeunes à progresser et à s'inscrire dans un processus de réussite d'abord personnelle puis sociale. Cette démarche vise l'émergence de nouveaux fonctionnements qui vont permettre de se réapproprier les règles indispensables pour s'inscrire dans la société. Mon positionnement de stagiaire s'inscrit en prolongement de cette mission. Il m'a également semblé nécessaire d'être vigilant quant à toute risque d'interférence avec le travail mené par Fred. Établir une relation éducative reste une tâche en équilibre fragile, tributaire de n'importe quelle contrariété. Je me suis donc évertué à mener mon premier rôle d'observation à bonne distance.

Ce travail se présente dans le cadre de ma formation d’Educateur Technique Spécialisé; son contenu est fondé sur l’étude ergologique et ergonomique d’un atelier, d’un poste de travail. Au cours des quelques années d’expérience que j’ai pu acquérir à l’IES « C » à S, dans le cadre de ma fonction d’éducateur technique au sein de la cuisine de collectivité, j’ai eu l’occasion de remettre en question, à de nombreuses circonstances, ma pratique ainsi que le cadre de l’atelier dans lequel je reçois un public d’enfants et d’adolescents en difficulté. La découverte du contenu de l’UF5, le recul et la réflexion que cela a engendré, par rapport à la « vision ergologique » de mon travail de tous les jours est venu interroger le sens et la qualité de l’accompagnement que je propose, spécifiquement pour ce type de public.

Durant mon stage, j’ai eu la possibilité de découvrir trois ateliers: Services aux Entreprises, Espaces Verts et Centre Equestre. J’avais déjà une idée du métier suite à ma précédente expérience professionnelle au sein de l’ESAT « Les Iris ». Cependant, lors de ce stage j’ai pu appréhender une population avec des problématiques différentes. De plus, je me suis rendue compte que les pratiques professionnelles variaient d’un établissement à un autre. Je pense aujourd’hui que, même si l’ensemble des ETS travaillent pour le même objectif ; la manière de l’atteindre diffère en fonction de l’éducateur lui-même, de son atelier et de l’institution dans laquelle il travaille.

Lorsque j'ai commencé ma formation d'Educatrice Technique Spécialisée, je supposais que ce que m'avait apporté de travailler dans la restauration pendant dix ans pouvait être transmissible : un travail rigoureux et valorisant, synonyme de rencontres, de mobilité, d'autonomie. J'avais l’intuition de l'importance d'avoir un métier, sans pouvoir dire vraiment pourquoi. J'ai participé pendant deux mois aux actions menées par les Professeurs Techniques de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (P.J.J.) à l’atelier restauration du Centre d’Action Éducative et d’Insertion (C.A.E.I.) à Montpellier. J’y ai découvert comment une personne, dans une situation nécessitant un accompagnement éducatif de protection à visée ré-intégrative, dans le cadre proposé par la pratique technique du métier de cuisinier, peut intégrer des projets et être accompagnée dans un processus visant à rompre avec une situation d’exclusion.