ISIC dans un CHU

Au cours de ma deuxième année de formation au métier d'assistant de service social, j'ai choisi d'effectuer un stage visant à expérimenter l'intervention sociale d'intérêt collectif, au sein d'une association œuvrant dans l'accès à la culture pour les personnes en situation d'exclusion. Afin de mener à bien cette première rencontre avec les méthodes d'intervention collective, il m'a semblé dans un premier temps essentiel de comprendre les enjeux et de cerner les valeurs de l'association m'accueillant en stage.

La seule salariée de la structure n'ayant pas de formation aux métiers du social, je n'ai au départ reçu aucune directive quant à l'orientation vers telle ou telle action collective. Cette liberté de manœuvre, bien que parfois déstructurant, m'a offert l'opportunité de faire mes propres choix et, conséquemment mes propres erreurs.

Dans le cadre de ma formation d’Assistante de Service Social, j’ai effectué mon stage de 2ème année dans un Centre Spécialisé de Soins en Toxicomanie (C.S.S.T) devenu depuis peu Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (C.S.A.P.A). Prévu par le décret du 14 mai 2007, les C.S.A.P.A sont des structures résultant du regroupement des services spécialisés pour l’alcool et les drogues (Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie (C.C.A.A) et les Centre Spécialisé de Soins en Toxicomanie).

Ce centre est géré par une fondation située dans une grande agglomération et financé par la sécurité sociale. La mission du centre vise à assurer une prise en charge médico-sociale auprès des personnes qui ont des conduites addictives et sont parfois en rupture avec la société. Ce service applique le « bas seuil d’exigence » c'est-à-dire que les usagers sont accueillis sans rendez-vous, sous effet d’un produit psychotrope, accompagnés de chiens...

Suite à des demandes récurrentes émanant des usagers, concernant « le logement en pratique », l’institution nous a demandés à une autre stagiaire et moi-même de constituer un livret logement. En effet, bien que la majorité des usagers ait des notions concernant les différentes mesures d'aide à l'accession et au maintien du logement (FSL, LOCAPASS, etc), il persiste des éléments méconnus devant la complexité des nombreux dispositifs existants : comment mettre en route un compteur d’électricité, qui contacter en cas de fuite d’eau, etc, autant de questions auxquelles le livret répondra.

J’ai tout de suite remarqué, lors de mes entretiens et des échanges avec ma formatrice, que la majorité des usagers fréquentant le CMS était des personnes isolées sans enfant. Ce constat a été conforté lorsque j’ai consulté les statistiques annuelles concernant la charge de travail de ma formatrice. En effet, en 2009, elle a reçu 104 ménages dont 78 étaient des isolés c'est-à-dire des couples ou des personnes seules sans enfants à charge.

Les personnes reçues lors de mes rendez-vous expriment souvent leurs difficultés à faire face au quotidien notamment à subvenir à leurs besoins alimentaires. De ce fait, se nourrir est abordé en termes de survie et non de plaisir ; la santé par l’alimentation équilibrée est secondaire. Leur priorité est souvent, avant tout de payer leur loyer et les diverses charges, une fois ces montant déduis, le reste sert à l’alimentation et ce poste de dépense est souvent très réduit.