
Je choisi de vous présenter l’admission d’une jeune adolescente à la Maison d’enfant. C’est une journée particulière et un moment clé dans l’établissement d’une relation de confiance entre le jeune, sa famille et l’équipe éducative. Il détermine souvent de la bonne relation que l’équipe va pouvoir entretenir avec la famille et le jeune accueilli. Il permet d’établir une confiance mutuelle propice à une bonne collaboration sans laquelle il est impossible d’avoir un travail efficace.
Pour tout jeune accueilli dans la structure, il y a au préalable une demande de placement faite auprès des services compétents (Direction de la Vie Sociale de Savoie, le Juge des Familles) ou d’une demande d’accueil par la famille ou le jeune.
Ce sont donc des placements administratif ou judiciaire provisoires. Ils sont réexaminés annuellement.
Un dossier est adressé au directeur et discuté en équipe en fonction des compétences de l’établissement. Une visite de pré-admission s’en suit avec les représentants légaux de l’enfant et un représentant du service placeur.
Nous n’avons pas pu non plus lui faire faire de stage en vente comme elle l’avait souhaité car elle avait commis plusieurs fois de petits vols lorsque nous nous trouvions dans des magasins cependant elle avait conscience que ces petits larcins pouvaient lui être très préjudiciable. On peut espérer sur cette prise de conscience pour qu’elle arrête de les commettre.
J’avoue que je ne sais pas ce que nous aurions pu faire d’autre pour venir en aide à cette adolescente et sa famille si ce n’est le faire comprendre à tous de la nécessité d’une thérapie familiale. Je crois que pour cette famille, elle aurait permis de détricoter le cercle d’autodestruction dans laquelle elle était. Le secret, les comportements à risque de l’adolescente, le manque de rigueur éducative de la mère, toutes ces choses qui notent une souffrance familiale. Il me semble que le plus important réside dans ce secret dont la mère refuse catégoriquement de parler. Pour moi c’est là vraiment que ce trouve le nœud du problème. C’est une prison dans laquelle cette famille est enfermée mais on ne peut pas construire quelque chose de solide sur du mensonge et le secret est un mensonge. Je crois qu’une fois la parole libérée, les autres difficultés s’estomperaient naturellement pour disparaitre définitivement.